Chapitre 9 - ALEXY

14 minutes de lecture

le 30/03/2020 & le 13/02/2022

Mes sensations reviennent peu à peu tandis que nous faisons le chemin inverse de celui emprunté un nombre indéfinissable de jours plus tôt. Mon humanité reprend ses droits, à travers cette force qui me réinvestit, à travers cette douleur dans mes pieds qui traînent sans pitié sur le béton depuis tout à l'heure. Je sais que le sang coule parce que je peux sentir son contact chaud et dégoulinant le long de ma peau. Et c'est cet état de conscience qui fait de moi plus qu'une épave enfermée dans une prison sans lumière et sans issue.
Lorsque nous émergeons enfin du couloir, nous ne tournons cependant pas à gauche pour rejoindre le grand hangar, comme je l'avais espéré, mais à droite. Nous continuons cette route entamée vers l'inconnu, et dans l’absence de danger immédiat, ma curiosité s’éveille doucement.
Pas un son, pas un gémissement de souffrance ne franchit la barrière de mes lèvres durant tout le temps du trajet, et je vois ce mince contrôle de mes réactions comme le signe d'une grande victoire sur moi-même. Cependant, mon état de satisfaction est bien vite anéanti. Je lève les yeux pour observer et me rends compte que nous sommes arrivés dans une alvéole de béton, une sorte de petite salle ronde percée uniquement de ce couloir qui entre et sort d'un côté et de l'autre... ainsi que de cinq portes en métal, toutes munies de fentes qui luisent d'une légère lueur rouge. Sur chaque battant est collé une plaque blanche où sont inscrites deux lettres majuscules, SV, suivies d'un nombre à deux chiffres qui semble totalement aléatoire. Que signifient ces numérotations ? En quoi désignent-elles les pièces qui se trouvent derrière ?
SV06.
SV09.
SV11.
SV18.
SV21.
Un étrange pressentiment me dit que je vais toutes les visiter durant les jours qui vont suivre. Que j'y reviendrai souvent. Et qu'elles vont devenir mon nouveau cauchemar.
Je me demande vaguement ce qu'il y a au bout du couloir qui continue dans le noir le plus total, à l'opposé, mais je n'ai pas le temps de m'interroger plus avant qu'on me traîne déjà vers la porte numérotée SV06, la plus proche. L'homme a dû donner un ordre et, toute à mes réflexions, je ne l'ai pas entendu. Ou alors cette routine est si normale, si familière, que les soldats qui me tiennent savent exactement où aller sans besoin de précisions ? Je ne peux retenir un frisson à cette pensée. Combien de personnes m'ont précédées dans ces mystérieuses salles ? Combien y ont... succombé ?
Déjà, la porte grince sur ses gonds, déjà je suis jetée à l'intérieur, où je ne vois rien pour l'instant. La lueur du couloir n'éclaire que les premiers mètres et ne laisse rien deviner sur le contenu de la pièce. Je peine à tenir sur mes jambes toute seule, mais, par orgueil ou par fierté, je me retiens de tomber à genoux.
Mais yeux papillonnent d'un bout à l'autre, puis je sens plus que je n'entends le pas lourd et imposant de l'homme résonner sur le sol bétonné. Un interrupteur claque, la lumière inonde la pièce, et un cliquetis sec derrière moi m'indique que la porte vient de se refermer. Je suis de nouveau seule avec lui, premier visage vu en arrivant ici, et certainement pas amical. Le savoir derrière moi sans pouvoir le voir me procure le même sentiment d'impuissance qu'à mon réveil dans le hangar, accompagné de frissons qui courent de mes pieds à ma tête comme autant de signaux d’un danger imminent. Cependant, je suis morbidement fascinée, par ce qui vient de se révéler à moi, trop fascinée pour me retourner et l'affronter.
Alors je me contente d'observer silencieusement, presque religieusement, cette pièce de la taille de mon salon aux Résidences. La peur me tord le ventre, l'angoisse me pétrifie. Mes sentiments, mes sensations, tout ce que je regrettais, tout est revenu, et j'ai l'impression que ce n'est que pour me permettre de souffrir encore plus. Devant moi, au centre de l'austère salle, se dresse une table munie des mêmes attaches en métal que le siège sur lequel je me suis réveillée il y a des jours ou des semaines. Dans le coin droit au fond, une table épouse le mur, recouverte d'un drap blanc qui laisse apercevoir la forme d'instruments dont je me détourne le plus rapidement possible. À ma gauche, un simple bac rempli d'eau dont la fonction évidente me glace le sang. À ma droite, pas loin de la table, une nouvelle chaise, mais cette fois recouverte, en plus des liens, par une quantité de fils électriques de toutes les couleurs. Au bout, certains sont munis de pinces, d'autres d’électrodes, ou encore de cotons comme ceux que l'on utilise pour stopper les saignements de nez, et de toutes sortes d'autres d'objets que je ne reconnais pas. Tous ces fils effrayants sont reliés à une espèce de compteur, où l'on peut voir des poignées, des inscriptions et des boutons qui ressemblent à ceux d’un four. Sauf que je doute sincèrement que ce soit la fonction de ceux-là.
Le regard de l'homme pèse sur moi tandis que je découvre, les pupilles écarquillées, le mobilier de la pièce. De la salle de torture, devrais-je plutôt dire. Rester dans le déni serait stupide.
Le moment que je redoute depuis de longs jours est enfin arrivé, et je me demande comment j'ai fait pour souhaiter ce sort à certains moments. Retrouver mon humanité, oui, mais pas à ce prix-là. Je ne peux pas, cette fois, empêcher mes mains de trembler. Rien, rien pour me raccrocher. Aucune image à projeter dans mon cerveau lorsque je serai sur cette chaise, cette table... rien.
- Reprends-toi, rigole presque mon tortionnaire. Dans quelques jours, ce sera devenu ta routine... sauf si bien sûr tu es plus encline à coopérer ?
Il vient enfin se placer devant moi, les bras croisés sur son torse. Sa chemise déborde de son pantalon, laissant apparaître son ventre volumineux et bombé, mais je ne dois pas oublier qu'avec cette silhouette grassouillette va un corps de près de deux mètres de haut. Heureusement, j’ai toujours été très grande et fine, ce qui m’enlève légèrement l’impression qu’il me domine et m’écrase de sa hauteur.
Rien ne me semble plus injuste, malgré l'imposture de ma vie entière, que cette vérité qui m'éclate alors en pleine figure : je vais souffrir, je vais souffrir pour des informations que je n'ai pas, pour une personne que je ne suis pas, et qui se trouve peut-être en ce moment à l'autre bout du monde, inconsciente du sort que je vais subir à sa place. Puis je me rends compte que non, je ne prends la place de personne, puisqu'ils ne peuvent pas me confondre ; je suis bien la seule sur cette planète qui n'a pas de double, personne pour lui ressembler comme deux gouttes d'eau, aucun sosie.
Je suis bien la seule qu'on ne prendra jamais pour une autre.
Je suis unique.
Unique.
La première, la dernière.
- Non ? insiste-t-il.
Il prend un air faussement peiné devant mes yeux endoloris, tout autant maltraités que le reste de mon corps :
- Dommage, j'aurais préféré ne pas en arriver là, conclut-il avec une expression qui me suggère tout le contraire, qui me suggère que pour lui les bons moments ne font que commencer.
Et il m'empoigne de nouveau le bras, comme la première fois, pour me mener vers le siège recouvert de fils. Je voudrais percevoir et puiser un peu de chaleur, de réconfort autour de moi, mais tout est empreint du froid le plus glacial. Cette pièce semble même avoir été construite pour aspirer l'espoir, et ne laisser derrière elle que le vide, une fois son utilitaire passager ressorti. Seuls ceux qui entrent ici librement restent intacts, et encore, est-il possible de concevoir un être humain assez insensible pour infliger de telles tortures sans en ressentir aucune culpabilité, sans en faire des cauchemars nuit après nuit ? Mon monde est si éloigné du sien, si différent, ce monde auquel je pensais ne pas vraiment appartenir mais qui, au final, a beaucoup trop déteint sur moi. C’est à cause de lui que je me retrouve si faible et démunie , incapable de ne serait-ce qu’esquisser un plan d’évasion.
Nous approchons inexorablement de cette chaise et tout en réfléchissant à mon impuissance, la tentation de me débattre commence à naître en moi, étouffée dans l’oeuf par ma propre lâcheté. De toute façon, plus je résiste et plus il prendra du plaisir à me soumettre. Je n'arriverai à rien face à une telle masse de muscles et de graisse, entraînée depuis sûrement très longtemps à contenir les prisonniers tels que moi. J'imagine qu'il est expert en manipulation psychologique pour avoir obtenu cette responsabilité de me soutirer des informations. Ou alors il a cultivé une autre capacité jusqu'à la rendre aussi dangereuse qu'une arme, mais dans tous les cas, sa position indique quelque chose de spécial en lui. Ce qui me paraît d’un autre côté très étrange, parce que j’ai beau chercher, seul son sadisme le démarque de tous les autres humains que j’ai côtoyés jusque là.
J'ai presque envie de lever les yeux au ciel : voilà que ma manie de décrypter les gens et leurs comportements me reprend. Je ne l'avais plus fait depuis que... depuis que je l'ai analysé lui, pour la première fois, dans le hangar. Et même si parfois cela m’exaspère, je sais qu’au fond je suis aussi un peu rassurée de pouvoir me concentrer dessus et chasser le reste de mes pensées. Juste examiner les autres de manière totalement objective et neutre, sans interférences avec aucune émotion de quelque sorte que ce soit, et comprendre. Comprendre les mécanismes du fonctionnement humain. Je me demande si tout le monde peut deviner ainsi des choses profondes sur les gens rien qu'en les regardant. Ce que je sais, en tous cas, c'est que dans la grande majorité des cas, mes suppositions se révèlent justes.
Suppositions qui actuellement m’indiquent clairement de ne rien faire.
Et c’est à ce moment précis que je le sens pour la première fois. Le besoin impérieux de la résistance, de l’opposition, de braver l’autorité. C'est comme un réflexe enfoui, qui me vient de nulle part et de tous les pores de mon être à la fois. Comme quelque chose qui fait partie de moi sans que je l’aie jamais soupçonné... jusqu’à maintenant. Et je l’adopte de manière si naturelle que je me demande si ça n’a pas toujours été là, alors même que c’est à l’opposé de l’intégralité ma personnalité. Nulle envie de pleurer, de m’effondrer, nul désespoir. Juste la rage de faire n’importe quoi susceptible de me sortir d’ici, même si c’est voué à l’échec. Au moins, je pourrai me dire que j’ai tenté, que je ne suis pas restée passive.
D’une manière ou d'une autre, je finirai assise sur cette chaise, mais ça ne m’empêche pas de tenter l'impossible. En une fraction de seconde, ma décision est prise, et je mets en pratique le seul coup que tout le monde connaît en self-défense, vicieux, par le bas. Ma docilité avait fait baisser sa garde à l'homme et je vois bien dans ses yeux qu'il ne s'attendait pas à un tel revirement. Ses menaces résonnent dans mon esprit, comme quoi il me tirera dans la main droite, puis dans la gauche, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il ne reste de moi que le nécessaire pour répondre à ses questions, mais je sens quelque part qu'il ne les mettra pas à exécution. Ma réaction vient de lui prouver que ce n'est pas la bonne méthode, et s'il tire, ça ne sera plus qu'en dernier recours. Autrement, il utilisera la force naturelle de son corps, ce qui à la fois m’avantage et me désavantage.
Alors qu'il est toujours plié en deux de douleur, j'attrape son badge, accroché à son cou par une chaîne. Je tire dessus de toutes mes forces, et par un phénomène inexpliqué, le métal se brise sous la pression, qui pourtant devrait être minime si on prend en compte mon état de faiblesse. Je ne m'arrête cependant pas à cette petite victoire et le contourne pour saisir son pistolet, coincé entre sa ceinture et son dos. Fébrile, les mains tremblantes, je réalise que cette tentative que je pensais moi-même ridicule et avortée prend la tournure d'une véritable évasion.
L'espoir gonfle mon coeur, accompagné d’un grain d’adrénaline mais également de la peur habituelle qui m’accompagne partout et qui, je le jurerais, tente de remonter à la surface pour tout arrêter.
- Ne bougez plus !! hurlé-je, histérique.
Ma voix cassée, brisée, me rappelle que je n'ai presque pas parlé depuis de nombreux jours : j'ai l'impression de m'être arraché les cordes vocales rien qu'avec ces quelques mots.
L'homme lève lentement les mains en l'air, arrêté net alors qu'il tentait de se relever pour me maîtriser. La tête toujours baissée vers le sol, il se redresse de toute sa taille, reprenant ainsi un semblant de domination sur moi. Mais toute l'intimidation du monde ne changera rien au fait que je tiens l'arme, et lui non. C'est moi qui détiens le pouvoir, et, à présent, il va faire exactement ce que je lui demanderai sous la menace de ce flingue qui lui appartenait il y a quelques secondes encore. Ce flingue qui semble si familier à ma paume…
Un flash de lumière vive m’aveugle tandis que je me retrouve propulsée dans une autre réalité, où je contemple du même point de vue la même arme dans la même main, soit la mienne. Sauf que malgré toutes ces similitudes, la scène m’apparaît aussi différente de maintenant que si une vie entière nous séparait, cette fille et la moi de maintenant.
Quand je reviens brutalement à l’instant présent, complètement déboussolée et paniquée par ce que je viens de voir, je m’aperçois que l’homme n’en a cependant pas profité pour me désarmer et j’en conclus que seul un bref instant a dû s’écouler en réalité. Mais l’étrange sentiment de soulagement que j'éprouve à tenir le pistolet au creux de mes deux mains réunies ne disparaît pas, de même que le calme qui m’envahit peu à peu. Le métal froid contre ma peau ne me repousse ni ne me glace, au contraire, je l'accueille en moi comme un vieil ami, et le poids de l'arme qui devrait tirer mes bras vers le bas me semble bien minime ; mon poignet, comme musclé par des années d'entraînement, se raidit et prend immédiatement la pose voulue pour que mon adversaire se retrouve dans ma ligne de mire. Moi qui n'ai jamais ne serait-ce qu'effleuré une arme de ma vie, comment puis-je me sentir en sécurité en ce moment, comme si je savais tirer... comme si je savais m'en servir ?
Je chasse bien vite ces pensées de mon esprit, profitant du fait que justement, rien à part ça ne me perturbe dans le fait de tenir un pistolet. Je dois rester focalisée sur le plus important, c'est-à-dire que je suis toujours prisonnière malgré cette sensation de pouvoir qui m'envahit peu à peu. Mon principal objectif reste de sortir d'ici vivante. Ma voix vibre étrangement lorsque je répète, plus posément :
- Ne bougez plus. Vous allez reculer jusqu'au fond de la pièce et lever les mains bien haut. Je veux les voir !
D'où me vient cette assurance ? Ce n'est pas moi, cette personne qui donne des ordres et en menace une autre même s'il s'agit de l'homme le plus cruel qu’il m’ait été donné de rencontrer !
Mon tortionnaire exécute lentement chacune de mes demandes en levant enfin la tête. Même si je ne l'avouerai jamais, ce simple geste me rassure de manière indicible : avec son visage tourné vers moi, je peux analyser ses réactions faciales et je suis plus à même de savoir s'il va tenter quelque chose ou non. Je bénis soudain cette capacité que j'ai d'envisager les gens comme des codes, puis de les résoudre. La moindre de leurs expressions est pour moi un livre qu'il me suffit de comprendre. Du plus loin que je me souvienne, je me suis toujours reposée sur cette sorte de don pour prévenir le danger.
Je penche la tête de côté, laissant mes boucles caresser mon visage et tomber devant mes yeux. Je songe soudain que je suis toujours en sous-vêtements, avec cet étrange boxer et mon débardeur tout fin, mais le froid ne m'atteint plus.
Je recule lentement dans la direction opposée, tout en continuant de fixer l'homme dans les yeux, l'arme pointée droit sur son coeur. Je n'ai pas pris la peine de viser, mais je sais que j'atteindrai ma cible si je fais feu. Cette certitude est un autre des nombreux mystères qu'il me faudra bientôt élucider, mais certainement pas maintenant.
Bientôt, je sens la surface dure du métal de la porte rentrer en contact avec mon dos presque dénudé. J'entends un léger mouvement de l'autre côté. Les gardes sont-ils restés derrière en cas de problème ? C'est une éventualité à prendre en compte. Cependant, je ne peux pas lâcher l'homme des yeux, et je suis donc obligée de sortir dos à mes potentiels ennemis. Mais je suis prête à prendre le risque.
De ma main toujours crispée autour du badge, j'infiltre à tâtons l'objet dans la fente que je trouve sur le côté de la porte. La lueur rouge passe au vert dans un déclic qui me semble retentissant au milieu de ce silence uniquement troublé par ma respiration lourde. Un autre déclic m'indique qu'un mécanisme vient de s'enclencher, me laissant libre de pousser le battant à tout moment.
Le même instinct qui me permet de dire que je ne raterai pas ma cible en cas de tir me souffle alors aussi que l'aventure s'arrête là. Je n'ai aucune chance de trouver la sortie, avec ma connaissance des lieux et du fonctionnement de cette organisation complètement nulle. De plus, je n'ai aucun plan, rien qui me permette de savoir si des gardes m'attendent au tournant ou pas, en admettant que je réussisse déjà à maîtriser les deux soldats postés de l'autre côté.
Suis-je totalement inconsciente, ou bien folle est-il un terme plus approprié ? Avec ce que je viens de faire, lorsque je reviendrai dans cette pièce, que je ne quitterai peut-être même jamais, lorsque je serai attachée pour de bon sur cette chaise, l'homme n'hésitera plus. Il prendra même plaisir à me faire souffrir plus que nécessaire pour me punir de son orgueil blessé. Mais plus que tout, je viens de faire évoluer mon statut : de prisonnière paumée et inoffensive, je deviens ennemie à part entière et personne potentiellement capable de s'évader, le pire étant qu’encore une fois, ce n’est pas de mon fait. Si j’étais restée fidèle à moi-même, je serais actuellement toujours la fille docile qu’ils semblent si surpris de découvrir. Or, actuellement en train de développer à toute allure des stratégies d’évasion quasiment militaires, je comprends que je ressemble sans doute pour la première fois à la personne qu’ils s’attendaient à trouver. Simple coïncidence ? Ma personnalité lâche et faible va-t-elle revenir à la charge dans peu de temps, comme je la sens pousser au fond de moi pour reprendre les commandes ? Mais à ce moment là, il sera trop tard.
La sécurité sera déjà renforcée autour de moi pour des actes que l’autre Alexy, la vraie Alexy, n’aurait jamais commis, ce qui me rend presque sûre que mon prochain trajet ne se passera pas uniquement escortée de mon tortionnaire et de deux gardes. Ce véritable acte de rébellion me vaudra bien plus en terme de représailles que ce que j’envisageais… ou plutôt ce que je n’avais pas envisagé.
Et maintenant, ce n’est plus la peur qui me guide, c’est la haine, une haine pour eux enracinée en moi. Je ne pouvais pas simplement m'asseoir docilement sur cette chaise et me laisser torturer comme un bon petit soldat endurant. L’autre aurait pu. Pas moi.
Mais mes préoccupations du moment ont également bien changé, alors que seules quelques secondes se sont écoulées : je ne cherche plus à savoir si je réussirai ou non ma tentative à peine commencée, parce que je connais déjà la réponse à cette question. Non, ce que je me demande à présent, c'est combien de dégâts je ferai avant d'être maîtrisée.

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