J’aimerais aimer sans rien attendre,

Juste tes mains sur mes seins

Et demain ton départ

Sans adieu ni revenir.

J’aimerais désirer juste cet instant

Cette envie crue qui dit « je prends »,

Et puis simplement « va-t-en ! »

Une porte qui claque sur le vacarme du désir.

J’aimerais savoir ne pas t’attendre

Ni ton ombre, ni tes mots, ni tes caresses,

Ni tes mensonges d’un retour qui ne sera pas,

Juste l’instant pur, un ici suspendu.

J’aimerais pouvoir ne pas t’espérer

Jouir de ton corps avec allégresse

Et que ton souvenir s’estompe

Avec la nuit qui tombe et le lendemain qui perce.

J’aimerais perdre la mémoire de ton nom

Effacer l’attente d’un appel, d’un désir

Qui murmure « encore, je te veux ».

Cet espoir, ce chien, ce galeux !