Mon aimée

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Si j’étais un animal, lémurien je serais. J’aurais de jolis yeux d’ambre tout ronds et je ferais des bonds dans les arbres en m’accrochant avec ma longue queue rayée. Je jouerais à cache-cache dans les bambous pour semer la bande de soupirants qui tourne autour de toi…

Ces bambous qui me fascinent, que j’aimerais incarner pour posséder l’élégance asiatique qui couve dans leur port végétal, me faire cage dorée pour ton amour garder comme j’aurais à cœur d’épouser la beauté sauvage de l’Afrique, en étreindre l’animalité, faire de ma peau ce grimoire primal qui dessine désert et luxuriance, appelle au risque et à l’aventure, en faire le champ de tes rêves, habiter l’endurance de l’escalade dont je serais volontiers le souffle à en mourir, l’agilité à défier le vertige comme je me glisserais avec délectation dans le lancinant Boléro de Ravel dont je serais l’élan et la puissance pour t’emmener danser.

A taper ainsi mes désirs sur le clavier, l’usure d’une touche celle du U m’interpelle. Une greffe de ma pensée ? Celle que j’écris ? Universelle , Unique, Ubuesque, Utopique ? J’aimerais me poser sur la ligne comme ce U qui cherche l’équilibre dans notre relation, te tend les bras, se prononce en bouche comme s’il donnait un baiser pour te réconforter comme le ferait une écharpe de soie.

Douceur et chatoyante de l’écharpe autour de ton cou. J’aimerais être ce vêtement qui garde au chaud et en beauté ta peau nacrée en faisant ressortir le vert de tes yeux, ce vert dont la couleur m’immerge à m’oublier dans des sous-bois, des clairs-obscures, des d’herbes folles dont je tapisse mon âme à te chercher et te bercer. Vert je serais, espoir et lumière, couleur de printemps, sève et renouveau de mon désir de toi, bougie je serais pour te porter ma flamme au chevet à tes rêves me glissant dans un recueil où devenu poème je dirais « je t’aime » à ton regard d’émeraude.

Je sais, tu vas penser que je suis un Urluberlu (c’est mieux avec U, j’aime pas le H aux bras croisés), moi petit lémurien dans ma bambouseraie qui rêve d’escalade en Afrique en écoutant Ravel, à la flamme d’une bougie avec pour étendard une écharpe du vert de tes yeux ? Que chevet de bois blond aux veines de merisier je veille à ton sommeil. Tu doutes, ma douce ? Mais je serais le carrosse tiré par des grenouilles, le Prince qui te chaussera pour t’élire, Marco Polo pour déposer à tes pieds les soies et les épices de très lointains pays et perles de caviar sur tes lèvres gourmandes, le point qui mettra fin à toutes tes errances. Alors ne doute-pas et aime-moi !

Je serais tout ce que tu voudras faire de moi....

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