Acte 2 : LES ICÔNES DU PÉCHÉ - chapitre premier

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— Salut les Troll-spectateurs !

— Oui, c'est ça... Bonjour chers Troll-spectateurs ! Bonjour, cher Marcel.

— Que vous arrive-t-il chère Janette ? Vous me paraissez bien stressée aujourd'hui.

— Si vous saviez, Marcel. On ne peut plus faire confiance à personne de nos jours. Ma maquilleuse a pris la poudre d'escampette avec mon boa en plumes favori. Je suis anéantie par une telle trahison.

— La maquilleuse ? Je n'arrive pas à y croire Janette. Êtes-vous certaine de ne pas l'avoir égaré ?

— Oh, non, croyez-moi ! La maquilleuse fait partie de ces gens qui vous plantent un couteau dans le dos. Tenez, j'en parlais avec notre pigiste, Archer. Elle nous rapporte un fait-divers sordide qui prouve bien que j'ai raison.

— Un petit thé avant de lancer l'article, Janette ?

— Je prendrais bien un verre de thé sahraoui à la résine d’acacia. J'ai besoin d'un bon remontant.

— Vous avez des goûts de luxe très chère ! Les cours ont flambé ces derniers jours.

— On parlera économie plus tard, Marcel. J'ai hâte de vous faire découvrir cet article qui en dit long sur la noirceur de l'âme humaine.

*

Désirée

Il la contemplait, allongée à ses côtés, sur leur lit de sable. Il l’avait désirée, convoitée… elle était sienne pour quelques instants encore.

Elle était magnifique avec sa peau laiteuse, ses cheveux de jais tombant en cascade de boucles et ses yeux bleu azur. Combien de fois l’avait-il observée derrière la vitre de son bureau ? Combien de fois avait-il voulu l’inviter à sortir ? Mais comment aurait-il osé ? Lui, simple mécano et elle, responsable d’administration. Oh, ils se parlaient, bien sûr. Mais cela demeurait strictement professionnel.

Quand, la semaine précédente, une petite fête fut organisée pour les dix ans de l'entreprise, il fit taire sa peur. L'ambiance aidant, il s'enhardit. Contre toute attente, elle accepta ce premier rendez-vous.

Il passa la chercher en début de soirée, une rose à la main. Un peu ringard ! Mais elle eut l’air d’apprécier. Il l’emmena dans un endroit discret et cosy sur la côte. Ils prirent un verre, puis deux… et la bouteille y passa. Ils parlèrent beaucoup. De tout, de rien, de leur travail, de leurs loisirs, de leur enfance. Elle rit à ses plaisanteries, rougit à ses compliments.

Plus tard, il lui proposa une balade sur la plage. Elle hésita en sortant le fameux « je me lève tôt demain ». Il n’en tint pas compte, insista légèrement. La belle céda. Silencieusement, ils marchèrent un moment, dans la douceur de la nuit, écoutant le bruit apaisant des vagues. Sur le retour, il essaya de lui prendre la main, tendrement. Elle se déroba avec un « j’ai passé une excellente soirée, merci, mais je ne suis pas prête à aller plus loin ».

Alors voilà, c’était tout ? Finies, les minauderies ? Pour qui se prenait-elle ? Madame la responsable ? Où avait-il commis une erreur ? Nulle part ! Il s’était bien comporté, elle avait été séduite. Elle ne voulait tout simplement pas se taper la honte de sortir avec un mécano ! Résisterait-elle toujours s’il lui volait un baiser ? Sûr qu’elle en avait envie, cette bêcheuse !

À présent, assis à côté d’elle, il remerciait l’océan. Grâce à lui, il avait obtenu ce qu’il voulait. Enfin elle avait lâché prise sous la pression de la canette éventrée offerte par les vagues. Il lui avait donné son amour. En échange, elle lui avait fait don de son dernier souffle. Elle gisait maintenant sur le sable, sa gorge autrefois si blanche devenue écarlate, ses yeux éteints, ses cheveux ternes et englués. Bientôt la marée serait haute et l’emporterait. Lui, aurait l’âme en perdition, mais qu’importe ! Il l’avait désirée, il l’avait convoitée… elle était sienne pour l’éternité.

Les chroniques de l'Apocalypse - « L'armée de l'Apocalypse »

Emma L. ARCHER pour TROLL MAG INFINI-TEA

*

— Voilà un article qui donne la chair de poule, Janette !

— N'est-ce pas ? Je vous l'avais bien dit, Marcel. Entre nous, il paraît que notre pigiste a des choses encore plus terrifiantes à nous raconter. Il se passe des choses, sur Terre, que nous sommes loin d'imaginer.

— J'en frissonne d'avance. Alors, à la semaine prochaine chers Troll-spectateurs et ne trollez pas trop devant l'écran !

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