Posté devant la fenêtre, Marine attendait.

La blonde revenait du lycée. Elle avait eu du mal à supporter une journée de plus en sachant que sa mère s'évadait du monde.

Le conducteur de bus le savait, et avait insisté à la faire monter en première. Cerise, sa meilleure amie, était au courant, et lui avait laissé la meilleure place en cours. Sa belle-sœur avait essayé de lui avait remonté le moral comme elle pouvait. Tous ces gens l'avaient aidé. Mais, au fond d'elle, Marine savait que sa vie ne serait jamais comme avant.

Ce matin, Marine n'avait pas eu droit au Bonne journée ! de sa mère, ni à son baiser délicat. Elle n'avait pas pu avoir l'agréable chocolat chaud fait-maison que sa mère lui préparait d'habitude. À la place de cela, elle s'était empressée d'avaler une compote industriel avant de courir à l'arrêt de bus.

Et ce soir, sa mère ne revint pas du travail. Marine connaissait la raison, mais elle ne voulait pas l'admettre... Pourquoi elle ? Pourquoi pas une autre ? La vie était-elle donc si cruelle ? Marine était encore une enfant !

La blonde hésita à sauter à la fenêtre. Depuis son plus jeune âge, on entraînait les enfants à dénoncer le harcèlement, et on leur répétait sans cesse que le suicide n'était pas la bonne option. Pourtant, quand on venait de perdre sa mère, la vie n'avait plus aucun sens. La routine du quotidien était bousculée. L'amour maternel disparaissait. La tristesse l'envahissait. La solitude la rongeait.

Les yeux de Marine s'embuèrent de larmes. Elle songea à son père. Elle repensa à ses amis.

Je ne peux pas les abandonner.

Marine réfléchit longuement et murmura :

Désolé, papa. Désolé.

Et elle sauta.