Chapitre 35

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Hestia

Étrangement durant nos sessions, Danaos se tint à carreau. Peut être qu'il s'était fait remonter les bretelles part Arès et cela m'arrangeai. Il était calme et patient et je progressai vite avec lui. On voyait dans sa façon d'enseigner qu'il avait beaucoup d'expérience.

Nos séances commençaient toujours par une suite d'étirement qui ressemblait fort à du Kung-fu et ça me permettait d'être sereine et apaisée. Ensuite, je faisais de la musculation afin de renforcer mes muscles et surtout ma force. Et quand j'étais bien échauffée il me montrer comment il se mouvait et je devais l'imiter.

Aujourd'hui nous passions aux choses sérieuses car nous allions nous affronter. Pour ne pas reproduire la bévue de l'autrefois je m'étais forgée une carapace d'acier comme me l'avais appris Chryséïs lors de nos sessions magiques. J'avais appris beaucoup de choses avec les quatre nymphes. Je ne m'étais pas découvert de nouvelle faculté, mais j'avais augmenté la puissance de ma magie et c'était le plus important.

—Hestia, tu es prête ? me demanda Danaos en faisant craquer ses cervicales.

—Prête ! répondis-je.

Il passa très vite à l'attaque sans me laisser de répit. Attentive à ses gestes je pus éviter un premier coup qui passa en sifflant près de mon visage. Je tentai de lui assener un coup de pied, mais Danaos recula avant que je ne puisse l'atteindre. Ses yeux étaient réduits à deux fentes obscures. Aucune émotion ne passait sur son visage de marbre. Son poing atterri dans mon flanc car je m'étais laissée distraite pour éviter de trop souffrir je gainai mes abdos comme il me l'avait expliqué et répliqué aussitôt par une série coup rapide qu'il esquiva à l'aide de ses avants bras qui semblaient être fait de béton.

Il tenta de me faire perdre l'équilibre en me faisant une balayette, mais je sautai dans les airs pour l'éviter. Me yeux étaient comme des essuis glaces par temps de pluie, ils faisaient des allers et retours pour bien appréhender les gestes de mon ennemi du jour. Danaos s'éloigna de moi, afin de réévaluer la menace que j'étais. Un petit sourire s'afficha sur mes lèvres car pour l'instant j'étais satisfaite de ce que je faisais.

—Tu penses vraiment que l'élève peut battre le Maître, s'esclaffa Danaos en voyant mon rictus.

Je fis non de la tête pour éviter d'être déconcentrée par cette tentative. L'irritable Danaos était de retour.

—Aller princesse vient me montrer de quel bois tu te chauffes ! gronda-t-il en sautillant sur place tel un boxeur sur le ring.

Je ne bougeais pas d'un millimètre, car je savais que si je l'attaquai, il allait savoir me contrer avec facilité. Je ne métrisai pas encore assez bien certains gestes offensifs, donc le mieux pour moi était de rester en mode défensive.

—Beh alors, on a peur de se casser un ongle, continua-t-il.

Voyant que je restai statique il fonça vers moi pour m'attraper par la taille. Je me baissai et lui fis un croche pied. Il tomba car il ne s'attendait pas à ce que j'utilise cette technique étant donné qu'il avait essayé de m'énerver, mais pour une fois j'étais restée calme. Lorsque j'irai raconter aux filles que j'avais fait tomber le ténébreux Danaos, elles seraient fières de moi. D'autant plus qu'il s'était montré insolent et irrespectueux avec elles. Nesallea lui avait fait payer son insolence en explosant une pierre alors qu'il dormait, on avait bien rigolé après ça et à chaque fois qu'il passait à côté d'elle il lui adressait un regard noir.

J'étais tellement plongée dans mes pensées que je ne le vis pas se redresser, il attrapa mon poignet et me fis une clé de bras. J'étais à présent coincée contre son torse musclée, incapable de bouger, ne serait que le petit doigt. Je poussai un soupir de frustration, car jusque-là tout c'était bien passé. Encore une fois je m'étais déconcentrée, je devais vraiment travailler cette lacune avec Cordélia et Appia.

—Alors princesse, on ne sait plus bouger, me souffla Danaos au creux de l'oreille.

Son souffle chaud me procura des frissons de même que sa voix rauque. J'adorai lorsqu'il m'appelai ainsi, j'avais des papillons qui s'envolaient dans mon ventre et ...

STOP ! Hors de question que j'ai de telle pensée envers lui, il m'énervait trop, je ne ressentais rien envers lui.

Tu te mens à toi-même, me fis savoir ma conscience.

Laisse-moi tranquille toi !

Je me mis à réfléchir pour trouver une solution et me dépêtrer de cette cage faite de chair et de muscle.

—Alors tu te rends ? me questionna-t-il d'un ton enjôleur en effleurant ma joue de ses lèvres. 

Olala, j'allais défaillir mais ce n'était pas le moment, il ne ferait pas perdre mes moyens aussi charmant soit-il. La seule alternative qui se présentait à moi était de tricher en utilisant ma magie et c'est ce que je fis. J'invoquai une forte rafale de vent tout en créant une aspérité sur le sol pour le faire chuter. Cela fonctionna. Sa prise se relâcha et il se retrouva dans un trou les quatre fers en l'air.

—Est-ce que tu as besoin d'aide pour remonter ? lui demandai-je sur le ton de la moquerie en le toisant de haut.

Il m'adressa un sourire aguicheur, fléchis les jambes et bondis dans les airs. Il atterri avec fracas sur le sol et me regarda d'un air carnassier. Cela me surpris, je ne savais pas qu'il avait de telle capacité.

—Le grand méchant loup va te manger.

—Pour cela il faut qu'il m'attrape, répondis-je et je pris la fuite.

Je traversai la salle dans laquelle nous nous trouvions pour atteindre la porte. Danaos me dépassa à toute vitesse et me bloqua la sortie. Il ressemblait à une videur de boite de nuit avec ses bras puissants croisés contre sa poitrine.

—Ce n'est pas juste, tu triches ! fis-je remarquer en pointant sur lui un doigt faussement accusateur.

Il haussa un sourcil réprobateur et répliqua hargneux :

—Et quand tu utilises ta magie tu crois que c'est fairplay gamine ? A cette allure, tu vas mourir avant d'apprendre à te battre d'une manière qui soit potable.

Je lui lançai un regard acide car je détestai qu'il me nomme ainsi, je trouvai cela rabaissant. L'ambiance entre nous était électrique et cela faisait longtemps que l'on ne s'était pas lancée de piques, ça recommençait car j'avais blessé l'égaux de monsieur le guerrier invincible.

—Pourquoi tu prends toujours tout au premier degré ? Je plaisantais ! lui fis remarquer.

Il serra les mâchoires mécontent.

—Arrête de te plaindre comme un bébé, ça devient lassant à la fin, répliqua-t-il d'un ton condescendant.

Je plissai le nez furieuse. C'était quoi son problème, il devait penser à consulter un spécialiste parce que on aurait dit qu'il était bipolaire. D'abord, il était gentil et taquin et soudain il devenait irascible et mesquin.

—Tu sais quoi laisse tomber ! Tu es encore pire qu'une fille durant sa période de menstruation.

Son corps se crispa et il marcha d'un pas lourd dans ma direction.

—Le cours est terminé, cingla-t-il, demain à six heure je veux que tu dois levée et prête pour aller courir !

Je l'avais irrité et il se vengeait comme le gamin qu'il était en réalité. Ne m'attardant pas trop dans la pièce, je m'en allais rejoindre les nymphes. Au moins avec elle je me sentais à ma place et considérée à ma juste valeur. 

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