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Cela fait maintenant plusieurs jours que Oro vit chez l’homme au balai. Sauf que, depuis hier, ses crottes sont redevenues normales. Oro est content d’être de nouveau un chien ordinaire, mais l’homme au balai n’est pas de cet avis.

— Sale clébard ! Si tu n’es plus capable de me créer des pépites d’or pour que je puisse rembourser mes dettes, tu ne me sers plus à rien. Va-t'en !

Sans comprendre pourquoi ni comment, Oro est chassé du restaurant de l’homme au balai. Il n’a même pas pu finir de boire dans sa gamelle d’eau et a encore la gorge sèche. Heureusement, il pleut, alors même s’il a froid à travers son pelage coupé court et toujours aussi sale, il parvient à se rafraîchir.

Oro déambule sans but dans les ruelles de la ville. Il s’occupe en regardant les passants l’esquiver avec dégoût. Il se dit que peut-être l’homme au balai était énervé, mais pas contre lui.

En tout cas, le chien est content d’avoir eu un maître, pour une fois.

Sans s’en rendre compte, par instinct, Oro s’arrête devant une bijouterie. Il la reconnaît, c’est celle de la dernière fois. Il se souvient des trois individus cagoulés qui avaient l’air sympa.

Une vendeuse sort de la boutique en pleurant et croise le regard de Oro qui l’examine. Il sent la tristesse des gens. Alors, prudemment, il s’approche d’elle.

— Va-t’en ! Laisse-moi tranquille ! En plus, tu es tout sale, ne me touche pas ! sanglote-t-elle.

Mais Oro ne comprend pas le langage humain, alors il fait ce qu’il pense être le mieux. Il ouvre la gueule, laisse pendouiller sa langue et remue la queue à côté de la vendeuse. Elle finit par céder et caresse sa tête en reniflant.

— Désolée, mais je ne peux pas te prendre avec moi. Où est ton maître ? Tu es plutôt gentil. Tu as un nom ?

Bien évidemment, elle ne s’attend à aucune réponse de Oro, alors elle examine ses oreilles, son cou et son pelage pour trouver un tatouage ou un collier.

— Bon, je ne vois rien. Tu n’as pas l’air d’avoir de propriétaire. Je n’ai pas envie de t’emmener voir un vétérinaire pour qu’il contrôle ta puce électronique si tu en as une, et je pense que tu n’en as pas envie non plus.

En guise de réponse, Oro remue la queue, content qu’on s’intéresse à lui.

— Bien, il va falloir être discret, dit la vendeuse en séchant ses larmes.

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