Chapitre 2

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  Deux jours étaient passés depuis le début de l'affaire. Hélas, elle n'avait pas beaucoup avancé. Tous les animaux avaient été mis hors de cause. L'autopsie avait révélé qu'il s'agissait bel et bien d'un empoisonnement, mais aucune trace d'injections, de morsures, pas de résidus dans l'estomac. Et je devais l'avouer, je n'avais pas été très concentrée. Je n'avais pensé qu'à ce serpent, et j'avais réussi à l'adopter, lui, juste lui qui m'avait envoûté avec son regard noir. J'admets pour certains documents avoir jouer de mon badge pour acélérer la procédure mais bon, il était si beau. Et j'avais totalement craqué en achetant un terrarium immense qui m'avait coûté la moitié d'un mois de salaire. J'avais passé une nuit entière à recréer l'environnement qu'il lui fallait.

  On approchait de la fin de la journée, et j'allais le récupérer juste après. J'avais si hâte. Mes collègues ne comprenaient pas mon engouement pour un vulgaire reptile. J'avais eu envie de les frapper, mais cela n'aurait servi à rien à part donner une raison à la direction de m'engueuler et, peut-être de m'empècher d'avoir ce serpent.

  Je fixais l'horlogue de l'ordinateur: dix-sept heures. Je l'éteignis et pris mes affaires avant de courir à mon pot de yaourt. Je finis le tour du bâtiment pour aller dans l'entrepot du commissariat. Les animaux y étaient stockés le temps qu'ils soient emmenés dans leurs nouvelles boutiques.

  J'entrai et me dirigeai vers la montagne de terrarium, le policier gérant l'endroit s'approcha de moi :

  • Bonjour vous venez le chercher ?
  • Oui, j'ai enfin toutes les autorisations et le matériel, répondis-je en souriant.

 Il se retourna et attrapa un bocal de verre rectangulaire d'à peu près quarante centimètres sur vingt. Le pauvre devait se sentir si à l'étroit dedans. Il me le tendit et me le posa dans les bras avant de retourner à ses occupations sans un mot. Je mis la prison de verre au niveau de mon visage et regardai mon nouvel ami. C'était bien lui, il me fixait comme la premiere fois. Je repris la voiture et rentrai chez moi.

 J'habitais dans un appartement au quatrième étage d'un immeuble non loin du centre-ville. J'avais eu de la chance de le trouver. Arrivée en haut j'entrai dans mon petit nid, seulement trois pièces : la chambre, la salle de bain et la pièce de vie avec un coin cuisine. J'arrivai dans cette dernière: à gauche la télé, fixée au mur, devant elle un canapé marron pas très beau. A droite le coin cuisine ainsi qu'une petite table et trois chaises. Et sous la fenêtre, mon nouveau terrarium, j'étais contente. Je m'accroupis devant celui-ci, ouvris son couvercle, enlevai la protection du petit vivarium. J'attrapai délicatement mon serpent et le déposai dans son nouveaux foyer. Il se laissa faire sans résister. Je lui donnai une petite souris morte séchée, j'en avais acheté un gros bocal pour lui, et refermai le terrarium. Je jetai mon sac à dos sur le canapé. ma chemise suivit, ainsi que mon pantalon. Puis je me dirgeai vers la salle de bain.

 Une bonne douche, ça faisait tellement du bien. Je ne remis qu'une culotte propre et sortis, une serviette sur la tête pour sécher mes cheveux. J'ouvris mon sac et pris quelques dossiers que je posai sur la table. Je n'avais pas beaucoup bossé ces deux derniers jours et il fallait que je me rattrape, même si je ne savais pas quoi conclure à part un accident, mais ça me semblait étrange. J'examinai de nouveau les photos du lieu du crime, mais rien, je ne voyais rien de plus. J'avais aussi demandé les relevés de compte et téléphoniques de la victime. Peut-être était-il lié à un réseau de contrebande et l'un de ses clients ou fournisseurs aurait été déçu? Mais encore une fois je ne faisais aucun progrès. Tout était en ordre, aucun virement suspect, très peu d'appel. Ce commerçant semblait on ne peut plus honnête.

 Après deux bonnes heures de recherche, j'abandonnai pour la soirée et me mis un paquet de pâtes à réchauffer. Mon regard se porta sur mon serpent. il était enroulé sur lui-même et me fixait, encore. Je m'approchai et lui demandai:

  • Alors, tu ne saurais pas me dire qui a tué le propriétaire de cette boutique ? et d'ailleur pourquoi tu me fixe comme ça ?

 Pas de réponse. Logique, mais un instant, j'avais espéré en avoir une. Il était si beau. je craquai et soulevai le couvercle de sa maison pour le prendre dans mes bras. il s'enroula autour de l'un d'eux. C'était froid, lisse et doux. Je me rendai enfin compte de sa taille. Il mesurait tout de même un peu plus d'un mètre. J'adorais sa couleur gris métal avec ses petites reflets verdâtre. Un doute traversa mon esprit, je connaissais un serpent qui avait cette couleur, mais je n'arrivais plus à mettre la main sur son nom. Le reptile tendit le coup, me regarda dans les yeux et entrouvrit sa bouche. Je devins pâle. Je men souvenais maintenant. C'était un mamba noir, il avait les gencives, la langue et les crocs entierement noirs. Je sentis ses crochets s'enfoncer dans mon coup, près de la clavicule, et fermai les yeux.

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