Acte 47 : DOOM CHRONICLES - Survie

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— Salut les Troll-spectateurs ! Bonjour, ma chère Janette !

— Bonjour chers Troll-spectateurs ! Bonjour, cher Marcel. Alors qu'y a-t-il de nouveau sur le marché infinitésimal du thé ?

— Le cours est bouillant ! Tenez, je vous ai préparé un Tuocha au gingembre ! Ce qui nous attend dans les chroniques du Doom est... la régie, envoyez !

*

2152

— Bordel de merde ! On va jamais s'en sortir ! brailla King rechargeant son Dustmaker.

Coincé dans un cul de sac à quelque mètres du sas permettant d'accéder aux spaceships, l'équipe n'allait plus tenir longtemps. Les munitions ne tarderaient pas à manquer.

— On est foutu !

— La ferme Chicago ! Tire dans le tas, mais ferme-là, surtout ! cria Parish.

— Et merde !

Le balèze se releva, sortit de la planque improvisée, actionna son gun de prédilection, puis envoya une rafale droit sur le tas de goules surexcitées.

— Dans le fion, les saloperies de l'enfer ! Vite au sas, les gars, vous avez deux secondes !

Levar se rua sur le panneau de contrôle pour ouvrir les vantaux.

— On y va ! hurla Parish, prenant Bennett par le bras.

L'équipe s'engouffra dans le local qui séparait le couloir du vaisseau.

— T'attends quoi Chicago ?? lança le capitaine, terrifié par la vision d'horreur sous ses yeux.

Un tas de monstruosités décharnées à la gueule remplie de dents aiguisées comme les lames de couteaux, maculées de sang, se reformaient au fur et à mesure que le Dusmaker les réduisait en cendre. Des lambeaux de chair dégoulinaient des poutres métalliques qui maintenaient ce qu'il restait de la structure. Le balèze avait espoir que Rudlong s'en soit tirée.

Qu'est-ce qui lui a pris de jouer les appâts, cette tarée ?

Brusquement son gun s'enraya.

— Foutu camelote ! Bordel à cul de...

— Chicago !!

Ça sentait le roussi. Le major se savait fini.

Les goules se jetèrent sur leur gibier. Bennett ferma les yeux se pressant contre le torse de Parish. Une déflagration impressionnante retentit au moment où King cogna, avec la crosse de son arme, l'invuche à la tête de la masse de bêtes immondes. Rudlong sembla apparaître de nulle part. Atterrissant juste devant le mercenaire, elle lança un regard noir aux goules qui reculèrent aussitôt. Chicago et Cassandra s'engouffrèrent dans le sas. Levar le referma immédiatement.

— Faut vraiment que t'arrêtes de jouer les héros ! lança Parish, s'adossant à la paroi.

— Tu m'aimes bien, en fait ! Tapette.

— Ta gueule.

— On se calme. Vous êtes vraiment des gamins ! s'écria Angelina, au bord de l'hystérie.

— Faut pas qu'on tarde. J'ai déclenché un programme qui va faire sauter la station dans pas longtemps, ajouta Rudlong.

Le colonel fit signe à l'équipe d'entrer dans le vaisseau, classe Furtif.

— Oh merde, c'est le spaceship de Donovan ! Fuck, ça fait bizarre !

Le regard des légionnaires s'assombrit. Ces bons soldats était morts sous leurs yeux. Ils se connaissaient tous. La plupart d'entre eux étaient devenus amis. Faire la guerre ensemble, ça crée des liens. La team avait l'impression de dépouiller le macchabée d'un frangin.

***

2157

Shyrel veille sur son nouveau patient. Karim Boulsara va s'en sortir. La solution qu'elle a injecté dans sa perfusion fait son effet. Les brûlures de radiation se résorbent lentement, mais sûrement. Le jeune homme est sur la voie de la guérison. D'ici deux semaines, il pourra reprendre du service. La jeune femme angoisse. Des cauchemars la hantent toutes les nuits. Son frère mort. Son frère mortellement blessé, son frère, seul, perdu à la surface d'une planète dévastée par l'impensable...

Cette nuit, Parish patrouille avec deux autres soldats, toujours à la recherche de matériel, espérant trouver un environnement vivable. Dans le noir, les monstres sont plus calmes. Les effectifs des escadrilles sont donc réduits. James aime l'action. Il ne se verrait pas faire autre chose. Quand bien même il risque sa vie. Ça lui évite de trop penser. Un monde de merde qui ne présente plus aucun avenir.

***

2152

— Merci. T'étais pas obligé de m'attendre, murmura Rundlong, s'approchant de Chicago.

— Un petit cul comme ça. Décidément j'avais pas le cœur à te laisser dans cette merde. C'est du gâchis.

— Et si j'étais morte ?

— Bah, je me serait fait bouffer par les gargouilles de cette station de malheur.

— Je voulais dire...

— T'inquiète, j'ai pigé l'allusion. Tu nous a fait traverser dix étages sans perdre un seul homme. Et genre à la fin tu te fais buter ? Pas logique... T'avais forcément un truc derrière la tête...

Le vaisseau était resté trop longtemps dans le vide. Il fallait effectuer quelques réparations pour pouvoir partir. L'équipe avait pu le décrocher de la gaine d'arrimage évitant ainsi les dégâts qu'auraient pu produire l'explosion de la base. C'était plutôt une implosion. Le brasier avait formé une gigantesque sphère de feu qui avait fini par se replier sur elle même, puis disparaître.

La team s'affairait à vérifier la mécanique du moteur à propultion et des composantes électroniques du tableau de navigation. La reserve d'oxygène frisait dangereusement le zéro. De plus, le spaceship menaçait de se faire happer par l'attraction terrestre.

C'est le comble de mourir cramé en tombant dans l'atmosphère après avoir survécu au brasier de l'enfer.

Les chroniques d'un monde en ruine

D. S. PENRY pour TROLL MAG INFINI-TEA

*

— Ce King est complètement cintré ! Un vrai bonhomme !

— Dans le fond, c'est un romantique ! Il n'a pas voulu croire que Rudlong était morte ! Il me plait, mon petit Marcel... Il me plait...

— Comme c'est mignon ! À la semaine prochaine chers Troll-spectateurs et ne trollez pas trop devant l'écran !

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