Chapitre 15

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Hello, je ne l'ai pas corrigé, s'il vous manque des descriptions faites moi signe :)

Hestia

C'était comme si le ciel m'était tombé dessus. Une culpabilité sans nom m'envahissait. Tous ces corps sans vie, qui jonchaient le sol dans des mares de sang et d'organes, l'étaient par ma faute.

Peter le satyre ne rigolerait plus, comme il l'avait fait quelques heures auparavant.
Les sirènes qui s'ébattaient dans la piscine ne chanteraient plus pour attirer les hommes dans leurs filets.
Les nymphes ne danseraient plus au milieu du salon dans une joyeuse ronde.
Les centaures ne courraient plus dans l'immense jardin la crinière au vent.
Car ils étaient mort, leur existence venait de s'achever... brutalement.

Pourquoi ?

Parce que j'étais née. C'était moi qui devait mourir, c'était moi le problème. Sans moi, ils seraient tous encore là, à rire, chanter, danser, boire, mais surtout vivre.
C'était de ma faute.

La bibliothèque dans laquelle je me trouvai sembla m'engloutir, je m'agrippai donc à une étagère pour ne pas faillir. Je me devais d'être forte pour tous ses gens qui ne verraient plus jamais le soleil, le ciel, la mer.
Pour Rally qui serait hantée toute sa vie par des scènes de décapitation, d'éventration, d'horreur...
Pour Danaos dont l'anniversaire serait synonyme de malheur.

Je me dirigeai à pas lourds vers l'arc et le carquois que j'avais aperçue en entrant dans la pièce.

—Hestia que fais-tu ? me questionna Rally d'une voix tremblante.

Elle avait entouré ses bras autour de sa poitrine et me scrutait apeurée. Je m'approchai d'elle pour la saisir par le bras, il était impératif que je la mette en sécurité avec Danaos avant d'accomplir ma mission : Tuer Python.

Je jetai un œil au travers de la fenêtre pour essayer de repérer la bête et je l'aperçu au fond du jardin en train d'arracher des buissons, des haies, des arbustes. Le paradis que j'avais pu voir en arrivant dans cette villa, s'était transformé en enfer. De la fumée s'échappait des arbres, signe que sa langue infernale avait frappée.
Par le tartare, il ne devait pas se diriger vers le sud, sinon mes chances de l'empoisonner seraient anéanties.

—Viens Rally, je vais te mettre à l'abri et après je jure par Charybde et Sylla que je vais le tuer, il va souffrir, lui annonçai-je d'un ton plein de hargne et de haine.

—Non...non...non, Hestia, il faut partir d'ici, il va te tuer, déclara-t-elle en secouant sa tête dans tous les sens et en m'agrippant les mains avec anxiété.

Elle commença à faire les cents pas en s'arrachant les cheveux de la tête et en haletant de panique.

—Il a dit qu'il allait d'abord te gober les yeux...ensuite qu'il allait manger tes... entrailles...

Elle se pencha en avant en mettant ses mains sur ses genoux.

Elle était en train de faire une crise d'angoisse et ça n'était vraiment pas le moment. J'essayai de la calmer en posant une main réconfortante sur le dos et en la rassurant.

—Il ne va pas me tuer Rally, je t'en fais la promesse c'est moi qui vais le découper en petit morceaux, il retournera dans sa prison et ...

Elle se redressa et hurla les yeux fous :

—Tu ne comprends pas ! Il est venu pour te tuer ! Car tu es le prix à payer pour sa liberté ! Il ne partira pas d'ici sans avoir accompli sa mission !

—Je vais faire appel à la magie Rally, celle qui me vient de mon père, je vais le brûler et l'enterrer sous terre.

—Imbécile ! Tu ne maîtrise pas ces pouvoirs, il va te dévorer avant...C'est moi qui était là quand il s'est transformé, c'est moi qui l'ai vu décapiter Peter, éventrer un centaure avant d'aspirer son sang. J'ai tout vu ! Toi tu étais où hein ? Tu batifolai avec Danaos alors que ce monstre tuait tout le monde...

Je ne la laissai pas continuer et lui assenai une gifle magistrale. Elle porta la main à sa joue, qui commençait à devenir écarlate, et me regarda choquée par mon geste.
Il était hors de question que je m'excuse, ça lui remettrai les idées en place !

Comment osait-elle m'accuser de la sorte, j'avais accouru dès les premiers cris. Je l'attrapai par sa chemise et la plaquai avec dureté sur une étagère. J'étais au bord de l'explosion et surtout au bord du gouffre à l'entente de ses propos. C'était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase, encore une et j'allais entrer en combustion.

—Ce que tu insinue Rally est infâme ! Je culpabilise déjà assez et toi tu viens de me poignarder en plein cœur. Je peux comprendre ta peur je la ressens aussi, mais pas ces accusations, lui susurrai-je avec dureté.

Mon visage était à quelques centimètres du siens, et je voyais dans ses émeraudes que je l'effrayai. Je la lâchai et elle s'effondra sur le sol, telle une poupée désarticulée.

J’inspirai à profonde goulée l'air qui me parvenait, afin de me calmer, quand un chuchotement imperceptible me parvint.

—C'est parce que je ne veux pas te perdre......

Rally éclata en sanglot amer. En entendant ses pleurs mon cœur se serra un peu plus et une colère immense me submergea. Le sol se mit à osciller dangereusement, des livres tombèrent de leurs étagères, les meubles s'écrasèrent au sol.
Je posai mon regard sur mes mains et vis qu'elles tremblaient et s'illuminaient à intervalle régulier. C'était moi qui était en train de causer un tel chaos. Je devais arrêter d'user de mes pouvoirs, sinon, au moment où je voudrais les utiliser pour combattre Python, ils me feraient défaut. J'inspirai et expirai pour me calmer, mais le sol tremblait toujours.

Je me dépêchais et m'approchai de Rally pour la relever.

—Nous devons partir, déclarai-je la voix cassée.

Un lustre s'abattit sur le plancher comme pour appuyer mes propos. Je n'avais pas le temps de la réconforter, car l'heure était grave.

Nous étions en train de traverser la cuisine, quand un hurlement de rage nous parvins.

—HESTIAAAA, où est tu ?

Rally eu un hoquet de terreur et commença à gémir.

—Vite partons, il nous a retrouvé.
—Ce n'est pas lui, lui répondis-je

Elle fronça ses sourcils et commença à me tirer en arrière.

—Tu n'en sais rien, tu ne la pas entendu parler ! Arrête de faire ta tête de mule et …

Un grognement infernal se fit entendre dans notre dos. Je pivotai sur moi-même et me figeai. Un énorme chien noir nous faisait face, ses yeux rouges et effrayants étaient fixés sur moi et il s'écoulait de sa bouche de la bave. Enfin, de ses bouches, parce qu'il possédait trois têtes...

Rallyeso se cacha dernière moi, terrorisée par la bête.

—Je me suis fait pipi dessus, gémi-t-elle.

Pour une étrange raison, je n'avais pas peur, aucune animosité se dégageait du chien, c'était juste un gros toutou. Derrière lui, une silhouette se profila dans mon champ de vision, mais je ne voyais pas très bien, puisqu'une sorte de brouillard épais avait envahi le jardin.

—Cerbère ! Est-ce que tu l'as trouvé ? demanda l'ombre au chien. Ce dernier émis un aboiement aigu, comme s'il disait oui et se retourna vers la voix.

L'homme traversa le brouillard et je pus discerner les traits de son visage:  des yeux sombres et coléreux, des cheveux ébène, une carrure musclée…
Mes pupilles s'agrandirent de surprise et je lâchai l'arc que j'avais dans la main. Car cet être beau et ténébreux n'était autre que mon père, Hadès…

—Papa, m'écriai-je dans un sanglot, tu es venu nous sauver ?

C'était trop beau pour y croire et sans lui laisser le temps de répondre, je me précipitai dans ses bras protecteurs, plus rien ne pouvais m'arriver maintenant, j'étais en sécurité.

Il me pressa fort contre son torse et embrassa le sommet de mon crâne. Il m'éloigna un peu de lui et commença à m'examiner sur toutes les coutures. Il fit pivoter mon visage dans tous les sens, puis me souleva les bras. Ensuite, il me palpa le ventre, détestant cela, j'essayai de le repousser. Cependant, il me fit le regard que seuls les pères savaient faire et je le laissai donc à son inspection minutieuse.

—Papa ! Je vais bien, je ne suis pas blessée ! lui expliquai-je un tantinet exaspérée.

Il me foudroya du regard et déclara :

—Je ne crois que ce que je vois ! Maintenant, tu vas m’expliquer ce qu'il se passe ici.

Son ton était sans appel et exigeait une réponse. Il croisa les bras, il portait un simple T-shirt, et ses muscles de super papa ressortaient.

J'étais sur le point de lui répondre, mais un geignement aigu retentit. Je me retournai et aperçu une Rally horrifiée, face à Cerbère qui lui léchait amicalement le visage. J'aurais ri, si la situation n'avait pas été aussi dramatique.

Je me dirigeai vers Rallyeso et la pris dans mes bras. Elle avait vraiment besoin de réconfort.

—C’est tout Rally, tout va bien maintenant, formulai-je en caressant avec tendresse ses cheveux.

Elle posa sa tête contre mon épaule, et continua à sangloter. Je la serrai forte contre moi et fermai les yeux. Je n’avais plus la force de lutter contre cette boule qui ne faisait que monter crescendo. J’allais bientôt craquer, je le sentais. J’étais complétement plongées dans les méandres de mes pensées où plutôt de ces dernières heures. J’avais l’impression d’avoir assisté à un film d’horreur, mais la réalité était pire que la fiction.
Mon père que je n’avais pas entendu approcher, m’effleura avec délicatesse la joue. Il était accroupi devant nous, tout dans sa posture exprimait sa fureur. Les larmes commencèrent à s’écouler, telles des gouttes de pluies lors d’une averse.

—Regardez-moi, mes jolies, vous n’avez plus rien à craindre, d’accord. Je suis là, je vais vous protéger, déclara-t-il d’un ton grave.

Je hochais la tête, il allait prendre la relève. J’avais essayé d’être courageuse, sauf que maintenant, il était là, il saurait quoi faire contrairement à moi. Il nous aida à nous relever, il nous sourit brièvement, avant de reprendre une figure austère.

—Je vais le tuer, pour ce qu’il a fait ! Je vous promets qu’il ira pourrir dans le Tartare, j’y veillerai personnellement.

Ses poings étaient serrés.
Sa respiration était hachée.
Ses yeux s’étaient enflammés.

Python, allait connaitre la colère d’un père. Ses dernières heures avaient sonnées, car le seigneur des enfers allait frapper…

Un énorme fracas éclata, Rally et moi nous précipitâmes vers la fenêtre. Le magnifique jardin, n’existait plus, il venait de s’ouvrir en deux et il s’échappait de la crevasse de la lave d’un rouge flamboyant. Un sifflement se fit également entendre, nous tournâmes notre tête vers la cuisine pour découvrir une flèche plantée dans le battant de la porte, à quelques centimètres de la tête de mon père. Elle venait d’être décochée par un autre homme en colère.

—Laissez les tranquilles ! 

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