La vingtième

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-          Tu restes là, je viens te chercher demain matin comme d’habitude, tiens mange ça.

La femme sortit un quignon de pain rassis de sa poche et le tandis à sa fille de 5 ans caché dans l’ombre de la boîte en carton qui lui servait de refuge le temps que sa mère ait fini son travail. La femme lui redit de ne pas bouger avant d’aller s’exposer sur le trottoir pour le prochain client pendant que sa fille grignotait son morceau de pain dans sa boite en carton cachée entre les bennes à ordures. Ce rituel, elles l’effectuaient tous les soirs, la petite savait qu’elle ne devait jamais sortir de la boite tant que sa mère n’était pas venue la chercher. Pour s’occuper Patricia, la petite fille, comptait les voitures et le nombre de personnes qu’il y avait dedans lorsqu’elles s’arrêtaient devant sa mère.

 

Cette nuit-là, Patricia, que sa mère appelait plutôt Patty, vit une voiture plutôt vieille d’un étrange rouge rouille s’arrêter devant sa mère, elle regarda à l’intérieur de la voiture pour compter le nombre d’homme, parce qu’elle avait remarqué que c’était plus souvent des hommes que des femmes dans les voitures, elle n’en compta qu’un mais comme ils ne partirent pas tout de suite elle prit le temps de le détailler, après tout elle n’avait que ça à faire, il avait l’air grand parce que sa tête atteignait presque le plafond de la voiture, il avait les cheveux aussi moche que la couleur de sa voiture et il avait dû avoir un accident parce qu’il avait une énorme marque blanche qui descendait de son œil droit, tout aussi blanc et moche, jusqu’au coin droit de sa bouche, Patty chercha un petit peu puis le mot que sa maman lui avait donné revint, cicatrice, voilà, l’horrible marque blanche sur le visage de cet homme était une cicatrice. Elle le regarda encore un moment puis sa mère monta dans la voiture et ils partirent, Patty se dit que cet homme était vraiment moche mais surtout qu’il lui faisait peur avec son œil bleu et l’autre blanc comme le lait. Comme sa maman était partit, Patty décida qu’il était temps pour elle de dormir, elle avait fini son morceau de pain et ses yeux papillonnaient déjà, les lumières et les formes devenaient flous devant elle. Patty appuya sa tête contre la paroi de carton et remonta ses genoux jusqu’à son menton, elle ferma les yeux avec le sourire aux lèvres sachant qu’elle serait réveillée par sa mère le lendemain matin.

 

Les rayons du soleil filtrèrent à travers les paupières de Patty, en bougeant légèrement elle dérangea un chat qui poussa un miaulement strident et râleur qui finit de la réveiller. Ce n’était pas normal. Pourquoi sa mère n’était pas venue la chercher ? Quelque chose n’allait pas et elle le sentait dans son ventre. Elle était inquiète et elle avait envie de pleurer. Elle avait peur. Lorsque la pensée de sa frayeur lui traversa l’esprit elle repensa au monsieur qui avait emmener sa maman cette nuit et qui faisait peur. Elle émergea de sa cachette et erra, désorientée dans la rue.

 

 

Le lieutenant Marchal arriva au commissariat et salua son chef et ses collègues. Il s’installa à son bureau attrapa le dossier que lui avait transmis son chef et l’ouvrit. Ce dossier était en fait le rapport de la brigade fluviale ayant retrouvé le corps d’une femme flottant dans l’eau ce matin. Il le parcourut rapidement notant dans sa mémoire tous les détails qui pourraient lui être utile, tel que l’état du corps. Il lui manquait plusieurs de ses organes, la plupart de ses os et cartilages pour ne pas dire tous, ainsi que certaines parties de sa peau. Il remarqua également une note prévenant qu'une fouille du lit du fleuve serait organisé dans la matinée à la recherche de possibles indices tombés ou jetés dans l'eau. Le rapport préliminaire du légiste révélait que la victime n'était évidemment pas morte noyé à cause de l'absence de la plupart de ses organes, mais qu’on lui avait sûrement brisé les cervicales, une mort rapide sans trop de dégâts pour le reste du corps.

Il consulta rapidement ses mails puis rédigea son dernier rapport en retard. Vers midi il sortit de son bureau pour prendre cinq minutes, acheter un sandwich et se diriger vers le fleuve à l'endroit des recherches. En arrivant il remarqua les voitures de police garées devant le ruban jaune délimitant le périmètre de la zone de découverte du corps. Le chef de la brigade surveillait l'évolution de ses hommes sous l'eau. Le lieutenant Marchal salua le chef et ils attendirent ensemble que les plongeurs remontent. Finalement l'un d'eux émergea, ils venaient de trouver une vingtaine de cadavres accrochés au fond au moyen de chaînes. Les deux hommes sur le quai écarquillèrent les yeux de surprise et d'effroi et contactèrent immédiatement le légiste.

 

Selon le rapport du médecin légiste, reçu deux jours plus tard, les dix-neuf victimes étaient probablement toutes mortes de la même manière, il lui était impossible d’être plus précis à cause de l’état déplorable des corps, sur les lambeaux de peau restant et plus ou moins gorgés d'eau on remarquait sur toutes les victimes le marquage au fer rouge qu'elles avaient subi pour montrer leur appartenance à tel ou tel autre réseau de prostitution. Les victimes les plus anciennes remontaient à environ trois mois, mais c'était difficile à dire sachant que l'eau était froide et que les corps étaient ravagés par le liquide.

 

La découverte de tous ces cadavres attira les médias qui n'en finirent plus d'harceler le lieutenant pour la moindre miette de renseignements. Cette agitation médiatique autour de lui, lui rappela lorsqu'il avait été "fortement soupçonné" (pour reprendre leurs termes) par la presse d'avoir traqué puis tué l'assassin de sa femme et de sa fille. Cela le rendit assez irritable.

 

Trois jours après la découverte du charnier l'enquête piétinait, la presse parlait, s'impatientait, elle voulait des informations, et les chefs des réponses.

 

Au matin du quatrième jour, le lieutenant Marchal reçut un appel de l'hôpital du nord de la ville, à environ quinze minutes en voiture du commissariat. Ils avaient admis, quelques jours plus tôt, une fillette de cinq ans trouvée seule dans la rue par un jeune couple qui avait ensuite contacté la police et les secours. Elle était déshydratée et souffrait de malnutrition mais à part cela, elle allait bien physiquement. Le psychologue de l'hôpital lui avait posé des questions sur elle et sur sa vie et avait essayé de répondre à celle qu’ils se posaient tous, pourquoi avait-elle été retrouvée toute seule dans la rue ? Les propos de l’enfant inquiétèrent le médecin car ils étaient assez effrayant, de plus ils correspondaient à certains détails figurant dans l’enquête sur les meurtres du fleuve, détails qui étaient exposés tous les matins à la une du journal. Le lieutenant, même septique décida d'aller la rencontrer.

 

En arrivant à l'hôpital, on le mena à la chambre de Patty dans la section enfant. Sa chambre était joliment décorée de petits oursons sur les murs et le sol était composé de grands carrés de couleurs joyeuses. Le tout essayait désespérément d'égayer les grands yeux tristes de Patty tout comme ils avaient essayé de le faire pour les précédents patients. Une telle expression ne devrait jamais habiter le visage d'un enfant, pensa le lieutenant. Il s'approcha doucement et prit la voix douce qu'il adoptait pour parler à sa fille de 4 ans lorsqu'elle se réveillait en pleine nuit après un cauchemar. Il lui posa des questions simples d'abord, son nom, celui de sa mère, ce qu'elle aimait faire ou ne pas faire puis il dériva petit à petit vers sa vie et les quelques jours avant qu'elle ne se retrouve à l'hôpital. La petite lui expliqua alors que sa maman était montée dans la voiture d'un homme comme d'habitude, elle lui décrivit la voiture, et l'homme en lui précisant qu'il lui avait fait peur. Le lieutenant lui demanda alors si sa mère avait une marque elle aussi sur le dessus de la main.

-          Oui elle m'a dit que c'était une cicatrice. Et qu'avec ça les gens savaient qu'elle appartenait au Patron. Elle m'a dit que comme moi j’en avais pas, j’appartenais pas au Patron et que j'étais libre. Elle m'a dit que je dois surtout pas oublier ça.

Dorénavant le lieutenant connaissait l'identité de la dernière victime et sa fille se tenait juste devant lui.

-          La spicologue m'a dit que ma maman ne reviendrait pas, c'est vrai ?

-          Tu sais quoi on va faire un petit jeu, tu vas voir il est très amusant. Tu es d'accord ?

-          Ouiii ! C'est quoi ?

-          Pour l'instant on ne peut pas jouer il nous manque une personne, je l'appelle et puis je t'explique ?

-          D'accord.

Le lieutenant appela le dessinateur pour dresser le portrait-robot de l'homme que Patty avait vue, il lui demanda également de venir avec les classeurs recensant les différents modèles de voitures.

-          Alors je t'explique le monsieur qui va venir va essayer de dessiner l'homme que tu as vu, pour le faire il va te poser des questions, le but du jeu c'est de le faire le plus précisément possible ce dessin, d'accord ?

-          Mais et toi tu joues pas ?

-          Moi ? Bien sûr que je vais jouer. Je vais essayer de deviner le nom de cet homme avec le dessin, d'accord ?

-          Oui ! On commence quand ?

-          Et bien quand il sera là, dans environ un quart d’heure, en attendant on a qu’à discuter encore un peu.

 

Plus tard le "jeu" commença et au fur et à mesure que le dessin prenait forme la piste le reliant aux victimes du fleuve se resserrait. Le dessin terminé Patty voulu absolument que le Lieutenant devine mais malheureusement il ne le connaissait pas, alors pour la consoler il prit une photo et lui dit qu'il l'envoyait à une amie au bureau pour qu'elle essaye elle aussi. En attendant que sa collègue le rappelle il demanda à Patty de regarder les voitures dans les classeurs pour retrouver le modèle qu'elle avait vue. La petite sembla hésiter un moment puis s'attela à la tâche comme à un nouveau jeu.

 

Deux heures plus tard le lieutenant était de retour à son bureau et regardait avec mélancolie le visage de sa femme et celui de sa fille, éblouissant sur une photo encadrée à côté de son ordinateur. La recherche de la voiture n'avait pas donner grand-chose, Patty se rappelait juste qu'elle était grande et "rouge rouille", par contre pour le portrait-robot il y avait un résultat: un homme d'une quarantaine d'années, au chômage depuis qu'il avait été licencié de son entreprise il y a environ six mois. Rien de bien impressionnant. Sa femme l'avait quitté trois mois après son licenciement en emmenant leur fils de 11 ans. L’homme en question était fiché dans la banque de donné de la police car à vingt ans il avait fait de la prison pour agression à arme blanche, il avait obtenu la cicatrice qui avait effrayé Patty lors d’une bagarre dans sa cellule, or depuis sa sortit de prison, il c’était remis dans le droit chemin et n’avait plus eu de démêlé avec la justice. Malgré tout c'était une piste à exploiter, et le lieutenant se rendit chez ce monsieur Averi. L'homme en le voyant arriver commença à transpirer, il était nerveux nota le lieutenant, il avait sûrement quelque chose à se reprocher. L'entretien se déroula dans une atmosphère tendue, mais aucune information intéressante ne filtra de cet échange.

 

Après deux autres jours l'enquête n'avançait toujours pas, pas de manière significative, pas suffisamment pour calmer le chef et la presse. Les recherches effectuées sur leur suspect, Mr Averi n'avait rien donné et l'enquête stagnait de nouveau, rien ne semblait pouvoir éclaircir ce mystère. Seulement le lieutenant n'était pas convaincu de l'innocence d'Averi, son instinct de flic lui disait qu'il y était mêlé d'une manière ou d'une autre. La seule chose qu'il pouvait prouver c'était que la victime était montée avec lui dans ce qui semblerait être sa voiture. Il reprit ses recherches sur le passé d'Averi et chercha ce qui aurait pu lui échapper la première fois, il était persuadé que la réponse se trouvait juste sous son nez. Il compulsa de nouveau les documents et soudain quelque chose attira son regard. La date à laquelle il s'était fait licencié, le 30 septembre 2015. Plus loin il vit la date approximative du premier meurtre, début du mois de février. Le lieutenant commençait à saisir le déroulement des événements. Il consulta d’autres documents, les relevés de compte d’Averi et constata qu’il en avait ouvert un nouveau récemment, sensiblement au moment du premier meurtre. Le lieutenant Marchal remarqua sur ce nouveau compte, au nom de son fils, et sur celui d’Averi des rentrées d’argent qui ne devraient pas être possible connaissant sa situation financière. De plus le lieutenant se remémora une information trouvée dans le dossier d’Averi, cet homme avait été champion régional de natation dans un club de la ville. Pour confirmer son hypothèse, Marchal remonta jusqu’à la source de ces rentrées d’argents. En voyant le nom de la société il sut qu’il venait de résoudre l’affaire, malgré quelques zones d’ombres persistantes qu’il avait bon espoir d’éclaircir en interrogeant de nouveau le suspect, devenu coupable à ses yeux.

 

En le voyant arriver pour la deuxième fois à son domicile, Averi sentit tout de suite que ce ne serait pas comme la dernière fois, cette fois-ci il ne s'en sortirait pas, c'était fini. Alors il prit une photo de son fils sur le meuble du salon, l’embrassa et la reposa en attendant que le lieutenant Marchal vienne l’arrêter. Averi menotté fut emmené au commissariat pour interrogatoire.

-          Je sais ce que vous avez fait, plus besoin de nier, ce que je veux savoir c'est pour qui l'avez-vous fait et pourquoi ? Demanda le lieutenant Marchal avec un calme apparent sur le visage qui ne faisait que contraster avec la tempête faisant briller ses yeux d'une lueur froide et déterminée.

-          Je... hésitai Averi.

-          Je sais que vous avez été licencié par votre entreprise Sucrée & Gourmand vous y avez perdu votre femme et votre fils également, mais cette même entreprise a commencé à faire des versements sur votre compte et celui que vous avez ouvert au nom de votre fils exactement au moment même où les meurtres ont commencé. Un témoin vous a vue prendre à bord de votre voiture la dernière victime retrouvée, la voiture cachée dans votre garage et dont vous avez arrêté de payer l'assurance trois mois après votre licenciement. Mais cette fois-ci vous avez échoué ! Vous ne l'avez pas aussi bien attaché que les autres et elle est allé flotter en surface ! Plus il parlait plus son ton montait.

-          Non, je... c’est…

-          Pourquoi les avoir mutilés de la sorte ? Qu'avez-vous fait de tous les organes, de toute la peau que vous leur avez prise ? Vingt femmes Averi ! Vingt personnes tuées, déchiré, des mères, des sœurs, des filles, disparues, envolées ! Pourquoi ! Marchal se leva et se pencha sur la table en tapant du poing, il ne laissa rien paraître de la douleur qui irradia de ses phalanges jusque dans son poignet.

Cependant quelque chose c'était brisé dans le regard d'Averi son corps était devenu plus mou. Marchal avait réussi, Averi allait parler.

-          D'accord, je vais tout vous dire, mais à une condition...

-          Si c'est une remise de peine que vous voulez, je...

-          Non, non ! Pas du tout, avant de retourner en prison, je veux revoir mon fils une dernière fois, vous comprenez c'est pour lui que j'ai fait tout ça.

-          D'accord, cependant évitez de lui dire que vous avez assassiné 20 personnes et les avez mutilés pour lui, je ne pense pas qu'il apprécierait cela, lui répondit d'un ton sarcastique le lieutenant, qui s'était mis à penser que lui aussi aurait bien aimé voir une dernière fois sa fille avant qu'elle ne disparaisse.

-          Je vous écoute, reprit le lieutenant Marchal.

-          L'entreprise nous a licencié à cause de coupes budgétaires car la gélatine de porc, l'ingrédient principal de tous ses produits, était devenu plus cher. Nous étions des centaines à nous retrouver à la rue du jour au lendemain. Je ne l'ai pas supporté et j'ai sombré dans l'alcool faisant fuir ma femme qui est alors partit avec mon fils. J'étais détruit, je n'avais plus rien et c'est là qu'ils m'ont contacté, trois mois après que j'ai perdu mon travail...

-          Qui ça "ils" ?

-          Mes anciens patron George Palno et Roger Duffroy. Ils savaient tout de moi, on aurait dit qu'ils avaient mené leur enquête, ils m'ont dit que si je leur faisais gagner de l'argent, eux feraient de même avec moi, je me suis dit que c'était une opportunité pour mon fils et ses études alors j'ai accepté, avant même de savoir ce qu'ils voulaient réellement. Sa voix se brisa soudain comme si ce qui allait suivre était trop dur à dire.

-          Que voulaient-ils ?

-          Ils connaissaient la recette pour faire de la gélatine de porc et ils avaient un vieil entrepôt, ils l'ont équipé et m'ont demandé de fabriquer de la gélatine mais pas à base de porc, à base d'humain ! Ils m'ont dit que ça ne changerait en rien leur bonbon et que l'argent qu'ils économiseraient sur l'achat de gélatine de porc serait en partie reversé sur mon compte. Ils m'ont donné la recette et m'ont même indiqué un endroit où je pourrais trouver des sujets qui ne manqueraient à personne…

L'horreur qui se lisait sur le visage du lieutenant se reflétait dans les yeux d'Averi, il savait ce qu'il avait fait, ce que cela représentait et il en assumait pleinement les conséquences à présent.

-          Votre dernière victime avait une fille qui est maintenant orpheline par votre faute. Reprit le lieutenant.

-          Oui, elle me l’a dit au moment où je l’ai… c’est là que j’ai su que je n’en pouvais plus, que je n’étais plus capable d’exécuter les ordres, je n’en avais plus la force…

-          C’est pour ça que vous avez mal attaché la dernière victime, pour que l’on vous retrouve et qu’on vous arrête. Compris alors le lieutenant Marchal.

-          Oui. Dans la poche droite de ma veste se trouve une clé USB contenant toutes les informations, toutes les preuves dont vous pourriez avoir besoin, des enregistrements de conversations téléphonique, des messages codées, des documents…

Marchal s’approcha de lui et fouilla sa poche droite d’où il en ressortit effectivement une clé USB, il la transmit à un officier qui sortit de la salle d’interrogatoire pour l’apporter au technicien. Une horrible pensé effleura alors l’esprit du lieutenant.

-          Ces bonbons... Ont-ils été mis en vente ?

-          Oui...

La bouche du lieutenant s'ouvrit mais se referma sans qu'il n'ait rien dit. Il n'y avait rien à ajouter à ce qu'il venait d'entendre, des milliers d'enfants était peut-être actuellement en train de manger des bonbons à base de gélatine humaine. Il se leva et fit signe à un autre officier d’entrer pour emmener Averi dans une cellule en attendant la suite de la procédure qui le mènerait au procès puis en prison. Juste avant de sortir Averi se retourna vers le lieutenant avec dans le regard un sentiment de soulagement.

-          Lieutenant ?

-          Oui ?

-          Vous n'oubliez pas mon fils hein ?

-          Non.

-          George Palno et Roger Duffroy vont eux aussi être arrêtés et emprisonnés ?

-          Avec ce que vous avez avoué et les documents que vous nous avez fournis, ils iront à l'ombre pour un moment même avec l'armée d'avocats qu'ils réclameront.

Un petit sourire remonta les coins de sa bouche puis il disparut dans le couloir.

 

 

Le lendemain le scandale avait éclaté dans le journal et les deux patrons arrêtés, l'entreprise ferma ses portes et de nouveaux salariés se retrouvèrent sans travail du jour au lendemain. Les poubelles se remplirent de sachets de bonbons frappés du logo S&G. Tout le monde était horrifié par ce qui c’était passé et dans les autres usines et distributeurs de bonbons des tests furent réalisés pour vérifier la composition de la multitude de sucrerie, caramel, bonbon au miel et gourmandises qui tournaient sur les étalages au marché, sur les rayonnages dans les magasins et sur les étagères dans les foyers. Pourtant cela n’empêcha pas la diminution de consommation de ces denrées qui suivit la déclaration dans le journal. Ce traumatisme avait profondément marqué la ville et ses habitants et il leur faudrait du temps pour passer à autre chose.

Après cette sordide affaire le lieutenant Marchal démissionna de son poste d’enquêteur et en trouva un autre plus tranquille dans une librairie, il avait toujours aimé lire et cette reconversion le satisfaisait pleinement. Il fit les démarches nécessaires pour adopter Patty et l’accueillit bientôt sous son toit, bien décidé à profiter de la seconde chance qui lui était permis d’avoir.

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