Chapitre 53

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Johany avait refoulé ses sentiments depuis qu'il avait décidé de rentrer chez lui, lors de son séjour sur Don Khon, mais ne pouvait plus se voiler la face.

Qu'avait-il à faire en France ?

Louis l'attendait pour l'aider dans son futur commerce, mais sa proposition n'avait été qu'une suggestion pour lui assurer un travail lorsqu'il rentrerait de son périple. Son idée était originairement de monter un fast-food avec Estelle, sa copine, pas avec lui. Il l'avait simplement greffé au projet quand Johany lui avait fait part de ses inquiétudes quant à son avenir, avant de poser sa démission au "Salaison".

Si le jeune homme décidait de ne pas rentrer, son absence n'aurait aucune conséquence sur personne. C'était globalement ce qui lui foutait tant le cafard, depuis son départ. Louis l'appréciait beaucoup, certes, mais pouvait aisément se passer de lui dans sa vie. Ils se voyaient d'ordinaire si peu que la différence serait dérisoire si Johany s'expatriait pour de bon.

Et la France, sa chère patrie... Le jeune homme ne ressentait pas un attachement particulier pour elle, s'il était honnête. Ce n'étaient que la peur de l'inconnu, les idées reçues, les barrières mentales, les habitudes prises avec le temps, qui l'avaient tenu éloigné de l'envie de s'en détacher. Ce qui, après réflexion, n'était pas rien du tout au final.

S'il écoutait vraiment la petite voix de son coeur palpitant d'amour, débordant de mièvrerie mais indéniablement attendrissant, il n'en avait que faire de tout balancer, si c'était pour rester vivre aux côtés de Dao. Il n'y avait même pas grand-chose à balancer, d'ailleurs.

Tout ce qui le liait à son pays, c'était son unique amitié, ses souvenirs et la nationalité définie par ses papiers d'identité. Il oubliait son loyer à Paris, qui asséchait le désert qu'était devenu son compte bancaire.

Dao se détacha enfin de Johany et déclara :

  • Thanks for coming. I'm glad you're here, I realized it was you I needed. Especially right now.
  • Dao, you can't imagine how I feel now... murmura Johany. I am so sorry for you, I am sorry for your uncle...

Il le pensait vraiment, mais ce qu'il voulait dire par : comment il se sentait à l'instant, relevait plutôt de ses réflexions introspectives. Il était chamboulé, bousculé, même, par tous ses ressentis.

Il avait compris dès le début, qu'il ne s'amourachait pas simplement de Dao. Mais il avait fait passer d'autres priorités, comme celle de l'argent par exemple, au premier plan. Or ce qui comptait vraiment à ses yeux n'était pas loin.

C'était difficile d'admettre tout cela et de le digérer en l'espace de si peu de temps. Il se savait un peu naïf, il était jeune, inexpérimenté... Sa candeur et sa maladresse le faisaient souvent douter de lui-même. Il remettait en question tout ce qu'il pensait, par peur de faire fausse route, puisqu'il ignorait beaucoup sur la vie.

Mais il avait amélioré sa confiance en lui et acquis de nouvelles compétences en s'ouvrant, en marchant seul, en pleurant. Alors il pouvait s'appuyer sur son instinct avec plus d'assurance, désormais.

Et son instinct lui disait d'embrasser Dao pour ne plus jamais le lâcher, si celui-ci voulait bien partager cette histoire avec lui.

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