La drogue, qui ne la connaît pas? Qui ne connaît pas le sentiment de pur bonheur, bref mais intense que procure une dose de cette substance, jugée nocive et toxique pour notre corps? Moi, je ne la connais que sous son petit nom, que par les récits qu'on m'en a fait.

Néanmoins, je connais d'autres formes de drogues, plus ou moins agréables, plus ou moins accessibles, plus ou moins faciles à sevrer. L'amour, les rapports intimes ; le sport ; les réseaux sociaux et les nouvelles technologies... Chaque personne est susceptible de devenir accro à quelque chose.

Ma propre histoire se résume à différentes dépendances, celle affective que j'ai réussi à atténuer puis à faire disparaître, celle du portable et de l'ordinateur, si bien que j'étais devenue associable. Cette partie de ma vie n'est pas facile à assumer puisque je n'étais pas la meilleure personne au monde : sans cesse cloîtrée dans ma chambre, face à mon écran, ignorant ma propre famille. J'étais si accro que, dès que mon portable n'avait plus de batterie, je faisais des crises d'angoisse importantes, je piquais des crises de nerfs qui ne me ressemblaient pas ; j'utilisais également mon portable en cours, et dans l'enceinte même du collège, ce qui n'était pas permis. Cela a duré 5 années, dont 2 ans et 1/2 de façon maladive. Pourquoi? Parce que je me suis liée d'amitié à distance, avec une fille qui m'a ruinée, qui m'a fait devenir ce que je n'étais pas ; lentement et avec sadisme, elle m'a fait sombrer, m'a attirée dans les fins fonds de l'enfer. Mais j'ai réussi à me libérer de son emprise toxique. Enfin... C'est ce que je pensais.

Cela fait 3 années et demi que cette relation est terminée, que j'y ai mis un terme. Malgré tout, je commence à peine à me soigner, à guérir de tout le mal qu'elle a pu me dire, me faire. Je commence tout juste à tirer un trait définitif sur elle, à la faire disparaître de mes pensées. À l'heure actuelle, je parle d'elle, ce qui prouve que je n'arrive pas à l'effacer de ma mémoire, mais je suis fière de moi, car je suis redevenue celle que j'étais et sans elle, je vis ma vie, telle que je l'entends, et avec bonheur. Je lui pardonne, je me pardonne: je n'étais pas toute blanche dans notre relation, mais j'étais comme folle, dépendante d'elle, je croyais qu'elle était ma bouée de sauvetage. J'ai eu des paroles et des actes que je regrette aujourd'hui, mais je me pardonne.

En ce moment-même, nous sommes début janvier 2021. Et vous savez quoi? J'ai trouvé une autre drogue, plus saine, meilleure à consommer, et ce, sans modération. Cette drogue, je la tiens de mon côté "vieux jeu", "traditionnel". À l'heure où les téléphones, les ordinateurs, les tablettes, bref les écrans en général, remplacent les contenants physiques... Je continue à acheter des livres, que je lis avec bonheur, pour m'échapper de ce monde, pour intégrer le monde de quelqu'un d'autre. Je continue à acheter des DVDs, quand j'écris, je continue d'utiliser un carnet et un crayon, je manie les aiguilles pour faire de la broderie. En bref, j'arrive à me détacher du monde hyperconnecté dans lequel nous vivons.

Cette histoire à distance est l'événement qui m'a fait comprendre que rien n'est meilleur que la vie réelle. Certes, la technologie est formidable, on peut "rencontrer" des gens qui habitent à l'autre bout de la Terre! Mais rien ne remplacera les gens qui nous entourent, nos amis, nos familles, rien ne remplacera le bonheur de tenir entre ses mains un livre, une boîte de DVD ou de CD. Ne tirez pas un trait sur la vie d'antan, car je vous assure que couper avec ce monde connecté, de temps à autre, ça fait du bien. C'est un retour aux sources ainsi qu'une redécouverte du monde qui nous entoure... Mais également de soi.

Un dernier petit mot : Faîtes attention à vous, prenez soin de vous. Prendre du temps pour soi n'est pas un crime, c'est une façon de retrouver un bien-être perdu. Notre monde est devenu égoïste, n'hésitez pas à faire pareil... Avec modération!