Tic, Tac...

Peu importe si on essaie de l'étouffer, l'horloge ne se tait pas. Le seul moyen pour oublier le temps qui passe, c'est de l'enfouir sous d'autres bruits, et pourtant, l'horloge ne se tait pas, mais on ne l'entend plus.

Tic, Tac...

« Laisse couler l'eau sous les ponts » m'a dit ma mère. Parfois, on aimerait augmenter la vitesse à laquelle fuit la rivière, et parfois, on aimerait y mettre un barrage. On peut contrôler le débit du fleuve, on peut même le dévier sur un autre chemin juste pour le plaisir, mais le temps, lui, suit sa course sans jamais s'arrêter.

Tic, Tac...

J'ai beau forcer l'aiguille à remonter, s'arrêter, ou accélérer, rien n'y fait. Ce n'est qu'une impression, un simple rêve, l'espace d'un instant, et pourtant. Le temps nous file entre les doigts. La seule chose qu'on ne peut pas contrôler est, finalement, la seule qui nous emmerde vraiment.

Oh ! Comme j'aimerais remonter le temps aussi simplement que le chronomètre de ma mère !

Tic, Tac...

Je veux effacer cette semaine de mon agenda, d'un grand coup de pinceau blanc, comme si elle n'avait jamais existé. Si je pouvais l'enterrer au fond du jardin comme le faisait mon père avec nos hamsters, elle aurait rejoint Philippe depuis le premier jour.

Mais c'est impossible.

Tic, Tac...

Finalement, le temps est venu. Un nouveau jour va commencer, puis une nouvelle semaine, puis un nouveau mois. Mais cette semaine-là sera toujours notée dans mon agenda, décorée par de multiples stylos multicolores. J'avais même laissé des espaces précisément pour y coller des photos, qui n'existeront jamais. Je dois accepter la réalité : la semaine est terminée, et le temps est passé.

Tic, Tac...