Adhàil

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Adhàil était un elfe qui vivait dans un monde appelé Éiliass, plus précisément sur la terre des Premiers, une étendue verdoyante pleine de ressources ou rien ne pouvait y mourir. C'était un jeune elfe de 3021 ans qui vivait au royaume de Viardàan, un royaume prospère situé le long du fleuve Lóriama. Comme la plupart des autres elfes, Adhàil était grand avec un teint rosé et un corps sec et musclé. Il possédait des longs cheveux d'ébène qu'il rattachait négligemment à l'arrière avec un fil de soie. Ses yeux étaient si orange que l'on pouvait croire qu'il s'était introduit deux morceaux d'ambres dans les orbites. Il était doté d'une grande beauté malgré certaines cicatrices qu'il portait au visage dû à de nombreuses batailles opposant son royaume à celui qu'il repousse depuis plus de mille huit cent ans maintenant, le royaume de Deirhén. Le jeune elfe avait perdu ses parents et ses deux soeurs lors d'une bataille entre les deux camps il y a de cela six cent ans. Sa mère, Saïrinn, était la soeur jumelle du roi Faöras et sa conseillère. Tout comme elle, le roi était d'une beauté rare, il avait des yeux roses pâles qui rappelaient la couleur des joues des magnifique jeunes filles elfes et de longues boucles noisettes qui tombaient sur ses épaules. C'était autrefois un roi bon, à la générosité légendaire. À la nouvelle de la mort de Saïrinn, le roi fut sensiblement affaibli. Dans sa colère il fit exécuter tous les deirhéens qui bénéficiaient de l'immunité diplomatique dans son royaume, malgré les conseils et les implorations de son neveu. Les tensions s'intensifièrent, le roi devenait de plus en plus méfiant envers ses sujets. Étaient-ils des éspions sous les ordres d'Éyrenir, roi de Deirhén ? Voulaient-ils usurper sa place ?

Adhàil avait perdu sa famille et voyait de plus en plus chaque jour la perte de son oncle. Il repensait souvent, avec beaucoup de tristesse, aux belles années de sa vie entouré par les siens, jouant dans la cour du château avec ses soeurs Myrri et Arhalia et ses cousines Barénil et Taraë, s'entraînant au maniement des armes avec son père Esàir, qui était l'un des généraux les plus puissants et les plus respectés du royaume et le garde personnel du roi Faöras et de la reine Elyana. Pourquoi a-t-il fallu que ce bonheur lui soit arraché ? Quelles sont les raisons qui ont poussés deux royaumes à sacrifier leur peuple dans des tueries sans nom ?

La guerre éclata peu de temps après le mariage royale de Faöras et Elyana. Le roi Eyrenir était un elfe orgueilleux et mesquin. Il éprouvait un "Lien", qui est un sentiment d'amour unique, envers Elyana. Cependant cette dernière déjà promise rejeta ses avances. Ce "Lien" d'amour se transforma en une haine démesurée et il ne voulait alors qu'une seule chose, orné son trône de la tête encore fraîche de Faöras et Elyana, et mettre à feu et à sang le royaume de Viardàan. S'en suivit alors des siècles de guerres, de massacres et de pleurs. Qu'importe le camp, Adhàil voyait bien que son oncle ne valait pas mieux que ce roi fou qui tue au nom d'un amour impossible. Deux choix s'offraient alors à lui, tenir tête à son oncle devant la cour et risquer l'emprisonnement et même la peine de mort ou desérter le royaume et être recherché pour trahison. Son choix était fait. Pourquoi rester ici à attendre sa fin ? Il finirait mort sur le champ de bataille ou par ordre de son oncle de toute façon, et le jeune elfe lui désire une chose par dessus tout, de vivre paisiblement loin des conflits et de la violence. Ne plus voir de compagnons d'arme mourir sous ses yeux, oublier l'odeur métallique du sang, ne plus avoir peur le jour comme la nuit.

Adhàil décida de partir au crépuscule. Il quitta sa chambre sous une cape avec ses affaires et des vivres, prenant le soins de ne pas attirer l'attention sur lui. Il y eu beaucoup d'agitation ce soir là. Les pas des gardes étaient si fort que le sol en tremblait. Un groupe de gardes, sous la direction du général Falenór se posta face à la garde royale, dans le jardin des Rois. Adhàil s'était caché plus loin derrière une colonne de marbre du jardin pour assister à la scène. Il voyait le général Falenór, un elfe immense à l'air sévère et au regard vide. Il avait des yeux aussi blanc que de la craie. Son crâne chauve laissait paraître d'impressionnantes cicatrices qui descendaient jusqu'au cou. Son armure si noire le rendait terrifiant dans cette nuit chaude. Et à ce moment là le jeune elfe assista à une boucherie sans précédent. Le général Falenór brandit sa monstrueuse épée bâtarde et fendit le capitaine de la garde royale en deux. S'ensuivit alors un combat aussi barbare que effrayant. Les gardes royaux se firent massacrer de toute part. Adhàil avait bien compris, le but du général était de renverser la couronne. Que devait-il faire ? Prévenir son roi et sa reine, son oncle et sa tante ? Sauver les héritières du trône, ses cousines ? Son coeur se mit à battre dans une telle violence qu'il pouvait le comparer à une bête sauvage essayant de sortir d'une cage. Des larmes de désespoirs se mirent à couler le long de son visage. Que pouvait-il bien faire face à des gardes qui ont décimé tout un régiment de gardes royaux ? Un garde du général le trouva et l'assomma. À son réveil, un voile rouge brouillait sa vision, c'était du sang, son propre sang qui coulait de sa tête. Il se trouvait dans la salle des Rois. Il était agenouillé face à Felanór assis sur le trône. Le général le reconnaissa comme le fils d'Esràir. Adhàil voyait à sa droite le roi et la reine agenouillés eux aussi, leur visage rouge et bleu de larmes, de sang et de coups, essayant tant bien que mal de crier de douleur à travers les bâillons. Mais le jeune elfes comprit très vite que leur douleur n'était pas physique. À sa gauche les corps dévêtues et sanglants de Barénil et Taraë gisés au sol. Adhàil fixa la fresque au plafond de la salle, un représentation de la divinité elfe Lëriliah et pensa à sa mère, son père et ses soeurs. Felanór se leva du trône sous les hurlements étouffés de Faöras et d'Elyana. Il s'approcha du jeune elfe et lui assena un revers de la main droite. Adhàil sentit sa tête résonner et le sang chaud couler de son nez. Le général lui fit la réflexion de rester concentrer car la souffrance ne faisait que commencer. Il expliqua alors son acte. Le roi Eyrenir l'a grassement payé pour la tête du roi et de la reine de Virdàan. Adhàil retrouva la force de parler et lui fit remarquer son manque d'honneur. Felanór faisant les cent pas devant lui, son épée bâtarde sur l'épaule, rétorqua que l'honneur ne représente rien face à une bourse de gemmes et d'or bien remplie. D'un coup le général, dans un fou rire, ordonna aux gardes d'amener le roi et la reine en face de lui. Il les fixa et d'un ton moqueur et leur demanda qui voudrait passer en premier. Le roi essayant de se débattre de toute ses forces se fit plaquer au sol par un garde. Le général lui dit alors que si il veut dépenser de l'énergie il serait servi. Le général s'approcha de la reine, lui enleva son bâillon et l'embrassa sous les pleurs du roi et les rires des gardes. La reine lui cracha au visage, Felanór prit la reine par les cheveux, l'agenouilla devant un siège royal moelleux, posa sa tête dessus et souhaita un bon moment au roi. Il prit son épée et dans un élan de violence et un cri de rage, décapita la reine. La violence du coup était tel que le siège se fendit et l'épée se planta dans le sol. Sentant son heure venir Adhàil était incapable de réagir face à une telle situation. Il connaissait la peur d'un champs de bataille mais jamais celle cie et aurait tout donner pour ne pas la connaître. Les pleurs et les hurlements du roi avaient fait place à des rires et des cris hystériques face à la tête roulante de sa bien aimée et de son corps gisant au sol. Un garde récupéra la tête d'Elyana tandis que deux autres récupérèrent sont corps pour le roi de Deirhén. Felanór prit le roi par la nuque le mit face contre sol en le plaquant avec son pied et le décapita avec la même barbarie qu'il eu avec Elyana, le sang encore frais de la reine sur son épée bâtarde. Il prit la tête et ordonna à ses elfes de jeter le corps par la baie vitrée qui donne sur le fleuve Lóriama. Un jeune garde elfe du nom d'Isérion demanda au général ce qu'il fallait faire du fils d'Esràir. Felanór s'approcha d'Adhàil, son visage encore ensanglanté des précédentes décapitations et lui dit qu'il ne faisait pas partie du plan. Le roi Eyrenir l'a payé pour le roi, la reine, les héritières mais pas pour lui. Isérion lui fit rappeler que certe c'était le fils d'Esràir mais qu'il est aussi le fils de Saïrinn, la soeur jumelle du roi et qu'il est un héritier potentiel. Felanór prit Isérion par la gorge et l'étrangla jusqu'a ce que mort s'en suive et après mûre réfléxion ordonna à ses gardes de lui casser un bras et de le jeter dans le fleuve, au cas où il survivrait à la chute il mourrait noyé. Ses elfes s'éxécutèrent. Ils le passèrent d'abord à tabac, le rouant de coups de poings, de coups de pieds. Adhàil voulait qu'une seule chose à ce moment là c'était de perdre connaissance et ne plus sentir de douleur. Ce moment lui parut horriblement long. Au moment où le jeune elfe commençait à perdre connaissance, un garde lui brisa le bras. Il hurla de ses dernières forces dans une douleur atroce. Le général Felanór lui souhaita un bon voyage et partit. Les gardes le transportèrent à son tour vers la baie vitrée de la salle des Rois et le jetèrent dans la Lóriama.

Fin du premier chapitre.

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