Petite flamme
Dans mes nuits sans sommeil, je veille en inutile sur ce monde fébrile. La télé irradie mon visage livide, d'une lumière bleue, électrique et blafarde, sinistre en ces instants de peste et de trépas.
J'entends bien s'élever de la terre mouroir vers des cieux sans espoir, les cris de ces défunts morts bleuis étouffés sans même un dernier souffle. En cette soirée triste, des vapeurs nombreuses, ténébreuses et ombreuses montent de ces chandelles, soufflées par le malheur, et se mêlent aux sanglots.
Derrière mon écran, je les perçois au loin, comme un écho ténu à mes propres chagrins. Cette petite flamme qui vient de vaciller faiblement dans le noir avant que de s'éteindre, c'était peut être toi. Je ne le saurai pas, loin de toi on me tint et je ne pus te dire avant que tu t'essoufles combien ces temps passés loin de toi prisonnier, dans ma maison fermée, confiné esseulé, avec l'insoutenable attente de ta fin, fut marqué d'une absence que plus rien désormais ne pourra plus combler.
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