Une princesse râleuse est une princesse ennuyeuse...

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Chapitre 2-Une princesse râleuse est une princesse ennuyeuse...

 

Pauvre enfant... Elle commençait fort mal sa vie... Et cependant que la fratrie princière se développait harmonieusement en s'accordant à ses prénoms respectifs et tout-à-fait bien choisis par leur papa — roi sage et intelligent — Râleuse était grogneuse en barboteuse, capricieuse en vareuse, et pleurnicheuse à l'heure des siestes délicieuses et des berceuses savoureuses.

Tout le monde avait beau tenter de lui plaire et de lui faire plaisir, jamais Râleuse n'était heureuse ou satisfaite. Et alors qu'elle croissait en taille et accroissait ses facultés intellectuelles, son caractère lui, ne se bonifiait pas. En colère d'avoir été lésée dès sa naissance, la benjamine ruminait perpétuellement :

 — Je suis la moins aimée des sextuplés... Je suis la moins aimée des sextuplés...

Toute son enfance et son adolescence, Râleuse se comporta comme une enfant capricieuse et malheureuse. À tort ou à raison, elle n'eut de cesse de se comparer à ses frères et sœurs ; jugeant qu'ils avaient bien plus de talents qu'elle n'en avait, puis estimant qu'ils recevaient de plus beaux cadeaux et davantage d'attentions de la part du roi et de la reine, leurs parents. Quelles que soient les circonstances, Râleuse considérait qu'Achille, Basile, Virgile, Lucille et Sybille, avaient tous BEAUCOUP PLUS DE CHANCE qu'elle ! 

À force de ressasser l'injustice dans sa tête, le cœur de la princesse Râleuse fut remplit de mauvais sentiments. De la sorte, elle devint une jeune fille envieuse, chipoteuse, ergoteuse, houspilleuse et même... haineuse.

— Personne ne m'aime ! râlait-elle à chaque oreille attentive qu'elle croisait.

— Personne ne s'occupe de moi ! grognait-elle, trépignant et marchant dans le somptueux parc du château.

— Personne ne s'intéresse à moi ! ronchonnait-elle en arpentant les longs couloirs.

Selon les périodes, les saisons et les heures, ses plaintes se modifiaient.

— Tout le monde m'en veut ! s'énervait-elle.

— Tout le monde m'ignore ! s'emportait-elle.

— Tout le monde me déteste ! assurait-elle.

Râleuse bougonnait et s'apitoyait tellement sur son sort, que non seulement ses proches, mais la plupart des gens vivant au château, l'évitaient... voire même... la fuyaient. Et pour peu qu'une âme charitable veuille bien l'écouter et lui tenir compagnie, elle en profitait pour se répandre en incessantes lamentations :

— Mes frères et sœurs réussissent mieux que moi... répétait-elle chaque matin.

— Mes frères et sœurs sont plus doués que moi... rabâchait-elle tous les midis.

— Mes frères et sœurs sont la fierté du roi, mon père... Pas moi... grommelait-elle avant de s'endormir.

Non-contente de n'être jamais contente, Râleuse jugeait, imaginait, revendiquait et accusait à tour de langue, si bien qu'à son contact, les personnes compatissantes et patientes, voyaient leur cœur et leurs pensées contaminés par ses interminables critiques et ses plaintes perpétuelles. Troublées et lassées par sa funeste et erronée vision du monde, ces bonnes âmes finissaient par s'éloignaient d'elle, puis couraient se ressourcer de paroles positives et bienfaisantes.


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