Chère Mathilde.

Je ne sais pas par où commencer. Je n'ai jamais été très doué pour la rédaction.

Parfois, j'essaie d'imaginer Baptiste. Et voici ce que je vois : un jeune garçon brillant, plein de ressources. Et à côté de lui, je vois la femme qui l'a élevé, resplendissante : toi. Je maudis mon impuissance de ne pas pouvoir le voir. Pourquoi la guerre est-elle arrivée au moment de sa naissance ?

Je voudrais encore une fois voir ta belle chevelure brune, dans ta robe blanche d'ange. Au front, les soldats vous surnomment les Anges Blancs. Quelle conïncidence !

J'ai été affecté dans le service de dressage des chiens. Cela me rapelle la ferme, et je sais donc bien m'y faire avec les animaux. J'aime particulièrement ce Berger Australien, qui est rapidement devenu mon meilleur ami, au Front. Je passe donc la moitié de ma journée à lui montrer les tranchées et à le rendre plus manipulable. Il n'a pas confiance en d'autres soldats que moi.

J'espère que tout se passe bien pour la famille des Maetz, dans les Camps de Concentration Allemands. Cela va faire un bout de temps qu'ils ne reviennent pas, je commence à m'inquiéter sérieusement. Au Front, des soldats affirment que les Allemands tuent les gens, là-bas. Je n'en sais rien, nous avons trop peu d'informations sur ce qui se passe dans les Camps.

Au Front, quand des obus ennemis s'écrasent sans toucher personne, beaucoup de soldats s'amusent à fabriquer des bagues dans le métal de ces bombes. J'avoue m'être prêté à cette activité, et le bijoux que j'ai façonné est pour toi. C'est un drôle de cadeau que je t'offrirai à la fin de la guerre !

Pour conclure cette lettre, je voudrais te présenter mes sentiments pour toi. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop de ne pas avoir été là à la naissance de Baptiste. J'espère également que cette horrible guerre finira bientôt.

Mathilde. Il n'y a que quelques mots pour exprimer ce que je ressens pour toi.

Je t'aime.