Chapitre 14 : A cœurs ouverts

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Dans le présent, les souvenirs reviennent comme des vagues tumultueuses. Je me revois, sur la route en direction de la ville pour cet examen national crucial. Nous avons quitté le village, moi et quelques camarades, accompagnées par Aya, ma compagne depuis tant d'années.

À l'époque, nous étions accueillies chez mon frère, un havre où nous révisions sans relâche pour ces examens si déterminants. Tout s'est déroulé à la perfection pour nous deux.

Je me rappelle de cette nuit, épuisées après plusieurs nuits blanches. Nous nous sommes retirées plus tôt pour nous reposer. Mon sommeil était à peine entamé quand je me suis réveillée, alertée par une agitation à mes côtés.

Aya voulait de moi, indifférente à la présence de mon frère dans la pièce voisine. J'ai tenté de lui faire comprendre les risques, mais elle n'a fait qu'à sa tête. Nous avons cédé à nos désirs.

Puis, le pire est arrivé. Mon frère, alerté par nos soupirs, a ouvert brusquement la porte, nous surprenant. Sa colère éclatait, mais j'ai tenté en vain de défendre notre amour, espérant qu'il comprendrait.

Le lendemain, il nous a accompagnées au village. Je redoutais l'issue, consciente que l'homosexualité était impitoyablement jugée ici, pouvant conduire à une fin tragique.

En silence, mon frère s'est arrêté à l'entrée du village. Tremblante, j'ai vu qu'il sortait du véhicule avec Aya pour une longue conversation.

Plus tard, j'ai découvert qu'Aya était partie sans un mot d'adieu. Comme si notre amour n'avait jamais existé.

C'était le début de la descente aux enfers. Je me suis réfugiée dans l'alcool, seul réconfort alors que la rage de mon frère grondait silencieusement.

Puis, cette nuit sombre où l'alcool avait engourdi mes sens, j'ai entendu quelqu'un entrer. Sans réfléchir, sans voir, j'ai compris. Sa voix résonnait, débitant des mots emplis de haine et de mépris.

Il a déchiré mes vêtements, m'attaquant avec une violence inouïe. Mes cris se perdaient dans le désespoir. J'étais impuissante face à cette souillure, face à cette rage dévastatrice.

Dans un geste désespéré, j'ai saisi la bouteille vide et frappé, encore et encore, sans m'arrêter. Peu importe les supplications, la mort l'a emporté.

Cette nuit-là, une part de moi s'est éteinte avec lui. Condamnée dès que la vie m'a affublée du "péché" de l'homosexualité.

Je suis hantée par ces souvenirs, incapable d'effacer le passé. Je me déteste, mais je ne peux changer ce que je suis. Je suis condamnée à vivre avec ce fardeau.

Les yeux clos, je n’ose pas regarder Lynn alors que je termine mon récit.

  • Oh Moune…
  • Maintenant que tu sais qui je suis maintenant. Est que tu es capable de tenir le même discours ?

Dans un murmure, porteur de souvenirs douloureux, je reste calme en attendant ce regard familier chargé de dégoût. Mais au lieu de cela, je la sens m’étreindre à nouveau. Je me retrouve décontenancée, sans voix, de voir quelqu’un accepter mes pêchés.

  • Qu’ils aillent tous au diable ! S’exclame-t-elle sans hésiter. Tu as fait ce qu’il fallait, je tiendrais tête à quiconque dira le contraire.
  • Comment tu peux dire ça ? Comment tu peux m’accepter comme ça ? Qu’es ce qui cloche chez toi ?

J’essaie de comprendre, je lui pose mille et une questions, désespérée de trouver une raison logique a cette bienveillance, une faille qui me ramène à ma sombre réalité, mais elle reste ferme, répétant sans relâche ses paroles libératrices.

Jamais personne ne m’avais parlé comme ça. Jamais la présence que quelqu’un dans ma vie ne m’avais fait autant de bien. Pourquoi moi, alors que je ne le mérite pas ?

Perdue dans ses bras, je me laisse aller comme jamais auparavant, autorisant mes blessures à commencer enfin à guérir. C'est la première fois que je m'accorde cette liberté.

Moi aussi, je veux avoir le droit d’être heureuse.


*****

Je fonds, maintenant c’est moi qui ai peur d’être trop collante blottie contre elle dans ce lit chaud. C’est plus fort que moi, je n’arrive plus à la lâcher. Je la laisse m’embrasser, me chérir et me rassurer.

Elle incarne tout ce qui avait manqué dans ma vie ces dernières années : un amour inconditionnel, une écoute attentive et une douceur angélique. Elle est tout ce que j'ai toujours souhaité et tout ce mes proches n’ont jamais été, je me sens en sécurité à ses côtés.

Ses mains me passant doucement dans les cheveux, je me surprends à la dévisager, fixant intensément ses lèvres si proches alors que son souffle chaud m’enveloppe.

Sans trop y penser, j’avance mon visage vers le sien. Je ne suis ni apeurée, ni même nerveuse, cela vient tellement naturellement que je n’envisage pas un instant de me raviser.

Immédiatement, Lynn scelle le baiser avec une fougue qui me surprend, m’embrassant comme si c’était la dernière fois avec une ardeur qui me donne instantanément chaud.

Entreprenante, elle se met au-dessus de moi sans briser le baiser, nos souffles se mélangeant au rythme de nos battements de cœur alors que je sens ses tétons durcir contre mes mains.

  • Arrête-moi si tu trouves que je vais trop loin, d’accord ? Susurre-t-elle, soucieuse.
  • Je ne veux pas que tu t’arrêtes.

La tension est à son comble, Lynn décide de faire monter les choses d’un cran en poussant son genou contre mon entrejambe. Je brise instantanément le baiser, incapable de retenir mes gémissements autrement qu’en me mordant la lèvre, mouillant tellement que j’ai l’impression que ma culotte est déjà entièrement trempée.

  • Dis-moi que tu m’aimes.

Elle pose fermement sa main sur mon cou, ce qui me surprends vu sa douceur habituelle. Je lui souris pour lui faire comprendre silencieusement que cela ne me déplaît pas du tout.

  • Je t’aime.
  • Encore.
  • Je t’aime Lynn !

Un sourire complice illumine son visage pendant qu'elle explore doucement mon corps, glissant sa main sous ma petite robe pour des caresses langoureuses. Elle prend plaisir à me caresser ainsi, mais n'essaie pas d'aller plus loin, laissant ma frustration grandir alors que j'essaie tant bien que mal de la dissimuler.

  • Arrête de jouer avec moi… J’halète entre deux gémissement alors qu’elle me sourit, le regard brillant d’une lueur salace.
  • Qu’es ce que tu veux que je te fasse ?

Je détourne le regard, embarrassée, mais elle resserre doucement sa prise pour m'obliger à la regarder. Me sentant résister, elle enfonce alors sa main plus profondément pour me faire céder, jouant avec mon clitoris et ma vulve sans jamais pénétrer. Je suis incapable de retenir mes gémissements.

  • Réponds.
  • Tes doigts…
  • Quoi mes doigts ?
  • Lynn, s’il te plait…

Elle se penche près de mon oreille, savourant l'effet qu'elle a sur moi.

  • Je ne comprends pas.
  • S’il te plait, baise moi ! Je veux tes doigts ! Je te veux en moi !
  • Bonne fille.

Elle agit lentement, répondant à ma respiration de plus en plus lourde. Elle m'enfonce un doigt, puis deux, alors que je me cambre au rythme de ses mouvements. J'essaie de la ramener vers moi pour l'embrasser, mais elle m'arrête, intensifiant ses mouvements tout en me maintenant fermement contre le lit.

Elle me domine complètement et j’adore ça.

  • Je viens… Lynn… arrête je suis...

Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que je jouis intensément, m'obligeant à plaquer ma main sur ma bouche pour étouffer mes cris de plaisir. Lynn, surprise par le jet, fait de son mieux pour épargner les draps.

  • Tu es fontaine !? Me demande-t-elle soudainement avant d’éclater de rire.

Je me cache le visage avec mes mains, rouge de honte.

Elle les enlève et me vole un long baiser.

  • Tu es magnifique.

Je ne réponds rien, gênée.

  • Tu peux te relever ?

Je secoue la tête. Elle me relève le menton pour que je la regarde.

  • Est-ce que ça va ?
  • Oui… J’ai les jambes qui tremblent.
  • Bien.

Elle m’aide à me redresser puis me conduit à la salle de bain, me faisant un rapide baiser avant de s’éclipser pour nettoyer les dégâts.

Je ne bouge pas, encore sous l’effet de l’émotion, me remémorant les évènements précédant comme s’il s’agissait d’un rêve.

Le contact des lèvres de Lynn sur les miennes, son odeur, sa façon de me faire l’amour.

J’en veux plus.

Je pars la retrouver dès que je retrouve l’usage de mes jambes, elle nettoie encore.

  • Chérie, attends-moi dans la salle de bain tu veux ? Laisse-moi m’occuper de ça.
  • Hum…

Je m'approche d'elle et la pousse sur le lit encore humide, brûlant de désir en contemplant ses courbes. C'est la première fois que j'ose la regarder ainsi, du moins avec autant de liberté, mais je sens qu'elle l'apprécie. Je l'embrasse tendrement puis me baisse pour lui retirer ses bas, elle se laisse docilement faire pendant que je me mets à genoux, couvrant ses cuisses de baisers.

J’évolue lentement, les mains fermement posées sur ses cuisses pour l’empêcher de les refermer sous l’effet du plaisir, jusqu’à atteindre son entrejambe. Je me mets à l’œuvre sans attendre, la dévorant avec passion alors qu’elle tremble, gémit, et halète.

Elle sent tellement bon.

Je m’applique tellement que je la sens sur le point de supplier ce qui m’encourage à continuer de plus belle, lui enfonçant brusquement plusieurs doigts en la léchant ardemment.

Elle ne tarde pas à atteindre l'orgasme, maintenant ma tête contre son intimité tout en gémissant de tout son être, tandis que je continue inlassablement.

Je suis incapable de m'arrêter, c'est si délicieux...

Nous nous abandonnons à l'amour pendant des heures cette nuit-là, chacune de nous cherchant à créer des souvenirs inoubliables dans l'esprit de l'autre.

Je n'ai jamais ressenti un bonheur aussi complet que lorsque Lynn m'étreint avec ardeur, me confessant son amour avec passion en m’embrassant avec tant de douceur que je me sentais comme son trésor le plus précieux.

Ou était-elle pendant tout ce temps ?

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