49. Les négociations aboutissent

10 minutes de lecture

Sacha

Je me réveille et suis surpris de ne plus avoir de couverture ni de draps pour recouvrir mon corps nu. Je ne veux pas me lever et tâtonne dans le noir pour en récupérer un bout mais ne trouve rien. A contrecœur, j’ouvre les yeux et profite de la luminosité matinale pour essayer de mettre la main sur mon bien. J’ai le plaisir de découvrir où tout est parti car je vois Livia qui s’est enroulée dedans, comme si elle voulait ainsi se protéger du monde extérieur. La lumière du soleil se pose sur elle et me permet d’admirer la beauté et la pureté de son visage. Cette femme, même si elle est une voleuse de literie, est tout simplement magnifique et mon coeur fond quand je la regarde.

J’hésite juste une seconde mais l’idée de me retrouver contre elle l’emporte sur ma volonté de la laisser se reposer et dormir. Je me rapproche et commence par tirer doucement sur le drap. Néanmoins, je n’arrive à rien, elle s’accroche et je suis obligé d’y aller un peu plus fort. Quand je parviens à dégager le drap, je l’entends grogner un peu mais je calme tout de suite ses protestations en l’embrassant, ce qui a le mérite de transformer ses grognements en petits soupirs de plaisir.

— Bonjour jolie rêveuse. Tu sais que tu avais piqué toutes les couvertures ? J’ai dû recourir à la torture pour récupérer ma part !

— Torture-moi encore, pitié, murmure-t-elle, le sourire aux lèvres.

Elle se love contre moi et je sens sa main venir s’emparer de mon sexe qui se déploie entre ses doigts habiles. Elle sait que sa poitrine me rend fou et en profite pour la caresser sensuellement sur mon torse.

— Eh bien, moi qui pensais que tu dormais et que je ne devais pas te réveiller, on dirait plutôt que c’est toi qui veux me réveiller !

— Ça te pose un souci ? J’arrête tout de suite si tu préfères, me rétorque-t-elle en s’exécutant.

— Moi, tu sais, maintenant que j’ai mon drap sur les épaules, je suis content, souris-je en caressant ses hanches.

— D’accord, je vais me contenter d’Hector alors, si le drap te suffit et te satisfait, continue-t-elle en se redressant pour fouiller dans son tiroir.

— Tu sais qu’à ce jeu-là, on est tous les deux perdants ?

Je me penche au-dessus d’elle et récupère son jouet avant qu’elle ne mette la main dessus. Le sourire aux lèvres, je le démarre et observe ma chérie d’un air mutin.

— C’est toi qui as demandé à ce que je te torture, n’est-ce pas ? ajouté-je en approchant le vibro vers son entrejambe.

— Avec des baisers ! Mais… si ça peut te faire plaisir, je te trouve vraiment très sexy avec un vibro en main.

J’approche le jouet et me mets à expérimenter différentes pressions et positions. J’avoue que cela m’amuse et m’excite de découvrir ce qui fait gémir ma partenaire et ce qui la fait un peu moins réagir car j’ai l’impression que le vibro est très efficace pour la faire jouir. Tout son corps s’agite sous le mien quand je la pénètre tout en pressant le jouet sur son clitoris. Je sens moi-même les vibrations sur mon sexe tendu en elle et j’avoue que c’est loin d’être désagréable. Sous l’effet de ses gémissements, de ses orgasmes puissants qui s’enchaînent, je ne peux résister très longtemps et finis par jouir en elle dans une extase renouvelée qui nous comble tous les deux.

— Pas sûr qu’après ça, tu ne me piques plus mes couvertures, asséné-je en prenant un air faussement dépité une fois que l’excitation est un peu retombée.

— Je crois que je vais bannir les couvertures de ce lit, même, souffle-t-elle, haletante. L’expérience fut plus qu’agréable. Pour toi aussi, j’espère ?

— Ça s’est vu, non ? rétorqué-je en l’embrassant.

Quand je finis par me lever et que je récupère mon téléphone sous le regard encore gourmand de ma partenaire, je constate que j’ai un message d’Aurélie. Je me retourne vers Livia qui s’est redressée et a laissé tomber le drap pour dévoiler ses seins afin de me tenter.

— Désolé, ma chérie, ce n’est pas l’envie qui me manque, mais j’ai rendez-vous ce matin avec tes darons et Aurélie. Et comme ça ferait un peu tentative de corruption si on me voyait descendre avec un sourire con de ta chambre, je dois filer et faire mine d’arriver depuis le métro…

— T’as rendez-vous aujourd’hui ? Ils sont sérieux ? File alors… Je croise les doigts !

— J’espère bien qu’ils sont sérieux ! Et si ça marche, je reviens et on termine ce qu’on a si bien commencé ce matin ! Quitte à te corrompre, autant ne pas lésiner, non ?

— Tu peux revenir même si ça ne marche pas, mais bon, je suis sûre que ce sera OK. Mathis et moi, on te fera des câlins.

— Je compte bien revenir quoi qu’il arrive ! A tout à l’heure !

Je ne peux m’empêcher de sauter à nouveau sur le lit et de l’embrasser avant de devoir littéralement m’arracher de ses bras pour m’habiller avec le change que je laisse toujours chez elle désormais. On devient des pros de ces nuitées improvisées et cela me fait à la fois sourire et me frustre car je veux tellement plus. Des moments comme ceux qu’on vient de passer, moi j’en redemande !

Lorsque j’arrive au shop après avoir fait un petit tour dans le quartier, je retrouve Aurélie en train de regarder à travers la vitre et de se faire une opinion sur le café.

— Bonjour Aurélie, cela fait longtemps que tu attends ? Je suis en retard ?

— Non, non, je viens d’arriver. Désolée de t’avoir prévenu si tard, mais ils m’ont avertie à la dernière minute.

— J’imagine vu que… j’étais même pas au courant.

J’ai failli dire que même leur fille n’était pas au courant, mais je me suis retenu à la dernière minute, ça aurait été bête de se griller comme ça.

— Pas très réglo, ça, mais s’ils te proposent un temps complet, on ne leur en voudra pas. Tu es prêt ? On y va ? Ça paraît plutôt calme, ce matin…

— Je suis prêt, oui, même si je me demande pourquoi ils t’ont fait venir. Et pendant les vacances, on a moins de monde le matin. Les gens arrivent en fin de matinée souvent, là, tu me prends au saut du lit !

Littéralement. Mais bon, c’est pour la bonne cause. Nous entrons tous les deux et immédiatement, la mère de Livia nous accueille et nous fait asseoir à une table au fond du café. C’est étrange pour moi de me faire servir ici et de ne pas être celui qui prend la commande mais je ne fais aucune remarque. Le patron arrive et s’installe en face de nous.

— Bonjour et merci d’être venue, Madame, commence-t-il cérémonieusement. On voulait vous voir pour faire une proposition au petit, là. Il vous en a parlé ?

Le “petit” ? Vraiment ? Je bous intérieurement mais ne réagis pas. Si je veux le temps plein, j’ai plutôt intérêt à la jouer profil bas.

— Oui, nous en avons discuté, Sacha et moi. Ce travail est une vraie opportunité pour lui, et il a vraiment l’air de s’y épanouir.

— Ouais, mais on a des inquiétudes. Je… vous connaissez son profil, on a déjà eu des mauvaises surprises par le passé. On ne veut pas galérer à nouveau. Qui nous dit qu’on peut se fier à lui ?

Bam. Il en remet une couche et tout ça comme si je n’étais pas sur place. J’hésite à lui balancer un truc sur le fait que je suis déjà à son service et qu’il n’a rien à me reprocher mais Aurélie pose une main sur mon bras et continue à répondre.

— Est-ce que vous avez déjà eu des soucis avec Sacha ? Parce que depuis qu’il est au centre, nous n’en avons eu aucun, nous. Il se conduit de manière quasi exemplaire, et est impliqué dans son projet de réinsertion.

— Et puis, je veux vraiment vous aider, ne puis-je m’empêcher d’ajouter. Livia m’a dit que ça vous ferait du bien de lever un peu le pied, et je vous promets que je vais assurer grave si vous me faites confiance.

— Livia peut dire ce qu’elle veut, ce café, on l’a monté à la sueur de nos fronts et on adore travailler ici. Mais, soupire-t-il en jetant un œil à sa femme, c’est sûr que quelques heures de repos supplémentaires ne feraient pas de mal.

— Vous pouvez nous garantir qu’on n’aura pas de souci avec votre protégé ? demande la mère de Livia, assez condescendante, ce qui m’agace encore plus.

— Vous pouvez me garantir que je n’aurai pas d’accident sur la route en rentrant chez moi ce soir, Madame ? lui demande Aurélie sur un ton léger. On ne peut jamais savoir. Ce que je sais, en revanche, c’est que Sacha fait son travail, qu’il veut vraiment bosser et qu’il est prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Il a tiré un trait sur le passé.

— Oui, Mimi, elle a raison, on ne peut pas savoir, mais tu vois, ma chérie, elle est d’accord avec Livia. Toutes les deux nous disent de faire confiance, alors on va se lancer, d’accord ?

— Oui, oui, j’imagine, soupire-t-elle. Mais si ça part en cacahuète, Livia entendra parler de moi, je te préviens. Très bien, OK pour un temps plein.

— Bon, je vous prépare le contrat pour lundi. Merci d’être venue, Madame. Toujours un plaisir de travailler avec vous.

Il se lève et lui serre la main, presque comme si je n’existais pas et n’avais pas fait partie de l’entretien.

— C’est surtout avec Sacha que vous travaillez, pour le coup, sourit mon éducatrice.

— Oui, merci pour votre confiance, dis-je. Je ne vous décevrai pas. Je raccompagne Aurélie à la sortie et si vous voulez, je peux prendre mon service tout de suite vu que je suis là ?

— Non, non, ça ira. Enfin, tu peux rester si tu veux, mais Livia bossera toute seule en fin de journée si tu commences plus tôt, soupire la mère de ma chérie, je n’ai pas envie de revenir ce soir de mon côté.

— Je vais aller la prévenir alors. Elle ne sera pas surprise comme ça. A tout à l’heure.

Nous sortons tous les deux et j’accompagne mon éduc jusqu’au coin de la rue. A peine sortis du champ de vision de mes patrons, je prends Aurélie dans les bras qui ne me repousse pas, surprise de mon geste.

— Eh bien, ça, c’est une bonne nouvelle ! Merci Aurélie ! Je signe quand pour l’appartement ?

— Tu me donneras tes horaires de la semaine prochaine ce soir, je verrai avec le directeur pour qu’on cale un rendez-vous. Félicitations, Sacha, tu n’as pas à me remercier, c’est ton boulot qui paie.

— Ouais, mais c’est clairement à toi qu’ils ont parlé ! Pas au délinquant indigne de confiance. Alors, merci. Je suis prêt pour le rendez-vous dès demain. Ou ce soir !

— On va attendre que tu aies ton contrat entre les mains, quand même. Tu ne veux même pas visiter l’appartement avant de signer ?

— Non, je te fais confiance et de toute façon, ce sera toujours mieux que la prison ou le centre.

— Bien, comme tu le sens. Tu le mérites, Sacha, je t’assure. Il est temps de te pardonner et de tirer un trait sur tout ça, maintenant, me dit-elle en me souriant.

— Juste une chose. Dis-moi que ce sera toi qui feras les visites à domicile et pas Jordan…

— Ce sera moi, oui. Peut-être que le directeur passera aussi de temps en temps, s’il a le temps. Tu as intérêt à garder tout ça bien propre et rangé.

— Promis, ce sera nickel !

Je la salue et cours dans le sens inverse. Sans vraiment me préoccuper si on me voit ou pas vu que j’ai dit que j’allais la voir, je monte les escaliers quatre à quatre vers l’appartement de Livia qui ouvre tout de suite dès que je frappe.

— C’est bon, Livia ! Ils ont dit oui ! Tu te rends compte ? Je vais bientôt avoir un temps plein et mon appartement ! A nous la liberté !

— Vraiment ? Je… C’est génial, Sacha, s’extasie-t-elle, presque surprise, en me sautant au cou.

Je jette un coup d'œil rapide derrière elle et constatant que Mathis n’est pas dans le coin, je me permets de l’embrasser avant de la reposer doucement au sol.

— Tu es prête à me voir davantage, j’espère ? Tu m’aideras à emménager ?

— Oui, et oui, rit-elle en m’entraînant à l’intérieur. Bien sûr, tout ce que tu veux, promis !

— Eh bien, puisque c’est tout ce que je veux, je t’invite au restau pour fêter ça. Un petit dîner, juste toi et moi, ça te va ?

— Tu es sûr que… enfin, tu es sûr que tu peux ? Tu dois avoir des trucs à acheter pour ton appartement, quand même, rit-elle, gênée. J’ai pas besoin d’un restau, tu sais.

— Si, si, ça me fera trop plaisir ! Et rien n’est trop beau pour mon amoureuse, chuchoté-je à son oreille.

— Comme tu le sens, mon Loup, sourit-elle en m’enlaçant. Je suis trop contente pour toi.

Je l’embrasse à nouveau et m’éloigne juste avant que Mathis ne débarque à son tour devant l’entrée. Je lui explique la situation et il devient tout aussi excité que moi. C’est un vrai plaisir de partager la nouvelle avec eux deux et je suis ravi de tout ce qui m’arrive. Depuis qu’elle est entrée dans ma vie, je ne fais qu’enchaîner les bonnes nouvelles. Je crois que j’ai bien fait de tomber amoureux de ma jolie fée !

Annotations

Vous aimez lire XiscaLB ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0