Chapitre 32 - ALEXY

14 minutes de lecture

le 11/03/2022

Ma fausse dispute avec Allen était au final plus éprouvante que je ne le pensais, tout simplement parce qu’elle comportait une grande part de vérité, et bien qu’il répugnait à étaler sa plus grande faiblesse au regard de la DFAO, j’ai du lui avouer qu’il était déjà trop tard. Il a donc fini par consentir à ce sacrifice, qui nous permettra par ailleurs de saisir le minuscule échappatoire que je nous ai créé, et nous savions parfaitement nous-mêmes que nous avions en réalité une discussion sérieuse sur un vrai sujet préoccupant.
Et à chaque nouvelle réponse qu’il me donnait, je me sentais un peu plus déchirée de ne rien avoir remarqué avant. Experte comportementale et incapable de voir que quelqu’un est addict à la drogue ? Sacha prenait-il donc tant de place dans ma vie que j’étais totalement insensible à Allen, ou alors suis-je simplement trop centrée sur moi-même pour faire attention à ceux qui comptent vraiment autour de moi ? Je me sens à présent encore plus coupable de ne comprendre la valeur d’Allen que maintenant, lorsque j’ai besoin de lui, et j’ai le sentiment dérangeant de profiter de sa gentillesse. A sa place, je m’en voudrais affreusement.
Mais je dois absolument me détacher de ces sentiments si je veux avancer. Ce qui se passera, nos réactions quand nous reverrons Sacha, seront déterminantes pour la suite de l’histoire : je ne me fais pas de soucis pour Allen, mais si je ne suis pas capable de me contrôler, il comprendra immédiatement ce qui se passe. Ainsi donc, tout repose sur ma capacité à gérer mes émotions ? Comme c’est ironique !
Je dois réussir, je m’en sens vraiment capable pour la première fois, et je ne me laisserai pas abattre par ses machinations immondes. Je suis plus forte qu’il ne le soupçonnera jamais. Nous parvenons devant le petit pavillon de Waël, que je n’ai pas pris le temps de bien regarder avant, que ce soit lorsque nous y sommes arrivés la première fois ou lorsque j’ai quitté cette même maison quelques heures auparavant, emplie d’une rage indescriptible.
Il ressemble très exactement aux logements voisins de droite et de gauche, avec un petit jardin bordé de barrières en bois, quelques marches basses jusqu’à une porte d’entrée blanche peinte du numéro 240 et des murs de la même couleur impersonnelle. Avant, cette vie représentait mon rêve, mon idéal à atteindre, maintenant je m’aperçois avec horreur que cela me révulse. Apprendre l’existence des puces bouleverse ma vision des choses : un quartier résidentiel bien ordonné devient une machinisation de la société et de ses citoyens, quand les Quartiers du Gouvernement, autrefois synonymes de paix, de sécurité, incarnent à présent une réalité monstrueuse.
Allen s’est arrêté à mes côtés, de même que Nuit d’encre dont j’ai un peu oublié la présence dès que mon compagnon – que je ne me résous toujours pas à appeler mon frère – a commencé à me faire ses révélations. Elle est pourtant restée fidèlement couchée à quelques mètres de nous tout du long, et je n’oublierai jamais la manière dont elle a à nouveau risqué sa vie pour moi contre les dealers d’Allen. Plus que jamais, je ne regrette pas de l’avoir rencontrée et d’avoir insisté pour la soigner. Ce qui n’est pas le cas de Sacha, pour lequel j’ai eu les mêmes attentions et qui s’est démontré être exactement l’inverse de ma compagne canine. Il faut que j’arrête de toujours tout ramener à lui ainsi, sinon cela signifie que son emprise sur moi n’a finalement pas complètement disparu…
Je fixe la porte d’entrée, le numéro, désespérée de me dire que je ne serai jamais prête à affronter la suite, que si cela ne tenait qu’à moi je resterais plantée ici jusqu’à la fin de mes jours. Pour une fois Allen ne cherche pas à se rapprocher de moi et se contente de me fixer, non pas avec pitié mais avec soutien. Le soutien est tout ce que j’ai toujours cherché chez les autres, pas qu’on fasse les choses à ma place mais qu’on m’encourage. C’est ce qui émane de lui en cet instant précis, et je me rends compte que j’en suis sincèrement heureuse, heureuse de l’avoir rencontré à nouveau, heureuse qu’il fasse partie de ma vie. Je me promets – décidément j’enchaîne les promesses aujourd’hui, ne reste plus qu’à voir si je les tiendrai toutes – de ne plus l’abandonner comme je l’ai fait durant les dernières semaines. Dès maintenant, je serai toujours présente quand il aura besoin de moi, quoi qu’il se passe entre nous deux, ne serait-ce que par reconnaissance pour tout ce qu’il a fait pour moi jusque là.
C’est donc aussi en partie pour lui que je me remets en marche, me blindant mentalement contre l’ampleur de la trahison de Sacha, mais aussi mon envie de le faire souffrir mille fois plus que cet homme dans la ruelle… auquel je n’ai d’ailleurs absolument pas repensé depuis que c’est arrivé, mais je sais que mon déchaînement de violence reste bloqué dans un coin de mon esprit, attendant le bon moment pour ressortir en faisant le plus de dégâts possibles. Qu’est-ce qui cloche chez moi pour que j’ai de telles réactions? Je ne devrais même pas l’effleurer en pensée, mais alors le mettre en application ? J’ai fait preuve tout à l’heure de cruauté délibérée et imméritée.
C’est dans cette direction que se tournent mes réflexions quand je toque à la porte quelques coups pour ne pas affoler Waël.
Puis je déboule dans la maison avec la posture d’une femme qui n’a rien à craindre, avec le visage d’une guerrière prête à détruire le monde mais avec le cœur d’une petite fille qui explosera à la prochaine fêlure.

La première chose qui me saute aux yeux, ce sont Waël et Sacha en grande discussion autour de la table de la cuisine, chacun une tasse fumante entre les mains. Ils s’arrêtent bien sûr immédiatement quand nous faisons notre apparition, le visage éclairé en quête de la moindre explication. Nous avons convenu avec Allen assez succinctement qu’il valait mieux jouer notre jeu de manière totalement transparente, ne changeant littéralement rien au comportement que nous aurions dû avoir si nous n’étions au courant de rien.
Ce qui n’implique pour lui qu’un début d’amitié à l’égard de Sacha, et pour moi d’éviter son regard paisiblement, ce qui m’arrange bien en ce moment où un simple contact entre nos yeux serait largement susceptible de mettre le feu aux poudres de ma colère autant que de mon désespoir. Car je ne devrais pas oublier aussi facilement qu’au fond je suis dévastée d’avoir accordé tant de ma confiance, d’avoir confié tant de mes secrets à un de ceux qui m’ont torturée… je me sens souillée.
Les larmes commencent à poindre au moment où Allen prend sa voix la plus éteinte, la plus éreintée, pour entamer un récit truqué de nos aventures, me sauvant de justesse de la noyade.
- Je n’ai pas encore retrouvé mon contact car nous avons rencontré quelques problèmes en cours de route.
Il me lance une œillade appuyée, jouant son rôle à la perfection.
- Mais demain je repartirai et tout devrait s’arranger d’ici quelques jours.
Comme prévu, il ne mentionne pas notre départ pour l’Organisation qui n’est plus à l’ordre du jour, ce qui me rappelle que je suis censée être profondément énervée contre lui. Je le fusille du regard pour me donner bonne figure.
- Alexy, tu veux bien…
Je sais sans le moindre doute qu’il était sur le point de m’appeler Astrid. Et je suis contente qu’il se soit retenu, car indépendamment du fait que cela aurait ruiné notre couverture, je ne suis pas encore prête à accepter de manière aussi directe mon statut. Pour l’instant, je suis et reste Alexy. La question du prénom que je devrais porter se posera plus tard. S’il y a un plus tard tout court.
- Pas la peine, je sais ce que je dois faire, morigéné-je. Viens Sacha, on monte en haut.
J’ai mal au cœur rien que de prononcer ces mots, rien qu’à l’idée de revoir l’endroit où nous nous sommes embrassés. Qu’est-ce qui m’est passé par la tête en cédant à mes impulsions alors que je le détestais déjà à ce moment là ?
Il me suit dans l’escalier sans que nous échangions un seul mot jusqu’à ce que je ferme la porte derrière nous. Ce geste me pompe littéralement toute mon énergie jusqu’à la dernière goutte, le geste de m’enfermer dans une pièce seule avec un homme en lequel j’ai à présent encore moins confiance qu’en n’importe qui d’autre. Je ne connaissais pas personnellement Willer, et il était facile de le détester, mais c’est une tâche moins aisée quand on garde en mémoire le goût des lèvres de la personne qu’on est supposé haïr.
Ce qui ne m’empêche pas de ne m’être jamais aussi peu sentie en sécurité. Toutes mes peurs, toutes mes angoisses lorsque je suis en présence des hommes, ressurgissent avec une force renouvelée, et ce n’est qu’à ce moment là que je me rends compte à quel point mon voyage en compagnie d’Allen et Sacha avait diminué ce trait de ma personnalité. Certes, il était encore bien présent, mais c’est comme si ma bulle de protection s’était étendue de plusieurs mètres à nouveau, alors qu’elle avait effectivement considérablement rétréci, et j’ai l’impression que Sacha est déjà beaucoup trop près de moi.
Espace confiné, loin de Waël et Allen en bas, tout peut arriver…
La panique allume des lumières rouges d’alerte aux quatre coins de mon cerveau. La petite Alexy se resserre plus étroitement autour de ma lueur, accompagnée de mes rubans qui suivent son mouvement comme si elle les commandait vraiment. Peut-être est-ce le cas, peut-être a-t-elle conquis l’intérieur quand je suis partie en quête de l’extérieur. Si c’est le cas, elle a bien mieux réussi sa mission que moi.
En attendant, le silence s’étire dans la pièce entre nous deux, et j’imagine que Sacha doit l’interpréter comme mon incapacité à faire face à notre baiser. Si seulement il n’y avait que ça…
Je dois me lancer, faire le premier pas, et vite, avant qu’il n’oriente la conversation dans un mauvais sens. Et cela tombe bien, si je suis animée d’une agitation caractéristique, je ne crois pas qu’elle pourrait être plus faible qu’en ce moment. Cependant, changeant mes plans au dernier moment, je décide qu’il ne serait pas sage de parler d’Allen tant que je ne suis pas en paix avec ce qui s’est passé plus tôt. Vaut mieux régler mes problèmes personnels d’abord – même si je doute qu’une discussion avec quelqu’un que je méprise sera suffisante – pour pouvoir ensuite me concentrer pleinement sur ma mission.
- Je crois que ma fuite était plus qu’explicite, mais je vais m’exprimer sur le sujet pour la première et dernière fois, histoire qu’il ne reste aucun malentendu entre nous.
Je ne devrais pas. Je ne devrais même pas prendre la peine de lui parler, de lui accorder mon attention et de l’importance. Je devrais accomplir ce que j’ai à faire ici, soit saper ses défenses et préparer le terrain, puis partir sans un regard en arrière.
Sauf que c’est impossible. Ce qu’il est réellement est encore trop irréel pour moi, se mélangeant à la vision que j’avais de lui avant et rendant ma haine malheureusement assez floue. Je ne peux donc pas m’empêcher de régler mes comptes avec lui, posant les choses à plat entre nous comme je viens de le lui expliquer, car sinon je serais bien malgré moi perturbée par cette histoire laissée en suspens. Mon comportement est si dur à cerner que je n’arriverais pas moi-même à bien le déchiffrer si j’essayais, et tout ce que je sais c’est que j’ai un besoin irrépressible de le faire.
Pour la dernière fois de ma vie, je suis totalement honnête et transparente avec lui, mais je sais qu’à présent en toute connaissance de la vérité, je ne le regretterai pas plus tard.
- Ce qui s’est passé tout à l’heure était voulu, du moins pour ma part – ce sera la dernière parcelle de respect qu’il obtiendra de moi -, mais cela n’en reste pas moins une erreur. Que tu comprennes vraiment ou non ce que je suis en train de dire n’a pas d’importance. Sache seulement que je ne veux plus jamais en reparler, plus jamais l’évoquer, et simplement continuer ma vie comme si cela ne s’était jamais produit.
Une vanne se débloque en moi quand je prononce le dernier mot, comme si j’avais rempli pour de bon la première étape d’un plan qui, pour le coup, me dépasse, dont je n’ai moi-même pas connaissance. Et maintenant, j’ai la voie libre pour porter chacun de mes coups avec une précision et une cruauté inégalées.
Plus rien ne me retient en arrière.
Sacha me regarde, redevenu indéchiffrable comme à son habitude, mais je n’essaye plus de savoir ce qu’il pense, du moins tant que ce n’est pas à mon avantage pour le battre à son propre jeu. Il peut bien garder pour lui ses émotions et à sa personnalité que je n’ai plus la moindre envie de découvrir. Je relance donc la conversation sur le véritable sujet de notre entrevue, même s’il ne le sait pas encore, comme si je lui faisais totalement confiance malgré la situation plus ou moins gênante.
Je survole ma dévastation mentale sans la laisser m’atteindre, une vraie première.
- Allen a bel et bien des problèmes avec la drogue d’ailleurs. Il me l’a avoué tout à l’heure.
Il était délicat de savoir si je devais mentionner notre altercation avec les dealers, sachant que Sacha doit penser que je lui fais totalement confiance, et dans l’idéal je devrais effectivement le lui dire. Mais une petite partie de moi est très satisfaite de lui opposer cette résistance imprévue, signe qu’il ne me contrôle pas, et je sais que c’est pour cette raison précise que je ne ferai jamais un grand stratège : je me laisse trop influencer par mes émotions.
Je m’assois sur le lit pour me donner une apparence épuisée, résignée. Le plus important commence maintenant. Si Sacha n’a pas déjà pris sa décision d’annuler la mission tout à l’heure en entendant notre dispute, je dois m’assurer à présent qu’il fera ce que nous attendons de lui.
- C’est pour ça que nous sommes revenus à Paris. Il n’a jamais eu aucune intention de nous mener à l’Organisation.
J’exagère exprès les faits, pour qu’il me croit complètement emportée par le désespoir.
- Je ne me trompe jamais, Sacha, et quand il m’a parlé il était si évident qu’une nouvelle vie ne m’attend pas au tournant d’ici un bout de temps que je ne sais pas… je me suis de nouveau sentie comme si j’avais fait le mauvais choix en venant ici. J’aurais dû suivre mon instinct.
J’ai mal d’utiliser nos confidences pour le convaincre, la manière dont il m’a rassurée, et qui m’a tant touchée sur le moment, mais qui à présent illustre peut-être ma blessure la plus profonde. J’ai mal mais je le fais quand même, car je sais que la douleur ne m’anéantira pas. Du moins pas dans l’immédiat.
Il n’a toujours pas décroché un seul mot de toute notre discussion, ce qui me conforte dans l’idée que je suis sur la bonne voie. La raison de son manque soudain de répondant ne peut résider que dans le désarroi et l’incapacité à faire face à la situation. Je suis plus que satisfaite d’avoir réussi à tant le déstabiliser. Mon seul problème à présent, c’est de maintenir cet état de douce vengeance assez longtemps pour passer à la deuxième étape du plan. Si je craque avant ce point, si arrive trop rapidement le moment où je ne résiste plus à la tentation de planter un couteau dans sa gorge… je préfère ne pas penser aux conséquences désastreuses.
Les images se succèdent dans ma tête, des supplices les plus ignobles qu’on m’a infligés et que je pourrais lui faire subir en retour dans un futur proche. Très proche… Me regardait-il tandis que je hurlais, me tordant de souffrance sous chaque nouveau coup porté ? S’il était derrière les caméras tout ce temps, alors il mourra encore plus lentement que ce que j’avais prévu, et il me regardera dans les yeux chaque seconde. Il ne perdra pas conscience, oh ça non, je ne lui accorderai pas ce répit.
- Alors nous trouverons le moyen de le faire changer d’avis. Son contact existe bien, n’est-ce pas ?
- Oui, oui… j’en suis quasiment sûre.
- Il suffit d’attendre qu’il le retrouve, puis de lui forcer la main. Je ne suis pas vraiment censé être au courant de tout ceci, donc il ne verra rien de louche à ce que j’insiste auprès de lui pour rejoindre l’Organisation. Après tout, j’ai moi aussi pris beaucoup de risques en venant ici, et indépendamment de tout cela, il est hors de question que nous restions plus que nécessaire.
Des risques ?
Je me retiens à grand peine de me jeter sur lui pour planter mes doigts dans ses yeux. Même mon dégoût pour les hommes ne suffit pas à endiguer ma volonté de le tuer en ce moment. Car il s’enfonce dans son mensonge toujours plus profond depuis plusieurs semaines, mais maintenant que je suis capable de vraiment discerner la réalité des apparences trompeuses, chaque mot remplit mon cœur d’encore un peu plus de haine.
Une haine parce qu’il n’a jamais été sincère avec moi, moi qui croyais naïvement qu’il partageait ne serait-ce qu’une infime partie de ma souffrance, alors qu’il a tout inventé. Je ne supporte pas de le voir se plaindre de malheurs qu’il n’a jamais endurés. Comment peut-il se regarder dans la glace et ne pas vomir d’usurper l’identité de personnes mille fois plus légitimes que lui ? Il a sûrement grandi dans un véritable palais au sein d’un Quartier du Gouvernement, apprenant à mépriser les femmes comme moi au contact d’hommes comme celui qu’il est devenu.
Ce qui m’amène à me demander comment il a obtenu sa cicatrice dans ces conditions, et qu’est-ce qui l’a conduit à s’engager dans cette mission.
- Alexy ?
Dans mon mépris pour lui, puis mes interrogations qui semblent plus nombreuses à chaque minute qui passe, j’en avais oublié de donner une réponse à son argumentaire contre Allen. Dire du mal de mon ami me serre à présent le cœur, quand il y a quelques jours à peine je n’hésitais pas à raconter à Sacha combien je ne supportais plus ses intrusions.
Sacha qui a tout changé, et au final, je ne sais pas si ma vie avant, dans la douce ignorance et sans tous ces problèmes qui ne cessent de se rajouter, n’était pas bien mieux.
- Oui, j’espère que tu as raison.
Heureusement, l’ancienne Alexy, celle qui ne connaissait pas encore la douleur toute nouvelle d’être trahi par quelqu’un qu’on aime, aimait écourter les conversations pénibles pour se plonger dans ses pensées. Ce qui est d’ailleurs toujours d’actualité, mais pas avec Sacha, dont ma seule envie quand je le vois est de lui éclater la tête contre le premier objet suffisamment dur à portée de main. Mon comportement évasif, maintenant que j’ai mis en place notre engrenage, ne paraît donc pas suspect à ses yeux.
- Il va être l’heure de manger, m’annonce-t-il, et je sens dans sa voix que malgré tout quelque chose s’est bel et bien modifié entre nous.
Il est bien plus tendu que d’habitude en ma présence, un peu comme aux débuts de notre relation, et je remarque seulement à ce moment là que ses efforts pour me réconforter se sont rapidement arrêtés.
Peut-être parce que je ne contrôle pas mes émotions aussi bien que je le pensais.
Peut-être cela vient-il de moi.
Ou peut-être qu’il est plus dérangé par notre baiser qu’un agent de la DFAO ne voudrait bien l’admettre.
Eh bien, nous sommes deux.

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