Bob

3 minutes de lecture

Les temps étaient devenus difficiles pour les orcs. Ils étaient de plus de en plus pourchassés par les hommes, traqués comme des bêtes. Le Conseil des Guildes avait instauré un système de prime : une certaine somme était versée par tête d’orcs ramenée. Bien sûr, les orcs avaient toujours l’avantage physique – la force, l’endurance, l’agressivité – mais les humains s’étaient montrés plus malins : les caravanes et voyageurs étaient mieux protégés, à tel point que les embuscades devenaient dangereuses pour la horde. Certains groupes même se déguisaient en faux marchands, espérant être attaqués afin de tuer les orcs et empocher la récompense. La situation était tellement mauvaise que la horde dut se réfugier plus au Nord, dans les terres plus stériles et sauvages. Les gains que les attaques généraient étaient trop insuffisants pour nourrir la horde et donc les chefs de clans et les shamans durent trouver de nouveaux stratagèmes pour compenser. L’un de ceux-ci étaient d’établir des alliances avec des hommes puissants qui n’avaient pas de scrupules et vendre des services : milice, gardes, armée, etc… Mais comme les orcs ne jouaient pas naturellement bien en équipe, il fallut beaucoup d’effort pour altérer la mentalité et faire en sorte que les alliances fonctionnent.

Une des nouvelles alliances était avec Vinacius, un sorcier mégalomane qui avait l’idée de prendre contrôle de la région puis envahir le reste du pays. Contre la garde de son donjon, celui-ci payait la horde en nourriture et pierres précieuses. Ce fut là que Grumsh fut affecté. Leur mission était très simple : seize orcs au rez-de-chaussée, la moitié au poste de garde, le reste à patrouiller dans les couloirs et autres pièces. Enfin, pas toutes : certaines avaient été spécialement piégées afin de tuer tout intrus, que ce soit par la magie du feu, le poison, l’acide ou d’autres monstres comme une plante carnivore géante ou un demi-troll.

Les orcs étaient des gardes efficaces et avaient stoppé, ou plus précisément massacrés, bon nombre de visiteurs indésirables : des simples voyageurs venant chercher refuge aux collecteurs d’impôts en passant par la milice locale et même une mini-troupe de soldats venant secourir les collecteurs disparus. Ce jour-là, Grumsh était affecté au poste de garde. Loin de se reposer, la troupe se préparait à se battre. En effet, les guetteurs avaient remarqué un groupe d’aventuriers qui s’approchait du donjon. Ceux-ci étaient tellement bêtes qu’ils ne faisaient même pas d’effort pour se cacher : ils avançaient au grand jour, bien en vue, signalant longtemps à l’avance leur intention. Les guetteurs avaient compté quatre individus à peine. Mais les orcs avaient appris leur leçon et arrêté de sous-estimer leurs adversaires : même à seize contre quatre, ils devaient minimiser les risques et s’assurer de la victoire. En ce sens, ils avaient posés des pièges dans l’entrée et les premiers couloirs, et les guerriers avaient été bénis par le Shaman à grand renfort de gri-gris et d’encens malodorants. Tous étaient maintenant prêts. La stratégie avait été définie : juste après les pièges, dix orcs iraient prendre les visiteurs en embuscade. L’arrière-garde composée des six restants se tiendrait cachée dans le poste de garde, parée à intervenir.

Les bruits des pièges furent rapidement suivis par ceux des combats. Outre les cris des orcs et le choc des armes, d’autres sons plus inquiétants parvinrent aux oreilles de Grumsh : ceux d’incantations et d’invocations, mélopées et prières meurtrières. Puis, tout d’un coup, plus rien ! Grumsh regarda d’un air inquiet ses cinq autres compagnons. Tous avaient la même question en tête : devaient-ils fuir ? Alors arriva en trombe un des orcs de l’avant-garde, couvert de sang :

« Ils arrivent ! Préparez-vous ! Attaquez d’abord le… »

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase !... Une boule enflammée explosa soudainement au milieu la pièce. Grumsh fut pris par surprise et n’eut pas le temps de se mettre à l’abri : le feu ravageant son corps, il tomba à terre. C’était la fin ! Entouré de flammes, gravement brûlé, il perdit conscience. Une mort certaine l’attendait.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Julien Be ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0