En attendant 

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Aujourd'hui, c'est à toi que je m'adresse. Enfin. Oui, je sais, je t'ai fait attendre. Mais n'est-ce pas là l'occasion d'exprimer ta vertu ? La patience est une science qu'il est bon d'étudier, lorsque notre maîtresse nous délaisse... Non, attends. C'est redondant ? Nos lecteurs ne seront pas surpris, ce texte ne satisfera sans doute pas leur appétit ? Qu'importe ! La clarté ne nous a jamais rien apporté, ne nous laissons pas abuser par sa beauté. Je n'irai pas par quatre-chemins. Tu es ma muse, mon inspiration. Une main tendue au bord du ravin... Dieu que j'aime ces rimes et ces assonances ! Peut-être en suis-je tombé amoureux, mais ne soit pas jalouse, aucune ne résonne dans mon esprit comme ta voix à mon oreille. En émoi, je suis lié à toi, pareil à une ventouse. Montre-moi la voie !

Habile, facile, débile. Qui que je sois, aigri ou en joie, tu ne m'as jamais abandonné. Tu m'as conseillé, m'as maintenu en éveil pour que je veille à ne pas m'oublier. Toujours, nous nous accompagnons, encore, nous nous entremêlons et il en sera ainsi tant que subsistera le sort qui nous lie. Je n'ai toujours connu que toi. Si silencieuse, quasi-affectueuse, tu ne te manifestes pas. Pourtant, tu appuies d'un poids dont je ne peux me délester. D'une parfaite honnêteté, tu ne m'as jamais trompé. Ta présence pallie toute absence, rien ne t'est épargné. Spectatrice de mon intimité, tu assistes à ce triste ballet, te nourrissant de ma peine et de mes regrets, grandissant par le festin que t'offre mon destin.

Regarde-les, ils approchent. Ces vilains veulent nous séparer, mais c'est en vain qu'ils s'affairent à leur entreprise, car jamais nous ne lâcherons prise. Ils ignorent qu'ensemble, rien ne peut nous arrêter ! Tu aiguises ma plume afin qu'elle ne s'enflamme pour faire face aux mercenaires, leur faire mordre la poussière ! Afin qu'enfin, elle les poursuive jusqu'aux confins de la terre. Qu'ils meurent, le coeur et la toison transpercés par une rancoeur empoisonnée. Qu'ils crèvent écrasés par le poids de nos rêves si souvent abandonnés et que la trêve ne subvienne que lorsque l'enfer les aura emportés.

Douce, mais tranchante, fidèle, mais accablante. Tu es ma vie et je t'évite, tu as gagné, mais ce n'est que partie remise. Le trône reste vacant en attendant ma promise.

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