Saunate
Ombres blanches qui passez dans le noir
Fantômes errants, votre peau
Vous couvre d'un ample linceul
Détendu, déformé, lâche, flasque
Transpirant dans l'air moite, luisant.
Dans ces frôlements interdits
D'impures frustrations dégoulinent.
Spectres blancs dans ce labyrinthe
Vous semblez perdus dans l'étreinte
Oppressante, de ces regards vides,
Qui se croisent, aussitôt s'évitent
Et s'en vont se perdre, loin, loin, loin
Dans ces recoins sombres, glauques et sombres
D'où naissent soupirs de pénombre.
Larves blanches, esprits polymorphes,
Vous voici, sveltes, légères, fines,
Ou massives, huileuses, lourdes,
Avides, assoiffés vampires blancs.
Un mélange malsain, vulgaire,
De masses flêtries et informes
Engloutissant jeunes innocents.
Pieuvres blanches chassant à l'affût,
Vos tentacules fébriles et vils
Cherchent, frôlent, caressent, palpent,
Violent et bravent les interdits.
Vos cœurs battent, s'excitent, s'agitent
En sentant d'un frisson tressaillir
Du novice le lisse oculus.
Formes blanches dans vos alcôves tristes
Vous vous offrez aux yeux, aux mains
D'ombres blanches, ténues, inconnues.
Certaines, un instant, s'arrêteront
Quelques frottement silencieux,
Un cri, puis un râle odieux,
Vos piètres plaisirs éphémères
S'étalent en piteux ectoplasmes.
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