57. Apéritif et mise en bouche

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Sacha

La porte du RER se referme derrière nous. Je cherche un siège libre où on pourrait s’installer mais il semblerait que Livia ait d’autres intentions car elle me pousse contre la porte de l’autre côté du wagon et vient s’accrocher à mes hanches en nichant sa tête contre mon torse. Je passe mes mains autour de sa taille et elle relève son magnifique visage vers moi. Ses lèvres se posent sur les miennes et nous nous embrassons sans nous soucier du reste des passagers ou du monde. Comme à chaque fois qu’elle se retrouve dans mes bras, je me dis que j’ai une chance de fou. J’ai l’impression, quand elle se colle ainsi à moi, que je suis le roi de l’Univers, que la Terre entière tourne autour de nous et que rien ne peut nous arriver. Il faut dire qu’elle est belle, ma Livia, vêtue de sa petite robe courte qui dénude si agréablement ses jolies jambes. Et le reste de son corps est tout aussi magique. Je n’ai tellement pas l’impression qu’il y a une différence d’âge entre nous. J’ai juste le sentiment que j’ai trouvé la femme de ma vie et qu’elle est follement amoureuse de moi. Que demander de plus ?

— Je t’aime, murmuré-je à son oreille alors que le RER commence à ralentir pour son premier arrêt vers Goussainville où Isa habite une petite maison de banlieue avec sa nana.

— J’espère bien… sinon, ça va barder pour ton matricule, mon petit, me lance-t-elle, le sourire aux lèvres.

— J’ai encore besoin de baisers parce que c’est quand même la première fois qu’on va venir en couple à une des soirées de tes amis. Tu crois qu’ils vont m’accepter et nous comprendre ?

— De baisers… bisous ? Ou de baiser… qui nécessite un minimum d’intimité ? rit-elle en glissant ses mains sous ma chemise, dans mon dos. Je suis sûre qu’ils vont t’adorer. Isa t’aime bien. Et s’ils ne comprennent pas… on leur expliquera. Nous sommes deux adultes, on fait ce qu’on veut.

C’est clair qu’on fait ce qu’on veut, mais ça me ferait chier qu’elle perde des amis de longue date à cause de moi. Et puis, j’ai un peu l’impression que je vais être le gamin de la soirée, j’espère qu’ils ne seront pas trop condescendants envers moi. Et qu’elle n’aura pas honte de s’afficher avec un petit jeune des banlieues. En tout cas, là, elle n’a aucune honte à se coller à moi et à faire glisser ses doigts sur ma peau nue. Lorsque je me penche et attrape sa bouche, plein d’envies, elle fait d’abord mine de céder à la passion qui nous dévore avant de me repousser gentiment mais fermement.

— Tu es en train de me rendre fou, tu sais ?

— Je sais… Je prépare la nuit, là. J’adore te rendre fou, mon Chéri, me répond-elle en me tournant le dos avant de s’appuyer contre moi.

Je passe mes bras autour d’elle et en profite pour l’embrasser dans le cou. Livia penche la tête sur le côté pour me faciliter l’accès et la coquine se fait un malin plaisir à me caresser à l’abri des regards, sa main glissée entre nos deux corps enlacés. Heureusement que l’arrêt où nous sortons arrive vite, ce qui me permet de redescendre un petit peu, et, main dans la main, nous marchons jusqu’à une petite maison en briques sans marque distinctive, un petit pavillon de banlieue comme tous les autres. Livia frappe à la porte d’entrée et Nana, la jolie blonde, vient nous ouvrir, tout sourire.

— Bonjour les amoureux ! Vous êtes les derniers, venez vite, tout le monde a déjà commencé à boire !

Elle fait immédiatement demi-tour et retourne à la fête sans plus vraiment se préoccuper de nous.

— On voit que tous tes amis sont des petits vieux, pouffé-je discrètement dans l’oreille de Livia. On n’a que dix minutes de retard et ils sont tous déjà là !

— Évite de leur dire ça si tu veux être accepté dans le groupe, rit-elle en m'entraînant à l’intérieur. C’est ça d’être adulte, tu sais ? La ponctualité. Et puis, pourquoi tu es à l’heure au boulot et pas aux moments plaisir, toi ?

— Parce qu’il faut toujours savoir se faire désirer, ma Chérie. Tu le fais si bien, ajouté-je en la matant alors qu’elle se penche en avant pour défaire ses chaussures, dévoilant ainsi la quasi intégralité de ses cuisses

— Ça te plaît ? glousse-t-elle. J’ai hésité à la mettre.

— Ça me donne des envies folles de ne pas être raisonnable. Tu es magnifique.

— Quel beau parleur tu fais, sourit-elle avant de m’embrasser en se pressant sensuellement contre moi. Allez, tu es prêt ?

— Prêt à entrer dans l'arène, oui.

Je ne sais pas si je le suis vraiment mais je n’ai pas le temps d’hésiter de toute façon. Elle me prend la main et je la suis jusqu’au salon où nous sommes accueillis par Ethan qui nous tend deux verres vides.

— Hello ! Je vous laisse aller vous servir avant de vous installer, les amoureux.

— Nana, tu ne fais même pas le service ? C’est la crise ici, rit Livia en allant saluer ses amis.

Je la suis et fais la bise à chacun avant de la suivre dans le coin salle à manger où se trouvent les bouteilles. Nous nous servons tous les deux et rejoignons le petit groupe au salon, nous installant sur un fauteuil qui nous oblige à nous serrer l’un contre l’autre, ce qui ne semble pas déranger plus que ça ma partenaire qui se cale contre moi.

— Nana fait grève, ce soir. Elle a préparé le repas et bougonne parce que je n’ai rien fait. Mais bon, elle est encore plus mignonne quand elle boude, glousse Isabelle en enlaçant sa compagne.

Je me sens un peu mal à l’aise, cet univers est vraiment éloigné de ce à quoi je suis habitué. Moi, avec mes potes, quand on se retrouvait, on buvait en regardant un match de foot à la télé. Certains fumaient, d‘autres se tapaient des nanas mais très peu d’échanges entre nous. Ici, ça a l’air d’être différent car tout le monde à part moi semble trouver quelque chose d’intéressant à dire et participe à la discussion qui part du rôle de la femme dans un couple et semble voguer ensuite d’un sujet à l’autre sans jamais se tarir. En d’autres circonstances, je pense que je ne me sentirais pas à ma place mais Livia s’est calée contre moi et ma main repose sur sa cuisse nue que je caresse. Entre ça et les baisers qu’elle ne cesse de me délivrer, j’avoue que c’est aussi bien que je n’aie pas à me concentrer sur la conversation. C’est pour cela que je suis surpris quand Elise, la femme d’Ethan m’interpelle.

— Et toi, Sacha, vu que tu as connu la prison de l’intérieur, tu en penses quoi du discours du Premier Ministre qui dit qu’il faut créer de nouveaux établissements ?

J’ai l’impression que tout le monde se tait et m’écoute. J’ai d’abord l’impression que cette question est l’expression d’une curiosité un peu malsaine mais la jeune femme est vraiment intéressée, comme l’est le reste des personnes présentes. C’est comme si j’étais vraiment un expert sur ce sujet.

— Je pense que c’est inutile de mettre autant de personnes en zonzon. Ceux qui veulent changer vont le faire, qu’ils soient enfermés ou pas. Et les autres, ils trafiquent en taule comme à l’extérieur et replongent aussi vite qu’ils sont sortis. Bref, il vaudrait mieux faire de la prévention ou de l’éducation. L’argent serait mieux dépensé.

— Sauf qu’il y a déjà de la prévention, intervient Ethan. Je veux dire, y a pas des éducs de rue ? Des zones classées ZEP justement pour ça ? Je vois pas trop comment on pourrait prévenir davantage. Tu crois que tu aurais pu éviter la prison avec plus de prévention ? Si je peux me permettre, je ne cherche pas à te juger, ça me questionne vraiment.

— Je pense surtout que me mettre trois ans dans une cage sans rien me proposer, c’était pas la meilleure idée du monde. Franchement, si j’en avais vu des éducateurs de rue, j’aurais peut-être moins déconné. Mais là, j’ai juste vu l’argent facile alors qu’en réalité, la seule chose facile, c’est se faire arrêter.

Nous continuons à parler et je me sens désormais plus inclus dans la discussion. Comme si évoquer mon passé en prison avait fait tomber les dernières barrières et m’avait intégré dans le groupe. Différents plateaux circulent et nous picorons dans chacun. Il y a plein de trucs un peu étranges que je ne connais pas. Tout est végétarien et j’hallucine de voir du fromage fait sans lait ou des trucs faits à base de tofu. Mais cela n’a pas vraiment d’importance. Ce qui compte, c’est le regard de Livia sur moi, son bras collé contre le mien, ces bisous qu’elle me distribue de manière régulière. C’est fou, mais jamais je n’aurais imaginé trouver autant de plaisir à partager des petits toasts avec la femme que j’aime. On est presque comme dans la Belle et le Clochard, avec ce spaghetti qui nous relie dans un nouveau baiser. Lorsqu’elle quitte mes bras et se lève, elle se penche vers moi avant de partir et me chuchote quelques mots à l’oreille.

— Dernière porte à gauche, au bout du couloir, si tu veux vraiment jouir de cette soirée à peu près à deux…

Je me demande ce qu’elle a voulu dire par là et l’observe en tournant la tête vers le petit couloir. Avant d’entrer dans cette pièce, elle m’envoie un bisou aérien et je comprends qu’elle veut que je la rejoigne. Je regarde autour de moi et constate que personne ne prête vraiment attention à moi. Je me redresse à mon tour et essaie le plus nonchalamment de me diriger vers l’endroit où a disparu Livia. Dès que je suis entré dans la salle de bain que je découvre, Livia referme la porte derrière moi et vient se coller contre mon corps qu’elle plaque contre la porte.

— Tu fais quoi, là ? demandé-je alors qu’elle s’attaque déjà à ouvrir ma chemise.

— A ton avis ? Il faut vraiment que je t’explique ? Tu veux être sage, ce soir ? Parce que tu risques de me donner encore plus envie de te dévergonder.

— Mais tu n’as pas peur que quelqu’un débarque ?

Elle ne répond pas tout de suite et s’attaque à ma ceinture qu’elle défait avant de faire tomber mon pantalon. Mon sexe fier et droit qui se dresse entre nous est la preuve malgré moi de mon état d’excitation dans cette situation où le risque de se faire surprendre est grand.

— Et alors ? Ce sont des adultes, au pire, ils materont. Je m’en fiche, pour une fois que c’est moi qui peux faire des bêtises, je ne vais pas m’en priver, sourit-elle en empaumant mon sexe qu’elle branle avec douceur.

J’avoue que ses paroles ont un effet libérateur sur moi. De la voir ainsi, dans sa robe si courte me masturber, j’en oublie toute raison et glisse mes mains dans l’échancrure de son vêtement pour masser la peau nue de sa voluptueuse poitrine. Je suis ravi de voir que mes caresses lui font de l’effet et qu’elle gémit déjà. Pris par l’urgence de la situation, elle se retourne et je remonte mes mains le long de ses jambes pour découvrir ses jolies fesses. Je lui ôte rapidement sa petite culotte noire en dentelle et viens me positionner derrière cette jolie femme qui se cambre et qui, impatiente, fait un petit pas en arrière afin que ma hampe se retrouve entre ses deux globes que j’attrape entre mes mains.

Je saisis mon sexe d’une main et le fais entrer en elle qui est obligée de s’appuyer sur le lavabo pour résister à la vigueur de mon assaut. Je la pénètre d’un coup de hanche puissant et suis obligé de passer une main sur sa bouche pour étouffer un peu ses gémissements si excitants. Je me mets à aller et venir au plus profond d’elle et admire la vue qu’elle me donne, cambrée et coincée entre le lavabo et moi. Nous nous unissons fébrilement, intensément, et j’adore me sentir ainsi m’insérer dans les profondeurs de son intimité trempée à un point incroyable. Elle semble follement excitée et lorsque tout son corps se met à trembler sous mes caresses, que ma queue bandée ressent les contractions créées par l’orgasme qui la terrasse, je ne peux à mon tour résister et je jouis en elle. Je dois me faire violence pour ne pas crier et je la remplis de mon sperme. Nous restons ainsi imbriqués l’un dans l’autre quelques instants, le temps de reprendre notre souffle et j’en profite pour l’embrasser dans le cou puis dans le haut du dos, entre les omoplates.

Je la libère de mon étreinte et immédiatement, elle vient se lover dans mes bras et nous nous embrassons avec une passion folle. L’adrénaline et la peur d’être découverts nous ont encore plus excités que d’habitude et nous prolongeons cet instant comme si nous étions seuls au monde, sans nous préoccuper de qui pourrait nous surprendre, tout en sachant que cela pourrait arriver à tout moment. Lorsque nous rejoignons les autres, quelques regards entendus nous accueillent mais personne ne se permet de nous faire une réflexion et je passe le reste de la soirée à imaginer la nuit qu’on va passer. Est-ce que ça fait de moi un obsédé de me dire que cette mise en bouche chez Isabelle et Nana n’est que le prologue d’une série de jouissances qu’il me tarde de découvrir ?

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