Semaine 4 : Trop grand écart

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Il fixait sa femme en train de servir sa fameuse blanquette de veau. Il en était d'habitude particulièrement friant. Mais ce soir son appétit ne demeurait pas au beau fixe. Tierry avait encore une fois échouer; cette énième promotion tant convoité lui était encore passez sous le nez, piqué par un collègue de dix ans son cadet.

Vingt ans qu'il travaillait chez Moquette 500, et son poste n'avait pas changé. Il était toujours dans le même petit bureau, avec le même chèque aberrant à la fin du mois. Sans parler de ce patron qui n'avait aucun respect pour lui et qui ne manquait pas de lui faire savoir pratiquement chaque jours. Mais le plus terrible dans tout ça, c'est qu'il allait devoir l'annoncer à sa femme, Camille.

Elle se faisait une joie de la future promotion de son mari, que ce dernier avait bien trop venté. «Après tous ces échecs, celle-ci elle est dans ma poche, tu peux me croire ! » lui avait annoncé Tierry. Et Camille l'avait cru, une fois de plus. Il souffla un bon coup et se jeta à l'eau :

  • Tu sais, par rapport à ma promotion...

Sa femme posa brutalement le plat sur la table, et lui envoya un regard noir de stupéfaction :

  • Ne me dit pas que tu as encore tout raté ?
  • J'étais à deux doigts de l'avoir, ma chérie. Mais un jeunot m'est passé devant parce qu'il...

Et Camille le coupa encore violemment :

  • J'en ai assez de tes exscuses, Tierry. Bordel, t'es vraiment le roi des minables !

Il n'en croyait pas ses oreilles. Sa femme sortait de ses gonds. D'habitude quand elle était deçue par son mari, elle se contentait de souffler un bon coup et de se replier sur elle même pendant un jour ou deux. Mais ce soir, c'était visiblement le clou de trop dans la planche:

  • Tu bosses dans cette boite depuis vingt ans, tu es plus vieux que tous tes collègues et t'as toujours les fesses vissés dans le même siège du même bureau ridicule, avec le même salaire pourri ! À subir les moqueries de ton enfoiré de patron !
  • Mais ma chérie je... bégaya Tierry.
  • Ho et arrête de m'appeler chérie ! J'en ai marre d'être la chérie d'un incapable, d'un minable d'un moins que rien... D'un putain de bon à rien ! T'as jamais été foutu de te faire respecter par quiconque ! Tu te faisais déjà emmerder et frapper par un tout un tas de petits connards à l'école, au collège et au lycée. T'es incappable de te défendre parce que t'as pas un gramme d'amour propre et de force ! Mais pourquoi je t'ai épousé, POURQUOI ?! Mon père m'avait bien dit que t'étais un faiblard doublé d'un abruti. Si seulement je pouvais remonter le temps et m'empécher de t'épouser... J'aurais pu me marrier avec Richard ! Tu sais, celui qui est riche parce que c'est pas une couille molle ? Et qui avait un engin tellement gros... Bien plus gros que le petit truc que t'as entre les jambes. Mais non, moi j'ai choisi comme la conne que j'étais le débile minable incapable de se rappeler de quoi que ce soit. Pas même du 19 août, son putain d'anniversaire!

Toutes ces paroles, tout ce poison... Tierry en avait déjà entendu de telles choses, mais jamais de la part de Camille. Et à la différences de touts les autres cas, il allait cette fois tenter d'obtenir des exscuses :

  • Tu vas retirer ce que tu as dit tout de suite...

Sa femme éclata d'un rire méprisant :

  • Et qu'est ce que tu vas faire, l'incapble ? le débile ? la lopette ?

Quelque chose se brisa chez Tierry. Ou plutôt, jaillit du plus profond de son être... Toutes ses années passé à se faire marcher sur les pieds par tout le monde, par des collégiens, des lycéens, par son patron, par son père et même par son chien... Il n'en pouvait plus. Les paroles particulièrements lourdes et dures de sa femme étaient la goûte d'eau finissant de remplir un ruisseau. Enfin, un lac. Non, tout un océan de fierté refoulé. Et tout ça éclata. Ici et maintenant. Tierry se leva brutalement de sa chaise pour se précipiter vers sa femme. Il l'aggripa avec violence :

  • TU VAS RETIRER TOUT ÇA ET T'EXCUSER !!!
  • LÂCHE MOI, PAUVRE CON ! Cria Camille.

À bout de nerd, Tierry envoya violemment sa femme à l'autre bout de la petite salle à manger.

Camille, sous la force de son mari, tomba à la renverse, sa tête se heurtant à l'extrémité gauche du buffet de la pièce. Elle était à présent par terre, gisante, inerte.

Le choc avec le meuble avait ouvert un trou sur la gauche de son front, duquelle s'échapait maintenant du sang particulièrement noirâtre.

Tierry, qui venait de comprendre sa terrible action, se précipita vers le corps immobile de sa femme.

Il constata qu'elle était morte sur le coup. Il fut frappé d'une terrible envie de vomir, billet de la nausé qui venait de le saisir en pleines tripes

Il tenta de reprendre ses espris.

Il avait tué celle qui partageait sa mode ste vie depuis des années. Cette même femme qui venait de montré tout le profond mépris qu'elle avait à son égart.

Plus qu'une tuerie, ce que Tierry venait de faire était une première : il ne s'était pas laissé insulter et méprisé. Il en était donc capable.

ENFIN CAPABLE.

Oui, l'acte qu'il venait de mener involontairement à bien était horrible. En revanche, cette action prouvait que Tierry pouvait être autre chose que passif. L'horreur inscrit sur son visage se trensforma en un étrange rictus assez sinistre.

Très rapidement, il réfléchit à ce qu'il allait devoir effectuer.

Premièrement : caché le cadavre de Camille en l'enterrant quelque part.

Deuxièment et dernièrement : ne plus jamais laissé quelqu'un l'emmerder.

« Il aura fallu que je tue ma femme pour prendre un nouveau départ» Pensa t-il, bien plus ravis qu'effrayé. Mais cette sournoise songerie fut interompu par le bruit de la sonnette de la maison. Pour Tierry, ce n'était clairement pas le bon moment pour recevoir quelqu'un. Il se précipita à la fenêtre de l'étage donnant une vue sur l'entré extèrieure de la maison pour voir qui avait sonné. Il fut choqué de constater que tout un petit groupe attendait à la porte : ses parents, sa soeur, son frère et quelques amis de la familles. Tous étaient chargés de paquets enveloppés dans de beaux papiers cadeaux. Tierry sorti son téléphone pour vérifier la date : aujourd'hui on était le 19 août.

  • Et merde... Lâcha-t-il.

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