Jinx

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Les semaines qui suivirent furent semblables dans leur déroulement : Mongo descendait tous les jours à la même heure (autant que la cénéphir pouvait en juger), et il la battait sans retenue. Il y prenait un plaisir non dissimulé et repartait la plupart du temps en sifflotant. A l’inverse, le caractère de la jeune femme se mua en une docilité exemplaire. Elle ne se défendait même plus. Elle encaissait les coups les uns après les autres, la peau meurtrie au point de ressembler à un sac de viande.

Mais un soir, ce n’était pas les pas habituels et lourds qui se firent entendre en haut de l’escalier de bois mais plusieurs pas, dont un rapide avec une résonnance métallique à chaque impact sur le sol. Descendirent alors quatre hommes, dont Mongo bien évidemment, deux autres pirates puis, finalement, une grande silhouette portant une grande vareuse rouge. Le nombre de bijoux et autres symboles de richesse, la veste, les bottes et le chapeau à large bord ne laissait aucun doute : il s’agissait du capitaine.

Mongo lui parla d’un ton déférent :

« Elle est prête, Capitaine ! Je l’ai bien dressée pour vous ! »

Son sourire malsain apparût à nouveau sur son visage. La jeune femme, trop abrutie, ne comprit pas que son bourreau parlait d’elle.

Le capitaine s’avança pour la regarder. Puis, apparemment satisfait, ordonna à ses hommes d’ouvrir la cage. Il s’approcha de la cénéphir, lui releva le visage et regarda longuement dans ses yeux. Puis il se redressa et commença à baisser son pantalon.

La jeune femme se fit ravager plusieurs heures durant. La première fois par le capitaine lui-même, puis par tout l’équipage qui attendait à la file, de l’entrée de la cage jusqu’en haut de l’escalier. La cénéphir n’avait même pas la force de se débattre et ces heures ne furent pour elle qu’une longue agonie. Elle voulait mourir mais la vie s’accrochait à son corps. Au bout d’un long moment, son esprit n’en put plus et elle tomba inconsciente. Cet état n’eut pas l’air de déranger les pirates car ils continuèrent leur besogne comme prévu. Seul Mongo, qui était resté en permanence à ses côtés, semblait soucieux.

Au petit matin, le capitaine descendit à nouveau. Il fit un signe à Mongo de s’approcher :

« Félicitations, Mongo ! Une bien belle recrue ! Je pense que nous allons la garder pour nous et non la vendre au marché. Elle fera un bon divertissement pour les hommes. Au fait, comment s’appelle-t-elle ? »

Mongo prit alors un air songeur. Il n’avait jamais cherché à savoir. Le voyant perplexe, le capitaine s’approcha de la cénéphir, écartant le pirate au-dessus d’elle, prit une coupe d’eau et la lui jeta au visage. La jeune femme ouvrit difficilement les yeux, à travers les coupures et les coquards. Le capitaine s’adressa alors à elle :

« Alors jeune fille, comment t’appelles-tu ? »

A peine consciente de sa situation, la cénéphir entrouvrit difficilement la bouche et chuchota :

« Jinx… »

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