Silvio Lavoretti

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 Silvio se lève tôt, tous les matins, même quand il n’est pas de service et qu’aucun devoir ne l’attend pour sa journée. Mais il aime sentir le vent frais du large et écouter la ville qui se réveille. Cette industrieuse cité des Doges dont le cœur battant seraient la place Saint-Marc et ses vaisseaux sanguins, la multitude de canaux et de ruelles qui la parcourent.

 De sa fenêtre, il voit les premiers globules humains qui s’acheminent vers l’arrêt de Vaporetto, il entend le grondement des bateaux qui sillonnent la lagune dans l’interminable ballet qui régit la logistique de la ville.

 Il passe dans la salle de bain, fait sa toilette, enfile ses vêtements civils avant de retrouver sa mère dans la cuisine. Depuis vingt-six ans, elle pourvoit aux besoins de son plus jeune garçon, non qu’il ne rêve pas de posséder son propre logement, mais les loyers sont trop élevés pour un simple agent de la police municipale de Venise.

 Elle lui sert son café. Il mange quelques tartines de pain frais, se lève, met un blouson et des chaussures, embrasse sa mère et sort pour se rendre à son travail.

 D’une démarche vive, il enquille les ruelles les moins passantes, celles dans lesquelles il serait très facile de se perdre, mais Silvio a toujours vécu ici et sa connaissance de la ville s’étend à ses moindres recoins. Il en connaît aussi très bien les habitants, il passe son temps à saluer les passants ou commerçants qu’il croise sur son chemin.

 Lorsqu’il arrive à l’ancien théâtre dans lequel siège le commissariat de police municipale des quartiers Cannaregio et Castello, il a quelques minutes d’avance. La porte principale occupe l’ancienne entrée des artistes dans laquelle un guichet a été ajouté. Il longe les anciennes loges dans lesquelles ont été agencés des bureaux et le vestiaire des femmes, passe sous la scène pour rejoindre celui des hommes.

 Il n’y a pas grand monde en service le samedi matin, la salle est vide et Silvio enfile son uniforme dans une appréciable tranquillité.

 Lorsqu’il sort, il se sent autre, les insignes et ses vêtements indiquent à tous qu’il appartient à la police de la Sérénissime.

 Il se rend au tableau d’affichage, le brigadier-chef Martino l’apostrophe en le voyant. « Lavoretti ! L’inspecteur-chef Scalarino souhaite vous voir dans son bureau. Tout de suite ! »

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