Chapitre 20 - Trois jours plus tôt (le 12 avril 2306) - SACHA

2 minutes de lecture

le 19/04/2020 & le 16/02/2022

Est-ce vraiment aujourd'hui que tout se joue ?
Ou est-ce simplement ce que je vais me demander chaque nouvelle aube pendant les semaines, les mois à venir ?
Après tout, l'enjeu sera toujours le même, et même peut-être encore plus gros à chaque fois. Mais nous avons un avantage inestimable : le savoir. Savoir ce qui va se passer. Savoir quels défis se présenteront à nous, et surtout, comment nous les résoudrons. Savoir les points forts et les point faibles. Ils croyaient enfin gagner, nous avons tout retourné contre eux, et ils n’en ont même pas conscience. Bien sûr, ils ne sont pas stupides, ils se méfieront, se douteront que nous avons profité de l'enfermement d'Alexy pour lui faire subir toutes sortes de choses, pour prévenir à une éventuelle évasion.
Mais lorsqu'ils trouveront les deux premiers traceurs, les plus évidents, comment pourront-ils se douter qu'il en reste encore ? Même en cherchant, le dernier est introuvable, rendu absolument indétectable par nos meilleurs spécialistes. Même nous, nous ne pourrions pas nous douter de sa présence si la situation était inversée. Il faut savoir où il est pour le trouver... savoir qu'il existe.
Encore une fois, tout est question de savoir, et c'est nous qui le détenons pour cette deuxième manche de la partie.
Aujourd'hui, nous avons réduit au minimum le nombre de soldats dans la base. Les restants, ceux en lesquels nous avons le plus confiance, ont reçu l'ordre de ne blesser sous aucun prétexte la prisonnière, et surtout de laisser son évasion se dérouler, tout en rendant la situation la plus plausible et réelle possible. Bien sûr, ils ne sont pas au courant de la face cachée de l'iceberg, même s'ils se douteront forcément de quelque chose : laisser un détenu d'une si haute importance s'échapper sans lever le petit doigt pour l'en empêcher, n'est pas anodin. Mais ne pas poser de questions fait partie de leur formation, et ainsi, si nous avons un traître dans nos rangs, l'Organisation ne sera pas au courant de tout.
Nous jouons un jeu dangereux, ce que nous savions tous en nous engageant dans la DFAO : nous en avons accepté les conséquences dès le premier jour.
Un petit bruit brise le silence dans lequel nous sommes plongés tous les sept.
Willer, remis de sa blessure par balle depuis plus d’un mois déjà, a conservé son poste faute de remplaçant suffisamment digne de confiance. Mais, comme je l'avais prévu, il n'a plus été autorisé à s'approcher d'Alexy, d'une décision prise à l'unanimité par tous les autres capitaines : après moi, il est celui qu’ils méprisent le plus. Ils n'apprécient sûrement pas plus que moi ses manières hautaines et sa vantardise qui pourraient être acceptables si elles ne se couplaient pas d’un manque flagrant de talent. Il ne nous apporte rien, ici. Souvent je me demande, en toute objectivité, pourquoi le Gouvernement a autorisé sa promulgation au rang de capitaine de la DFAO, un poste si important. Mais tant qu'il ne se met pas trop en travers de mon chemin, j'arrive à le supporter.
Nouveau raclement.
Cette fois, nous tournons tous la tête. Le bruit vient de la porte.
Quelqu'un toque.
- Entrez!
Un soldat au regard inexpressif s’avance calmement.
- Tout est en place, messieurs. Les unités sont prêtes. Pouvons-nous aller chercher la prisonnière ?
Shy me regarde une fraction de seconde avant de hocher la tête :
- Vous avez le feu vert.

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