Acte 19 : LES CONTES DE L'ÉTOILE EFFONDRÉE - Fortress Killer

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— Salut chers Troll-spectateurs ! Bonjour Janette.

— Bonjour chers Troll-spectateurs ! Bonjour, cher Marcel. Aujourd'hui, j'ai décidé de mettre un peu de musique. On écoute le grand Green Tea Jazz Quartet ! C'est zen, c'est classe, ça plane... Comme un bon Bill Evans !

— Tout à fait, mon cher Marcel ! Et ça tombe très bien aujourd'hui, c'est la fête des anneaux de Saturne !

— Joyeuse fête, les anneaux de Saturne ! Janette !

— Oui, Marcel !

— Des nouvelles de la Terre de la troisième dimension, mais...

— Marcel !

— Bon, OK, j'arrête. Ce ne sont pas les nouvelles habituelles. Nous restons avec ce cher Murphy, mais...

— Envoyez l'article, bon sang !

*

Terre 0.3

Megan se sentait épiée. Depuis une semaine, la sensation qu'une ombre malfaisante la suivait ne la quittait plus. Depuis quelques mois un tueur en série rodait dans les quartiers les plus riches de la ville. Trois familles avaient déjà été massacrées.

En octobre, Murphy allait intégrer l'université tant convoitée, le MIT du UK, il avait enfin pu obtenir une bourse. L'informatique était son truc, depuis toujours. Il l'avait croisée aux cours du soir, elle venait s'informer sur la possibilité d'enseigner l'informatique aux néophites, malgré qu'elle n'eût que dix sept ans. Certes, Megan était jeune, mais elle maîtrisait déjà les rudiments de la programmation. Son rêve, créer des war games. Étant originaire du même quartier pourri, ils avaient fréquenté les mêmes écoles. Depuis un an, Peter travaillait dans un pub pour mettre de l'argent de côté pour ses études pour sortir de ce faubourg merdique. Son studio était microscopique, il avait l'impression de vivre dans la cuisine et de dormir sur le trottoir, son lit collé à la fenêtre avec vue plongeante sur le bitume, mais c'était chez lui. Elle voulait se barrer de chez elle. Quand elle ne séchait pas l'école elle passait son temps à lire des magazines de geek ou de sciences qu'elle planquait sur ses genoux en faisant semblant de lire le manuel scolaire. Le reste du temps, elle courait. Le parkour lui donnait l'impression d'être vraiment libre. Après le décès de son père, sa mère avait épousé un directeur de banque, pour ne manquer de rien. Des faubourgs de Londres, elles avaient emménagé dans la banlieue chicos typique : maison d'architecte, sécurité dernier cri et tout le tralala. L'homme était obsédé par la perfection, l'image qu'il renvoyait à la société. Megan ne devait pas voir sa moyenne descendre en-dessous de quatre vingt pour cent, autrement, il se fâchait et commençait à devenir insultant, l'humiliant chaque fois qu'il le pouvait, en public quand l'occasion se présentait. Une vie de merde des plus banale.

Elle n'avait pas obtenu le job ce soir là, elle devait attendre sa majorité. Murphy était heureux de retrouver une personne avec laquelle partager sa passion pour l'informatique. Megan s'ennuyait dans sa nouvelle vie de fausse bourgeoise. Elle ne se sentait pas à sa place dans ce monde. Que son fantasme d'enfance s'intéresse à elle la surprenait, mais lui donnait enfin l'impression d'exister aux yeux de quelqu'un. Le jeune homme était amoureux d'elle depuis toujours, il n'avait pourtant jamais osé le lui avouer à cause de leur deux années d'écart. Depuis ce jour, les enfants de l'égout du monde aux rêves plein la tête ne se séparaient plus. Autant de fois qu'ils pouvaient se voir il profitait de chaque seconde offerte. Elle lui confia son inquiétude concernant la sensation qu'elle avait d'être suivie. Il la prit au sérieux, sans se poser de questions. Ses collègues, au pub, lui mitraillaient constamment les dernières nouvelles du journal télévisé.

« Tu te rends compte, le tueur est un génie, il arrive à pirater le système dernier cri des baraques les plus sécurisées ! »

Ce voyeurisme l'insupportait. Les gens se fichait complètement que des personnes se fassent saigner chez elles.

La veille, Megan avait observé que des choses avaient bougé dans le jardin. Des outils disparus dans la cabane, un arbuste déplacé... Elle avait fait la remarque au jardinier qui lui confirma n'avoir touché aucune des plantes, sauf pour l'entretien. Murphy lui proposa de venir dormir chez lui.

— J'en ai parlé à ma mère. Elle ne veut rien entendre. Pour elle, tout va bien. Et mon beau-père j'en parle pas, à part se planquer dans son club de grosses légumes après le boulot... Une famille, ça ?

— Reste, je dormirai par terre.

— Non. Je vais courir.

Les chroniques de l'univers - « Shadows of the past »

D. S. PENRY pour TROLL MAG INIFINI-TEA

*

— Mais quel tombeur, ce Murphy !

— Janette ! Passer du temps avec une femme ne signifie pas toujours qu'il va se passer quelque chose !

— Sheldon, Megan... Je soupçonne un gros potentiel chez ce petit !

— Janette, vous dites ça parce que vous le trouvez à votre goût, petite coquine ! À la semaine prochaine chers Troll-spectateurs et ne trollez pas trop devant l'écran !

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