Saison 2 - Chapitre 04

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Nous voici donc Melissandre, Arsène, Grünlig et moi au château Margopyr, tandis que les autres sont partis au front. Notre but est, et reste le même : éviter d’apporter le marteau sacré directement là où les Haute-Haches veulent l’apporter. Mieux encore : en savoir plus sur lui et, surtout, le remettre au Petit Roi des nains.

La bibliothèque du château, combinée aux talents de Melissandre (si elle quitte l’office du tourisme, elle pourra se reconvertir en bibliothécaire) et à un indice soufflé par Suzanne qui n’était pas là, bien sûr, nous a permis d’en apprendre de belles. Pour faire court : Azraël, le commencement et la fin des temps, Grand Ancien de son état, qui doit bien sûr rester neutre dans les conflits des petits dieux et du vivant, a créé le marteau. Rien que ça. Il l’a créé pour contrebalancer la hache sacrée (forgée par un nain, qui a donc créé une arme qui rivalise avec celle du Grand Ancien). Mais ce marteau est lié à Tak vu que c’est le dieu qui a permis de mettre fin aux guerres civiles naines et leur a donné leurs lois. Ce que les Haute Hache contestent. Bon, au moins, notre objectif s’affirme encore plus : ce marteau revient au Petit Roi. On a aussi donné un anneau de communication à Grünlig sur une demande très bizarrement formulée à l’oreille de Melissandre.

Nous voici donc partis, Melissandre avec moi sur le balai, et Grünlig et Arsène sur le dragon, pour filer en direction de cet auguste personnage à la verticalité contrariée. Vive les fourbis, formidables boussoles. Et bien sûr, nous sommes tombés sur un bon gros combat au moment de les rejoindre (pourtant bien avant la montagne). Les Hautes Haches trichent : ils les attaquaient avec un bateau volant visible et six bateaux volants invisibles. Moi qui croyais que les bateaux volants n’existaient plus, on en est à combien ? Une dizaine ? Une quinzaine ? Donc autant de cristaux ? Bref. Bon, nous avons évidemment réglé le compte, à quatre, à ces sept bateaux remplis de nains encore plus armurés que Krorin. Le collier à élémentaires que j’avais récupéré a été décisif, même si cela m’inquiétait de le sacrifier si loin du but final. Mais un élémentaire par bateau invisible. Plus un golem et quelques sorts offensifs (Arsène et moi), et le dragon, sur le visible. Tout ceci s’est avéré très efficace.

Nous avons donc pu descendre au sol, dans la forêt très touffue et sombre (ce qui n’empêchait pourtant pas les Hautes Haches de voir leurs ennemis) pour rejoindre le Petit Roi. L’avantage d’un chapeau de sorcière, c’est que cela se voit de loin. Fendre une foule de nains prêts à en découdre, intimer aux quatre derniers gardes royaux de s’écarter, c’était facile. J’ai alors pu faire un pas de côté pour que Grünlig, qui me suivait, puisse accomplir sa quête. La scène était magnifique : il a mis un genou à terre pour offrir le marteau au roi des nains en invoquant Tak, et ils furent nimbés d’une lumière blanche éclairant les ténèbres.

Ça, c’est fait.

Bien sûr, le Petit Roi en a profité pour lancer un défi traditionnel nain, et le champion Haute Hache y a répondu. Pratique, cette tradition : ça évite trop de morts. Mais nous n’avons pas pu assister au combat : les enfants nous attendaient. Un coup de poêle (sur la tête d’un nain malpoli avec les sorcières) plus tard, nous étions repartis. Attachées sur le balai derrière le dragon qui va beaucoup plus vite que nous, nous avons filé en direction de la montagne. Grünlig, qui pouvait voir à distance ce qui se passait dans la clairière, nous a peu après annoncé que le Petit Roi avait gagné. Encore heureux, avec le marteau d’Azraël en main.

Pas trop loin de là, on a commencé à survoler des armées de zombies, combattus par des sorcières, des mages et des paladins. J’ai d’ailleurs vu Nathanaël, mon bel et fougueux époux, au milieu des rangs de combattants, le temps de manquer un battement de cœur. Nous ne pouvions rien faire de plus, aussi avons-nous continué. Je me suis quand même demandée comment les ophidiens avaient pu, sans reine, invoquer autant de puissance et, sans le bâton détruit, invoquer autant de zombies et de démons. Il y a des mystères dans les forces de nos ennemis. Bref.

Nous avons ensuite survolé un gros machin ennemi, très probablement démoniaque, combattu par Lady Margolotta et le Seigneur Vétérini, avec une forme allongée non loin d’eux, derrière un tronc. Nous avons supposé qu’ils avaient récupéré leur fille. Là aussi, ils géraient, et nous avons continué à tracer (après un ou deux sorts par Arsène et moi sur le monstre, pour leur donner un petit coup de main).

Puis nous avons eu le droit à encore un autre combat, plus près de la montagne. Et là, une ophidienne a fait porter sa voix sur, à la louche, environ 300 km à la ronde pour nous intimer l’ordre de nous rendre en échange de la vie sauve de nos enfants. Pas de bol, en groupe séparé, je ne peux pas me prononcer au nom des autres parents. Du coup, on a supposé que c’était Abigaël au sol et non sa petite sœur, près de leurs parents.

Franchement, à ce moment, j’ai réalisé quelque chose qui m’a moi-même presque étonnée, et j’espère que mon fils et mon mari me le pardonneront : je suis sorcière avant d’être mère. Il y avait un enjeu trop grand pour faire passer mon fils avant le Disque-Monde. En plus, nous n’avions absolument aucune confiance en leur parole. Donc je n’ai pas répondu, nous les avons ignorés pour continuer notre route. Bon, le dragon a quand même déféqué sur l’ophidienne en question, ça, c’était drôle.

Nous visions l’ouverture faite dans la montagne. De tout façon, nous n’étions ni discrets ni subtils, donc autant aller droit au but. Le dragon ne pouvait pas nous suivre, mais une bestiole de la même taille que lui avait été appelé en renfort, il avait donc de quoi s’occuper. Il a juste un peu dégagé le terrain avant cela, en soufflant dans l’ouverture pour détruire quelques ennemis. Ensuite, un peu de destruction de morts-vivants (merci Grünlig) et de sorts offensifs (toujours moi et Arsène), et il ne restait plus qu’à combattre trois ophidiens plutôt balaises. Franchement, au point où j’en étais, j’ai claqué un autre élémentaire de mon collier. Avec l’ordre de détruire tous les ophidiens, et tous ceux sauf nos alliés qui tenteraient d’entrer dans la montagne. Nous étions ainsi couverts, et les trois ophidiens étaient trop occupés pour nous empêcher de passer.

Bon, toujours aucune subtilité ni discrétion, nous savions que nos ennemis nous détecteraient de toute façon. Et nous sommes donc entrés dans une grande salle avec le squelette d’un dragon, et bien sûr Sasmira, la fille de la reine ophidienne que nous avions tuée, celle qui est pourtant incapable d’assurer une descendance à son peuple. Et tous nos enfants, avec une lame sur la gorge. Quelle jalouse. Et de nouveau, le fameux ultimatum de nous rendre en échange des enfants. Sauf que là, il y avait en plus le coffre contenant l’octefer, juste devant un démon de feu. Clairement, vu son regard de folie, Sasmira avait prévu son suicide. Même si elle nous rendait les enfants, nous allions tous mourir de toute façon. Alors, finalement, je suis redevenue mère avant d’être sorcière en ayant Gervais sous les yeux. A la fin du décompte de l’ophidienne, nous avons agi avec une superbe coordination.

J’ai lancé un sort de sommeil pour endormir les gardes qui tenaient les enfants. Grünlig a invoqué la faveur divine, qu’il a reçu en remettant le marteau, pour demander à Tak de mettre les enfants à l’abri et les quatre (le mien, celui de Belladone, celui de Vétérini et celui de Sen) ont disparu de la pièce. Arsène est passé à une vitesse que l’œil humain ne peut pas suivre pour dérober le coffre, et Melissandre a attaqué le démon pour détourner son attention.

La seule chose que nous n’avions pas prévu, c’était le sang-froid inimaginable et invraisemblable de Sasmira. Ses gardes tombent, les enfants (dont la fille de Vétérini qu’elle tenait) disparaissent, et elle est quand même capable de savoir qu’Arsène arrive dans son dos pour attraper le coffre (en vitesse inhumaine, je rappelle) et, avec une capacité d’agir qui défie l’entendement, de se retourner et de frapper.

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