Acte 10 : LES CONTES DE L'ÉTOILE EFFONDRÉE - Hartman Method

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— Salut chers Troll-spectateurs ! Bonjour Janette.

— Bonjour chers Troll-spectateurs ! Bonjour, cher Marcel. Le marché du thé, est toujours aussi chaud !

— Quelle heureuse nouvelle ! Une tasse de thé ?

— Noir, je suppose ?

— Vert, cette fois-ci.

— Merci, cher Marcel. Aujourd'hui c'est la fête des fleurs de jasmin, bonne fête les fleurs de jasmin ! J'ai hâte de connaître la suite ! Et maintenant, l'article de Penry !

— ...

*

Chimeron

— Sheenan a vu juste.

— Oui, ils vont braquer la plus grosse banque de Darnmarw, les cons. Patron, il nous faut des hommes à la Greatness of Gold, y’a un casse de prévu et je pense que ça va péter aujourd’hui, lança Hartman en actionnant le communicateur du tableau de bord.

J’envoie une équipe, immédiatement, inspecteur, répondit la commissaire.

L.E.X. resta silencieux.

— Ils voulaient que la police se focalise sur les Jallad, qu’on croie à une guerre de gangs. Leur plan a foiré. Fallait buter des mecs d’une autre faction pour que leur « scénar » ait un sens, ajouta Casey, réfléchissant à haute voix.

— Je pense que c’est une double diversion. Sur les lieux du crime j’ai repéré une odeur de Dark Metal. On l’utilise pour concevoir des armes lourdes.

— Le métal, ça sent ?… Ah oui, le fer… en effet. Continue.

— C’est un matériau complexe, qui reste froid à de très forte températures, idéal pour la fabrication de percuteurs destinés à de grosses munitions. Et extrêmement léger avec ça. Au marché noir, le Dark Metal coûte une fortune. Braquer la Gold est plus risqué que de braquer une usine, même des plus sécurisées. L’or, c’est lourd à porter, alors que le Dark Metal est plus léger que l'alluminium. De plus, avec la circulation en ville, la fuite est compromise, conclut l’androïde.

L’inspecteur vira soudainement pour prendre la voie du Nord.

La fabrique du précieux métal se situait sur les rives de l’océan de la Mort. Géographie idéale pour une telle entreprise : un désert granitique froid avec de l’eau en masse. Rien à défricher, puisque rien n’y pousse, puis il suffit de pomper le liquide de refroidissement à quelques mètres pour les turbines et les cuves. L.E.X. avait raison. Casey gara le « mini tank » derrière la fabrique.

— Il serait plus judicieux d’attendre les renforts, je viens de lancer une alerte au central, fit l’androïde, observant l’agent sortir son arme puis vérifier son chargeur.

— Tu peux prendre le thé si tu veux, moi je vais voir ce qu’ils foutent. Ça fait peut-être un moment qu’ils sont là et ils risquent de se tirer dans les minutes qui viennent. Y’a pas plus de cinq quidams. Une opération de ce genre, si tu t’organises bien… Et à leur place j’aurais pas envie de partager le pactole avec toute la smala, si tu vois ce que je veux dire, remarqua Hartman avant de sortir de la voiture.

L.E.X. le suivit sans broncher. Son coéquipier était dans le vrai, à deux ils pouvaient venir à bout des criminels. Le bot pouvant soulever dix fois son poids. Avec une bonne stratégie, toutes les chances pesaient de leur côté. L’entrée était jonchée de cadavres. Les agents de la sécurité, pris par surprise n’avaient pu contenir l’assaut des truands équipés d’un arsenal de guerre. Jetant un regard inquiet sur la scène, le synthétique fit signe à son collègue d’avancer le long du couloir gauche aboutissant au sas s’ouvrant sur la plateforme de stockage. Les ouvriers, pris en otage, chargeaient le magot dans les camionnettes blindées, garées dans la zone de livraison.

— T'as repéré direct où fallait aller. Très utile tes oreilles bioniques. T’as vu que c’est possible de se les faire, chuchote Casey à son partenaire.

— Cinq, armés jusqu’au dents, ces mecs sont des anciens de la Milice Spéciale ! Il en faut dix comme toi pour en maîtriser un seul ! lance le 2.0, observant discrètement par le hublot tout en réfléchissant à un moyen d’attaquer les trois gardes postés sur l’entresol encadrant la zone.

— Tu fais bien cinquante comme moi, le compte est bon, mon pote. Il faut les isoler, les attirer vers un espace plus confiné. Là, on pourra se les faire, même avec deux pauvres guns et quelques grenades. Bordel, j’aurais pas cru qu’on pouvait se mettre dans une pareille merde !

— Tu ne voulais pas « prendre le thé » avec moi, bouffe ton cake alors, ajouta L.E.X., sourire en coin.

— OK, bon… euh, tu… on les amène où ?

— Dans le hall d’accueil, il y a une mezzanine et par là, un accès aux couloirs de ventilation.

Se dirigeant vers le lieu de leur piège improvisé, les deux agents peaufinaient leur stratégie. Sitôt échafaudé, ils mirent leur plan à exécution. L’androïde pirata les hauts parleurs de l’usine. Puis imitant les sirènes de police, énonça la sentence d’arrestation leur intimant l’ordre de déposer les armes et de se diriger vers la sortie. Connecté aux fibres optiques murales du bâtiment, l’androïde pouvait observer le déplacement des ex-miliciens. La déduction de Casey s’avéra exacte. Les braqueurs étaient bien cinq. Planqués comme des rats courant entre les parois de l’architecture, les deux flics réussirent à neutraliser trois légionnaires avant que la situation ne dégénère. Le chef de la bande fit exploser une bombe aveuglante dans le hall d’entrée, tandis que son Second réussit à libérer l'un de ses comparses. Hartman, sonné, titubait au milieu de la salle quand ils ouvrirent le feu. Par chance, l’agent eut le temps de se cacher derrière un pilier soutenant la mezzanine.

— Bon sang, heureusement qu’on les a séparés, ces tarés ! À cinq sur nous, là, pour sûr, on finit à la morgue ! s’écria Hartman en direction de son collègue.

Dégoupillant une grenade il ajouta :

— À terre !

Se jetant au sol moins d’une seconde avant la déflagration, les deux coéquipiers sentirent leur dernière heure arriver. Se relevant rapidement, sans prendre le temps de retrouver ses esprits, Casey rechargea son arme et la braqua en direction de la masse de fumée entre le sas d’entrée et les piliers de la plateforme au-dessus de sa tête. Un clic sec se fit entendre.

L’un d’eux a survécu, lança L.E.X. dans l’oreillette de son collègue. Acquiesçant à la remarque du bot, il avança prudemment vers le centre du hall. Brusquement le Second surgit du couloir menant au stock, tirant une rafale de son SpeedFire[5]. L.E.X. para la balle destinée à son coéquipier, en se plaçant devant lui. Juste avant de s’effondrer, il le prit par la taille et le projeta sur la mezzanine, afin de le mettre à l’abri d’une autre salve. Hartman, sonné, rampa jusqu’au fusil GCE[6], qui traînait près du mur, perdu par l'un des gardes, le saisit, puis l’activa. Il eut à peine le temps de se retourner pour voir ses assaillants et leur coller une cartouche, qui les éjecta contre le mur longeant l’escalier.

— Va chier, c’est fini ! jura Casey avant de s'affaler sur le dos, les membres écartés en étoile.

À bout, le regard vissé au plafond criblé de balles, l'agent esquissa un sourire lorsqu'il entendit les renforts arriver. Puis ferma les yeux, soulagé. Cette fois-ci, ils avaient servi à quelque chose. Une armée de droïdes et de flics envahit l’usine arrêtant, enfin, tous les truands.

Un bon début pour une journée de reprise.

Les chroniques de l’univers - « Songe du passé »

D.S. PENRY pour TROLL MAG INFINI-TEA.

[5] Dixit FLASH PUBLICITAIRE dans Songe d’Utopia.

[6] CGE : Générateur de Champ d’Expulsion.

*

— C'est excitant ! Vivement la semaine prochaine, mon petit Marcel !

— Exactement, ma chère Janette ! À la semaine prochaine chers Troll-spectateurs et ne trollez pas trop devant l'écran !

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