Stralsund, Allemagne, 2012.

Assise sur le balcon depuis quelques heures, je laisse le soleil frapper les marques de scarification sur ma peau.

Ces cicatrices discrètes me rappellent inlassablement un passé que je peine à oublier. Ces malheurs qui ont fini par me faire sombrer dans une profonde dépression de laquelle j’ai encore du mal à sortir.

Je vis seule depuis que j’ai fuis mon village natal pour m’installer ici.

La bourse est mon seul moyen de subsistance et la chambre universitaire, mon seul toit. Je n’ai nulle part où aller, et personne qui m’attends.

Je ne me sens pas prête à affronter le monde, encore moins à me plonger dans un environnement aussi intimidant qu’une université, pas aussi tôt. Mais je n’ai pas le choix, c’est ma seule chance de trouver ma place dans ce monde cruel.

Je ne peux pas passer toute ma vie à fuir. C’est une nouvelle chance qui s’offre à moi et je ne dois pas la gâcher.