Chapitre 95 - Riley à Katherina

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Bon sang !

Ce que je peux être con !

La fille de mes rêves se tient là-devant moi, et je lui balance des reproches alors que je ne suis non plus blanc comme neige. Je récolte uniquement ce que je sème et j'ai du mal à assumer... Pendant des années, je me suis comporté comme un idiot auprès des femmes. Mon père m'a pourtant expliqué de bonne heure qu'on pouvait tourmenter ses rivaux, mais jamais une mère, une sœur ou une épouse.

Je pense que ça remonte au lycée. Quand je suis arrivé là-bas, j'ai demandé mon chemin à une jeune fille. Elle avait les plus beaux yeux verts que je n'avais jamais vu. Sa bouche pulpeuse aux nuances cerise s'est étirée sur son visage parfait, et je me rappelle très nettement que mon cœur s'est décroché de ma poitrine. Mais, je suis rapidement descendu de mon nuage quand j'ai remarqué qu'elle ne faisait que saluer sa copine qui passait à côté de moi. Elle m'a regardé sans me voir et m'a montré un bâtiment au loin.

La claque !

La vie peut parfois se montrer cruelle lorsqu'on a seize ans. À partir de ce jour, je me suis juré d'atteindre son cœur. Le football, les copains, la musculation et les filles... En moins d'un an, je n'étais devenu que l'image parfaite d'un lycéen insouciant passant de fille en fille. Je croisais de temps à autre le regard olive qui me faisait fondre. Katherina devenait de plus en plus belle, bien qu'un peu maigre à mon goût, mais suffisamment que j'en surprenne la mater comme un bout de viande. Ça me rendait dingue. Discrètement, je me suis occupé de ça.

La jalousie me bouffait littéralement. Si je ne pouvais pas l'avoir, personne ne l'aurait... Mon influence et ma popularité m'ont grandement aidé dans cette mission que je m'étais imposée. La fin du lycée approchant, j'ai tenté ma chance. Elle venait à tous les matchs, et ce coup de poing magistral m'a rappelé à quel point j'étais fou de passer à côté d'elle sans lui parler ni la toucher. Elle était mon obsession.

Un soir j'ai fini par l'emmener chez moi, elle m'avait offert une toile me représentant. Ce cadeau ne valait rien, et bien que je ne sois pas dans le besoin, je l'ai tout de suite considéré comme la chose la plus précieuse au monde. Lorsque son regard s'est illuminé en la remerciant, son sourire à tomber est réapparu et je n'ai pas pu me retenir. Je l'ai embrassé encore et encore. Nous avons pris notre temps. Je voulais poser mes mains partout sur elle, je voulais l'aimer...

Elle est partie... J'étais fou, désespéré. Je venais d'annoncer à mon père que je ne le suivrais pas dans l'aventure DCK et il m'a remis sur le droit chemin en évinçant Katherina à mon insu. C'est seulement maintenant que je comprends à quel point, il a pu être clairvoyant. Il savait qu'elle était devenu ma raison de vivre...

Malgré tout ce qui a pu se passer depuis, honnêtement, je me fous de savoir pourquoi, comment... Je sais que je l'aime. Peut-être même encore plus qu'avant. Elle aussi semble toujours sous mon charme. Que faire ? La laisser partir, la retenir ? Sera-t-elle heureuse ? Pourrais-je vivre sans elle ? Je la regarde, je la décris.

Tout chez elle me fait bander. Sa façon de torturer ses doigts quand je fais ma tête de cochon. Quand elle se mord la lèvre en cherchant ses mots. Et maintenant. Les cheveux au vent, dans sa robe légère que j'ai envie de lui arracher parce que je connais son corps. Il est fait pour s'accorder avec le mien. Ses courbes magnifiques virevoltant emboitées sur ma queue tendue est la seule image que j'ai envie d'avoir d'elle jusqu'à la fin de ma vie. Je veux aussi la voir peindre avec passion...

Et merde ! Je m'en fou !

— Alors, que faisons-nous maintenant ?

Pour la deuxième fois, je m'élance et l'embrasse. Elle tressaille. Son parfum m'enivre, sa bouche me fait saliver. Lorsque nos langues rentrent en contact, je sais que je suis coincé dans ses filets pour l'éternité. Perchée sur la pointe des pieds pour atteindre l'ours que je suis devenu, je la soulève sans quitter ses lèvres douces.

Ses mains courent dans mes cheveux, j'adore ça. Je sens ses jambes s'enrouler naturellement autour de ma taille et son contact chaud m'excite à mort.

Je finis par me torturer en rompant ce baiser. Je veux la regarder encore et encore. Ses yeux rougis et humide me scrute avec amour. Des larmes roulent sur ses joues pâles et son rire atteint mon cœur pour le décrocher de nouveau. En la caressant du pouce d'une main et l'agrippant par la taille de l'autre, je colle mon front au sien. Tout mon monde était devenu gris sans elle. J'étais perdu, mais maintenant je sais...

— Katherina, restes avec moi...

Elle semble surprise. Je jurerais avoir entendu son cœur arrêté de battre tant nos corps sont collés.

— Quoi ?

Sa voix douce et tremblante me fait rugir et je l'embrasse comme un mec en manque de cocaïne. Cette fois, c'est elle qui me repousse de sa petite main sur mon menton.

Ses yeux essaient de me lire. Le cœur léger, je n'hésite plus à dire franchement ce que je ressens.

— Je veux que tu restes avec moi pour toujours Katherina. Je t'aime et t'aimerais jusqu'à la fin. J'en suis sûr. Toi et personne d'autre...

Elle se mord la lèvre, silencieuse. Putain, elle veut ma mort !

Un stress soudain m'envahit. Et si elle dit non ?

Son visage s'éclaire et rougit sous ma déclaration soudaine.

— Enfin... Je t'aime Riley, et je ne veux plus passer une seule journée, une seule minute sans toi...

Hein ?...

Ces mots... Ce sont ceux que j'attendais, mais maintenant qu'elle les prononce, j'ai du mal à réaliser. Je manque de perdre l'équilibre, mais Katherina me sauve une fois de plus et colle ses lèvres sur les miennes en gémissant de bonheur.

— Toujours... Me susurre-t-elle en pleurant de joie.

C'est tout ? C'était donc ça qu'il fallait que je lui dise ? ... Merci, enfin ...

°°°° F°I°N °°°°


Et voilà, une histoire qui se termine, une page qui se tourne !

Merci à tous et toutes pour votre soutien et vos encouragements. En particulier Mytifle & Virginie favre, mes deux premiers soldats à avoir pris l'histoire à bras le corps à coup d'annotations et de commentaires riches et merveilleux... La porte du Kir Royal reste ouverte à toutes les bonnes âmes souhaitant apporter leur pâte à l'édifice. Merci encore !!!!

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