Chapitre 2

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Johany était à peine rentré qu’il s'aperçut qu’on lui avait laissé un message sur son téléphone, toujours en mode silencieux lorsqu’il travaillait.

Il peina à réaliser que ce qu’il lisait était bien vrai : un hôpital parisien, qu’il ne connaissait que de nom, l’informait que ses parents adoptifs avaient été victimes d’un grave accident de voiture dans l’après-midi.

Le jeune homme se rendit sur les lieux moins d’une heure plus tard, après avoir passé un coup de fil à l’hôpital, angoissé. Malheureusement, sa mère était décédée quelques minutes après avoir été secourue et son père était resté deux heures à l’hôpital, en état critique, avant de rendre l’âme à son tour.

Une semaine passa. Johany avait tenu à ce que ses parents soient enterrés dans leur région natale, la Camargue.

Il y avait quelques temps déjà que Johany ne vivait plus avec eux, il résidait dans un petit appartement à Paris et travaillait comme commis dans la cuisine du restaurant parisien "Salaison", depuis moins d'un an.

Un mois après l'enterrement de ses parents adoptifs, Johany se décida à revenir dans leur maison, mais il s'y sentait à présent comme un étranger. Toute sa tristesse ressurgit alors qu'il poussait la porte d'entrée et contemplait le salon. Il resta immobile de longs instants, sans s'apercevoir que des larmes roulaient sur ses joues.

Il songea à tous les bons moments qu'ils avaient passés ensemble, les vacances à la mer, à la montagne... Même les weekends ennuyeux passés devant la télévision lui semblaient à présent idéaux.

Il fouillait le grenier poussiéreux lorsqu'il tomba sur une photo que ses parents lui avaient montrée alors qu'il n'avait que douze ans.

La photo de sa mère biologique.

Ses "parents" lui avaient annoncé qu'il avait été adopté lorsqu'ils revenaient d'un séjour en Nouvelle-Zélande, aux douze ans du jeune garçon.

A cet instant, Johany repensa à cette inconnue qui l'avait pourtant mis au monde et "abandonné" à ses amis pour aller vivre aux quatre coins du monde.

Johany n'était pas un enfant désiré. Son père était parti sans laisser de traces dès qu'il avait su que sa copine était enceinte ; et d'après les parents adoptifs de Johany, les deux "lâches" n'avaient que vingt ans à la naissance de leur fils.

Le jeune homme, ayant vingt ans depuis trois mois, imagina sa réaction s'il apprenait que sa copine d'un soir était enceinte. Accepterait-il d'élever un enfant alors qu'il n'aspirait qu'à la liberté et au détachement ? Non, il le confierait certainement à sa copine. Ses parents n'étaient pas des lâches.

Mais puisqu'il avait vécu ça, Johany ne voulait pas que quiconque le vive à son tour. S'il apprenait qu'il allait être père, il allait plutôt prendre cette responsabilité à cœur, bien que cela lui incombe...

Johany examina la photo de sa mère, qui le portait dans ses bras avec un sourire, alors qu'il n'avait qu'un mois. Mais ce sourire était destiné aux futurs horizons et inconnus qu'elle rencontrerait prochainement, après avoir confié son fils à deux amis rêvant d'avoir un enfant sans le pouvoir.

Cette mère qui n'était jamais revenu le voir, qui n'avait jamais donné signe de vie, qui n'était jamais passée rien qu'un soir, rien qu'une journée, qui n'avait jamais eu l'air de se soucier de lui. Jamais.

Pas la moindre lettre, pas le moindre mot écrit à son intention pour le futur. Rien.

Vivait-elle seulement encore ?

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