Chapitre 29

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– Solène !

Alors qu’elle sortait de la faculté au milieu de la horde excitée par les vacances, la jeune femme se retourna pour voir Nicolas la rattraper. Glaciale, elle continua sa route.

– Attends-moi ! insista-t-il.

La mine renfrognée, elle accéléra le pas. Mais l’Ukrainien, plus rapide, finit par lui barrer la route.

– Pas sympa de m’ignorer comme ça…

Solène, sidérée, réprima un rire qui se transforma en hoquet dans sa gorge.

– Pardon ? C’te blague… T’en as d’autres des comme ça, ou tu me fous la paix tout de suite ?

– Écoute d’abord ce que j’ai à te dire ! la pressa-t-il.

Après hésitation, elle l’invita à faire vite, sachant qu’il ne la laisserait qu’après lui avoir parlé.

– Bon, voilà… Je… Je ne sais pas trop par où commencer, en fait…

– Étonnant, venant d’un tchatcheur comme toi, commenta-t-elle. Ne réfléchis pas trop, je n’ai pas toute la journée.

Nicolas eut un rictus et se gratta le cuir chevelu pendant quelques secondes avant de se lancer :

– Je te demande pardon. J’ai fait n’importe quoi, je le reconnais. Quand j’ai croisé Natasha, ma bestiole intérieure s’est réveillée en moi, j’ai pas réfléchi…

– Comme tous les mecs. Ensuite ? Abrège.

– Je t’ai fait du mal et je me déteste pour ça. D’autant plus que je t’aime vraiment. J’ai rarement ressenti ça pour une femme, je te jure…

Solène hocha distraitement la tête, silencieuse. La maladresse qu’elle sentait dans ses excuses la surprenait. Elle trouvait ça plutôt curieux, venant d’un séducteur aussi fieffé que lui. À la réflexion… peut-être était-il plus habitué à séduire qu’à s’excuser ? Combien de fois avait-il été en couple… ?

– Tu me manques, kokhana. J’aimerais qu’on essaie de recoller les morceaux. Je me sens seul devant mes films, sans ma psychologue préférée pour les regarder avec moi…

Derrière son air glacial, la germanophone revit à travers ses mots les moments intimes qu’ils avaient vécus. Ces films qu’ils avaient vus ensemble, commentés, analysés… Pendue à ses lèvres, elle l’avait écouté lui raconter diverses anecdotes avec la même fascination à chaque fois.

Et ce « kokhana » qui avait toujours le don de provoquer cette petite décharge électrique dans sa poitrine…

– Je veux que tu reviennes, Solène, poursuivit-il. Ma vie n’a pas la même saveur sans toi.

Elle le regarda dans les yeux, songeuse, voyant une lueur sincère dans son regard, malgré toute sa mauvaise volonté.

Prit une inspiration.

– Il fallait y réfléchir avant de te taper Natasha. D’autant qu’elle aussi en a pris plein la gueule à cause de ton coup de queue. Au lieu de venir pleurer à mes pieds, que ça te serve de leçon pour ta prochaine conquête. Moi, je ne veux plus te voir. Et n’essaie pas de me récupérer. Je suis avec Tristan, maintenant, et je suis très heureuse avec lui. Bonne continuation à toi.

Elle se détourna de lui et continua son chemin.

Nicolas, d’abord déconfit, la regarda finalement partir en souriant.

Amusé.

Je te connais trop bien, ma Solène, pensa-t-il. Excellente psychologue… et si mauvaise menteuse…

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