Chapitre 20

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Nicolas ouvrit la porte de son appartement et en passa le seuil après celle pour qui qu’il avait décliné son rendez-vous avec Solène.

Le slave l’avait croisée par hasard sur le Vieux Port. Fatigué par son nouvel article, il s’y était promené en plein jour, chose assez rare chez lui pour être signalée. En la voyant, il la reconnut ; elle, non. Mais le jeune homme sut lui rafraîchir la mémoire. Leur discussion fut courte, car l’Ukrainien devait rejoindre Solène. Comme le courant passait bien, ils gardèrent contact.

Par la suite, les deux étudiants essayèrent de se revoir, sans succès : leur emploi du temps respectif empêchait leurs retrouvailles. À défaut de se rencontrer, ils s’échangèrent des messages. D’abord innocents, ils devinrent bientôt de plus en plus intimes. Sensible à ce petit jeu, l’Ukrainien s’efforça pourtant de ne pas y prêter attention, sincèrement attaché à Solène.

Frustré, comme elle, de ne pas la revoir, Nicolas lui proposa, par plaisanterie, de venir directement chez lui, un soir, pour lui remettre le courant. Raisonnable, mais aussi prudente, elle avait décliné l’offre et lui avait proposé de se rencontrer dans un restaurant, sacrifiant un rendez-vous qu’elle estimait moins important.

Ils en revenaient.

La silhouette de Natasha, plaisante à regarder dans sa longue veste noire et son écharpe rouge sombre, pénétra la pièce et l’examina du regard.

– Hm, c’est pas mal, chez toi, dit-elle. Donc, c’est vrai, tu vis dans une résidence étudiante, comme Patrice.

– Oui. C’est plus pratique qu’une chambre, quand même.

– Tu crois pas si bien dire… Où je pose tout ça ?

Le cinéphile l’invita à tout laisser sur sa chaise de bureau. Tandis qu’elle s’exécutait, Nicolas observa attentivement son dos. Son œil glissa délicieusement sur ses épaules gracieuses, qui ressortaient de son débardeur jaune, et sur sa chevelure.

Le cœur battant, il déglutit. L’éveil de son côté sauvage lui fit fermer les yeux. Il l’avait invitée sans arrière-pensée… du moins le pensait-il… Alors pourquoi son appétit charnel ressurgissait-il maintenant, sans crier gare ?

Le jeune homme prit une profonde inspiration et rouvrit les yeux sur son invitée, qui se retourna, les mains sur ses hanches galbées. Son vêtement épousait parfaitement la courbe hypnotique de sa poitrine généreuse. Nicolas s’approcha d’elle en lui rendant son sourire.

Chaque pas qu’il faisait donnait du terrain au chasseur qui sommeillait en lui. Chaque pas voilait un peu plus le visage de Solène dans sa mémoire.

– Alors ? fit Natasha. Où se trouve la panne d’électricité ? Tout a l’air de bien tourner, chez toi.

– Oui. C’est pas faute d’avoir essayé, n’empêche.

– C’est l’intention qui compte… répondit-elle en glissant un coup d’œil furtif sur ses lèvres.

Le quadrilingue se trouvait à quelques centimètres d’elle, les mains dans les poches. Il la contempla d’abord, s’attardant quelques secondes sur sa bouche, avant de se laisser happer par son regard captivant.

– En effet.

Il sortit une de ses mains pour la poser sur la hanche de Natasha et la faire glisser le long de sa taille. Les paupières de la jeune blonde semblèrent frémir.

– Tu veux quand même un dédommagement pour avoir fait le déplacement ? C’est la moindre des choses, je pense.

Sa deuxième main se posa sur l’autre côté de la taille de la jeune femme, tandis que celle-ci passa ses bras autour de son cou.

– Ça me paraît un bon compromis… murmura-t-elle en caressant son nez du bout du sien.

Le cinéphile la colla contre lui et savoura avec délice la tiédeur de son corps. Le souffle court et le cœur en transe, il posa son front contre le sien et passa ses mains le long de son dos. La poitrine délicieuse de l’électricienne contre son buste marqua un sourire sur son visage.

Sa langue caressa les lèvres de la jeune femme, qui ferma les yeux pour en profiter le plus possible.

– T’es cruel… chuchota-t-elle d’une voix tremblante.

Son sourire s’élargissant, le slave effleura cette fois ses lèvres avec les siennes pendant quelques secondes… au bout desquelles Natasha s’en empara.

Le chasseur prit le contrôle. Il s’assit en travers de son lit pour la laisser se mettre à califourchon sur ses cuisses. Elle retira son débardeur et Nicolas, dont les bras pressaient ce corps divin contre lui, plongea son visage dans ce monde de chaleur sensuelle.

Enivré par son goût sucré, il se laissa emporter.

Tout autant que Natasha, dont le soupir euphorique caressa ses oreilles, irrésistible…

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