Métro( pour Queneau)

2 minutes de lecture

A Paris il y a le métro
Cela pue vraiment trop
Il y a du monde dans le métro
Plein de monde qui va au boulot

Sauf
Évidemment sauf
Pour les chômeurs
Les dormeurs
Les flâneurs
Les voleurs
Du métro

Dans le métro
On est pressé
Bousculé
Coincé
Voire caressé
Avec plaisir
Ou déplaisir
C est selon
La saison
Et le visage du polisson
Qui passe à l action
Dans le métro

Dans le métro
On est beaucoup
A se tenir debout

Et hop on démarre
Et là on se marre
On part en avant
On se cogne les dents

Et le métro freine
Et sans peine
On part en arrière
Vlan sur le derrière

Et on tombe aussi
Sur ceux qui sont assis
Tant pis
Ils n avaient qu à être debout
On l est bien nous



Dans le métro
On aime les blagues
Il n y a pas que la drague
Dans le métro

Une fois Gare de Lyon
Dans un RER bondé
De jeunes histrions
Nous ont bien poussés

Ils avaient des skis
Et ils ont dit
Poussez vous
Vous oui vous
Les visages pâles

Pas un râle
On s est poussé
Ils sont entrés

Arrivés à Nation
Sans la moindre concertation
Toute la rame a décidé
De se venger

Tout le monde a poussé
Et les skieurs dépassés
Se sont retrouvés expulsés
Quel drame
De la rame

Et les parisiens qu on dit blasés
Se sont bien amusés
Ils ont scandé
Dehors les bronzés


Mais c est pas le quotidien
Moi je me souviens
De la danse
La longue danse
Des correspondances

Car dans le métro
C est trop
De nous transporter
Ils nous font marcher
Marcher bien marcher
Jusqu à nous épuiser



Si vous aimez la danse
La folle danse
Des correspondances
Allez à Opéra
Et si vous aimez cela
Poursuivez d un pas égal
Aux halles

Et là vous verrez
Vous découvrirez
Combien on se fait arnaquer
Quand on prend le métropolitain
Parisien

Votre beau ticket
N a qu un intérêt
Vous enfiler des couloirs
Qui font peur le soir

Mais ces couloirs puants
Sont parfois charmants
Tu vois de la cour des miracles
L éternel spectacle

Tu peux écouter de la musique
Romantique
Féerique
D Afrique
Ou d Amérique
Et donner du fric
Au musicien
Qui ne dira rien


Tu peux suivre
Voire poursuivre
Une blonde
Un peu ronde
Au gros popotin
Qui avec entrain
Va où tu ne vas pas
Mais que tu suis pourtant
Car tu as du temps

Et si tu as de la chance
La danse
Des correspondances
Se finit au lit
Pardi


Si tu n en as pas
Tant pis pour toi
Elle te giflera
Et t insultera
Tu te tairas

Car tu sais trop bien
Que ta main
A commis ce délit
Peloté ce derrière
Intolérable adultère
Du samedi

Mais parfois
Le métropolitain
Matois
Malin
Décide de prendre l air

Il sort de la Terre
Et devient aérien
Et là tu es bien

Car dehors il pleut
Et on est bien mieux
Dans les entrailles
En ferraille

On ne croise pas Zazie
Car elle a l idiotie
De ne réaliser son rêve
Prendre le métro
Que les jours de grève
Du métro

Cela arrive parfois
Et ce jour là
On perd la foi
On est baba

On comprend
Avec découragement
Qu on est bien plus vite arrivé
Quand on est à pieds

C est donc par pur plaisir
Pour les jolis souvenirs 
Qu on prend le métropolitain
Tous les matins
Fin

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