Je t'aimerais : Partie 2

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Une douce brise soufflait, portant avec elle des embruns subtils de fleurs. Sous un arbre aux pétales immaculées, se tenait une jeune fille à l’apparence gracile. Elle était là, une main contre son écorce, perdue dans ses pensées, ne remarquant nullement le jeune homme au loin, le regard fixé sur elle.

Il resta ainsi pendant un long moment, comme figé, perdu dans les méandres des contradictions à travers son esprit. Il en sortit enfin, décidé à s’avancer vers celle qui fait tambouriner son coeur.

_ Belle.

Souffla-t-il à quelques pas derrière elle.

Il l’entendit pousser un profond soupir d’agacement comme à chaque fois.

_ Tu n’as rien de mieux à faire que de venir inlassablement persifler sur ma personne ?

Lui répondit-elle un soupçon agressive, sans prendre la peine de se retourner vers lui.

Il soupira à son tour, lassé de ce petit jeu de dupes qu’il lui donnait depuis un long moment déjà. Il ne sait pas si cela s’avère une bonne ou une malencontreuse idée de sa part de se dévoiler mais il n’en peut plus de faire l’enfant.

Il s’approcha encore plus près d’elle, au point d’être à quelques centimètres derrière son dos, et délicatement, posa ses mains sur ses bras, telle une étreinte. Elle se crispa, ne sachant comment réagir à son changement d’attitude radical.

_ Écoute-moi, s’il te plaît.

Lui murmura t’il, tant qu’il s’en sentait le courage de lui parler.

Elle soupira, légèrement troublée par sa proximité et par sa voix, chargée d’un je ne sais quoi qu’elle n’avait encore jamais perçu chez lui.

_ Je sais que tu crois depuis le début que je me moque de toi chaque fois que je t’appelle Belle, et c’est vrai que je t’ai laissé le croire. C’était bien plus facile ainsi que d’être sincère avec toi et de t’avouer ce que je ressens.

Elle en fût toute retournée, le timbre de sa voix ainsi que la profondeur de ses mots, ajoutés à l’utilisation du présent dans la formulation de ses paroles, la prit en déroute. Elle croisa machinalement les bras en baissant la tête, perplexe.

_ Je sais que tu n’aimes pas ce surnom que je te donne mais pour moi, il n’y a personne d’autre qui puisse le porter mieux que toi. Tu es belle, et ça ne se limite pas à ta beauté physique. Tu as du coeur. Tu es intelligente, indépendante, tellement pétillante, j’ai tout de suite été attiré par toi.

Elle ne laissa rien paraître, pourtant, ce qu’il venait de lui confier l’avait touchée. Ses yeux s’était embués sous l’émotion mais elle fit en sorte de le masquer, ne sachant pas très bien quoi en penser en cet instant.

_ J’ai eu peur et j’ai choisi la facilité mais aujourd’hui, quand je te vois souffrir lorsque je t’appelle, j’ai l’impression qu’on m’arrache le coeur. Je ne peux en supporter davantage.

Elle resta silencieuse, sans réaction.

Il ne s’en offusqua pas. Il laissa retomber ses bras contre son corps, vaincu mais en même temps soulagé d’avoir enfin déclaré ses sentiments.

_ Au revoir, Belle.

Il le regarda comme s’il voulait la graver dans sa mémoire une dernière fois, avant de se détourner et de se recomposer un visage. Il s’éloigna la tête haute, cherchant un peu de réconfort à travers son détachement.

Bizarrement, depuis cette conversation, Belle se sentait vulnérable. Elle ne pouvait s’empêcher de tout remettre en question, tant elle s’en posait. Elle croyait le considérer comme irritant, au mieux mais se rendit compte que son absence lui pesait. Elle ne comprenait pas comment il pouvait lui manquer ni comment expliquer cette sensation de vide qui la saisissait chaque fois que son surnom se rappelait à ces pensées. Pourtant, quand elle se penchait sur le sujet, force lui était de constater que la cause majeure de son agacement envers lui venait de sa façon de l’appeler.

Pour compenser, elle tentait de meubler ses journées afin de museler son esprit. En plus de ces veines tentatives, la nuit prenait le relais du jour et continuait à la tourmenter. Elle changea de comportement, la fatigue se faisant sentir de plus en plus, ainsi que ses incertitudes la prenait en tenaille. Elle se sentait prise au piège d’une situation inextricable mais ne vit personne en qui elle eût assez confiance pour se confier. Ainsi, elle fit comme jusque-là, elle garda le silence.

Le jeune homme, suite à cela, se perdit dans la pratique de diverses techniques de combat. Il avait besoin d’évacuer la rage qu’il ressentait à son encontre, d’avoir gâché leur relation et de se détacher de toute douleur.

Il perdit son sourire lumineux, ce qui n’affecta en rien l’attrait que la gent féminine lui portait. Privé de celle qui apportait un sens à sa vie, il redevint terne. Depuis cet événement, il l’évitait, ne voulant pas l’affliger plus par sa présence mais aussi pour se préserver. Il avait conscience de dériver de plus en plus, pourtant, il ne fit rien pour contrer la dangereuse pente qu’il se voyait emprunter. Il ne le pouvait pas, seule elle en avait le pouvoir.

Il s’abandonna dans l’abîme qu’était devenue son âme, meurtri au point de ne plus se sentir vivant.

Il découvrit que sans elle, il n’avait rien à perdre, rien à gagner. Il oublia qui il était vraiment.

Il plaisait déjà aux dames étant enfant. C’est naturellement qu’avec quelques années de plus, il irradiait tant de beauté qu’il ne laissait que peu de personnes insensibles à ses charmes. Bien des femmes tentèrent, par moult moyen, de le faire succomber aux vices du plaisir sans toutefois y parvenir. Au fur et à mesure, sa personnalité s’envola et il se fit prendre au jeu d’une intrigante.

Celle-ci se montra plus maligne que les autres, elle se tint à distance pour observer leurs veines tentatives de séduction et ajusta sa tactique jusqu’à être sûre qu’elle parviendrait à ses fins. Elle prit soin de l’attirer dans ses filets.

Un jour, elle l’entraîna vers les forêts et le guida au travers de l’une des grottes du territoire pour le mener vers sa couche. Il n’émit aucune résistance, se laissant séduire. Il lui susurra des mots osés et provoquant au creux de son coup, étendus nus sur les draps de satins bordeaux tout en le caressant sensuellement. Il s’embrasa sous son corps et désira plus, bien plus que de simples caresses prodiguées du bout des doigts. Elle s’enhardit en constatant sa réceptivité. Maîtresse d’elle-même et certaine de son contrôle sur lui, elle se sentait sûre de son ascendance sur lui.

Son corps devint brûlant, il était prêt à se livrer corps et âme à cette femme. Celle-ci se réjouit, elle allait pouvoir le cueillir. Avant de s’unir à lui, elle eût envie de le goûter, elle se pressa contre son torse et avança ses lèvres vers les siennes. Il se figea instantanément, reprenant ses esprits en sentant sa bouche se coller avec avidité contre la sienne.

Il la repoussa violemment, se prenant de plein fouet l’acte qu’il était sur le point de commettre, tel un boomerang et se rendit compte qu’il s’était autant trahi qu’elle.

Elle entra dans une colère noire en remarquant que sa proie se détachait d’elle et de son emprise. Elle chercha à l‘attaquer mais à la place, c’est lui qui fut le plus vif et il l’empoigna par la gorge, lui faisant bien comprendre qu’au moindre mots qui se verra ébruité concernant ce qu’il vient de se passer, il se ferait un malin plaisir de mettre fin à ses jours.

Sur l’instant, son expression se fit tant dénuée d’émotions, ajoutée à sa voix glaciale chargée de menace que ça en effraya la femme, qui ne pu que hocher la tête pour consentir.

Il se rhabilla et la planta là, nue et encore sous le choc sur le sol froid.

Qui à dit qu’il est facile d’aimer ?

Dans l’ombre, il connaît la vérité. En vrai, il le sait depuis le moment où ses yeux se sont posés sur eux. Les derniers événements lui ont fait réaliser qu’il avait peut-être commis une erreur en laissant les choses suivre leur cours de la sorte. En constatant les dégâts collatéraux engendrés, il s’en voulut et eût peur pendant un temps des conséquences. Il se dit qu’il faut peut-être penser à cesser de veiller à distance sur eux pour leur venir réellement en aide.

Il devient urgent d’agir, il n’est plus l’heure d’observer sagement comment leur histoire évolue.

Il lui faut impérativement trouver un plan d’action !

Comme souvent, elle ère au grès du vent, prise dans ses pensées, sans même regarder autour d’elle. Elle se contente de vaquer sans but précis, un peu comme une automate pour maintenir un soupçon de calme en elle.

En l’occurrence, ses pas la conduisirent vers un décor au paysage tropical, doté d’une flore plus luxuriante et sauvage, sous les éclats dorés du soleil luisant sur les grandes et larges feuilles vertes, conférant une atmosphère chaude aux lieux.

Elle prit conscience de son changement d’environnement lorsqu’elle perçu un léger bruit de bourdonnement au loin. Elle se mit en quête de chercher la source de celui-ci et tendit l’oreille pour se diriger. Elle trouva, caché par un flan rocheux et la végétation bien garnie, un bassin naturel rempli d’eau creusé à l’abri entre eux.

Le calme des lieux et sa beauté la détendirent et lui permirent de recouvrer un peu de sérénité. Elle alla s’asseoir sur les bords de l’eau et s’ouvrit à la contemplation de ce nouveau panorama s’offrant sans retenu à ses yeux émerveillés.

Elle ne se souvenait plus depuis quand elle n’avait pas ressenti une telle liberté. Même son endroit favoris, sous les branches de cet immense arbre qu’elle aimait tant, ne lui prodiguait plus comme avant cette forme d’apaisement qui la gagnait en ce moment. Il lui rappelait immanquablement ce qu’il s’y était passé et comment cela avait tourné, elle ne s’y sentait plus en paix.

Elle savait à présent combien il lui manquait, pas juste pour son charme apparent mais bien parce qu’il était lui et que personne ne pouvait le remplacer.

Elle soupira et s’allongea sur le dos, les jambes repliées et ses bras posés sur son ventre et laissa vagabonder son regard vers le ciel cotonneux.

Elle se sentait tellement désemparée d’avoir gardé le silence ce jour-là, elle ne savait comment réparer son erreur. Elle a passé tant de temps à éviter toute comparaison qu’au final, elle ne sait pas se dévoiler réellement en pareille circonstance.

S’avouant que ses sentiments sont plus profonds et complexes qu’elle ne le pensais au départ, elle ne voit pas quoi faire hormis rester là à fixer le ciel comme ci celui-ci allait lui fournir son aide et la sortir de cette impasse dans laquelle elle s’est en partie mise.

Il enrage, depuis ce fameux jour, il ne cesse de se faire des reproches et de se traiter de tous les noms d’oiseaux possible dans l’espoir qu’il se sente mieux ensuite.

Certes, il ne peut compter sur un retour en arrière mais cela ne justifie pas pour autant qu’il se comporte… comporte d’une façon qu’il ne peut nommer tant il s’inspire du dégoût. Il faut qu’il mette un terme à cela, il ne peut décemment continuer à se perdre.

Il est tant absorbé par ses sombres pensées qu’il ne remarque pas le changement de décor, ce qui d’ordinaire l’aurait alerté.

Il se doit de la jouer finement et veiller à bien fermer la boucle derrière lui s’il veut que son plan soit réussi. Du moins, pour la première partie de celui-ci, celle qui est la plus simple à mettre en place. Ensuite, ce sera à eux de se débrouiller seul et d’arranger les choses.

Croisons juste les doigts qu’ils parviennent à mettre tout à plat avant que son interaction ne soit découverte et placée sous d’autres collimateurs.

Il ne prit pas garde et soudain, une branche lui fouetta le visage et le griffa au passage.

Elle se redressa, sur le qui vive lorsque elle entendit du bruit provenant des arbres alentours. Elle se sentit d’un coup contrariée qu’elle soit dérangée dans son moment de répit.

Il passa ses mains sur son visage, lasse et vit quelques traces de sang sur celles-ci. Cette fois, il écarta les branches avant de chercher à poursuivre sa marche mais resta figé lorsqu’il la vit.

Elle braqua son regard vers le feuillage, le voyant s’écarter pour laisser place à une silhouette.

Le temps lui-même sembla se suspendre en cet instant, elle écarquilla les yeux de surprise en le reconnaissant, se tenant toujours immobile.

Ils restèrent ainsi, à se fixer sans bouger ni prononcer le moindre mot.

Elle prit conscience des griffures marquant sa peau et brisa la glace, inquiète pour lui.

_ Tu devrais soigner ça, à moins que ce ne soit la nouvelle mode…

_ Tu as raison, je ferais mieux d’y aller.

Il le lui dit plus froidement qu’il ne l’aurait voulut mais il pensa qu’au final, c’était préférable ainsi.

Il l’entendit soupirer, sans doute agacée.

Oh ciel ! Comme ce simple son lui envoya une vague d’émotion le parcourir des pieds à la tête.

Elle ne lui donna pas l’occasion de prendre la fuite, elle se leva rapidement et vint se camper devant lui. Elle inclina légèrement la tête sur le côté et parla d’une voix basse, teintée de tristesse.

_ Tu as vraiment sale mine. Tâche de ne pas m’énerver et de me suivre sagement.

_ Toi t’énerver ? Comme si tu en étais capable.

Il se moqua d’elle tendrement sans oser croiser son regard, de peur de lui céder alors qu’il se sentait déjà faiblir rien qu’avec sa proximité.

Elle soupira plus fort et lui attrapant la main, elle l’entraîna à sa suite vers le point d’eau. Elle lui intima de s’asseoir et de se tenir à carreaux, le visage impassible. Peu habitué à une telle autorité venant d’elle, il obtempéra docilement et l’observa d’un air critique.

Elle s’agenouilla, déchira un bout de tissu sur le bas de sa robe et le trempa, soucieuse et concentrée sur ses gestes. Pendant ce temps, il laissa son regard parcourir son visage. Doux et souriant autrefois, il vit combien elle avait changé. Son expression fermée lui fit tel un coup de poignard en plein coeur, le blessant plus qu’il n’aurait cru encore possible de l’être. Il ferma les yeux, vrillé par la douleur qu’il ressentait.

Elle posa délicatement le linge humide et frais contre sa joue et le fit glisser sur sa peau afin d’en retirer toute trace de sang présent sur celle-ci. Elle remarqua ses cernes, son teint pâle, sa bouche crispée, ses cheveux à l’origine d’un blond si éclatant devenus d’un gris terne, comme si sa vie était passée plus vite que prévu. Elle éprouva tant de peine de le voir comme ça, qu’avant même de le réaliser, son autre main s’était portée d’elle-même se poser sur sa joue libre.

En sentant sa peau au contact de la sienne, il entrouvrit les yeux et la regarda à travers ses longs cils. Troublé plus qu’il ne voulait l’admettre par ce geste, son coeur battant comme un fou dans sa poitrine.

Ses joues se teintèrent de rose mais elle ne chercha pas à fuir son regard, qui pourtant, avait fait s’emballer son rythme cardiaque.

Il prit son visage en coupe entre ses mains, toujours rivés l’un à l’autre et posa son front contre le sien en refermant ses yeux. Elle fit de même avec les siens, ils restèrent ainsi l’un contre l’autre durant ce qui leur parut une éternité, avant de remettre un peu de distance entre eux.

Elle prit l’initiative de parler en premier, bien que légèrement entravée par sa gène et sa timidité.

_ Je suis désolée Sunny, je n’ai jamais voulu qu’on en arrive là.

_ Belle…

_ S’il te plaît, laisse-moi parler.

Il y consentit d’un signe de tête, tournant son regard vers l’eau calme, y puisant un peu de sa sérénité.

Elle prit une grande inspiration et poursuivi.

_ Je n’ai pas pensé que la situation pourrait à ce point dégénérer entre nous simplement en gardant le silence.

Elle se frotta la nuque, comme pour y chasser la tension s’y étant logée depuis ce jour.

_ Tu m’as prise au dépourvu, je n’ai pas su comment réagir, ni gérer le flot de questions qui me sont passées par l’esprit. Et lorsque j’ai remis de l’ordre dans tout ça, il était trop tard, tu t’étais déjà détourné de moi depuis un certain temps. Je ne savais pas comment aller vers toi, comment réparer ce que mon silence a engendré.

Elle finit ses paroles presque dans un souffle, il écoutait chacun de ses mots avec attention, aussi l’entendit-il.

Elle redressa la tête et rencontra à nouveau son regard.

_ Pardon Sunny de t’avoir fait du mal.

La tristesse contenue dans ses propos et dans ses yeux lui firent céder ses dernières barrières. Dans un élan d’affection incontrôlable, il l’enlaça, calant l’une de ses mains sur sa hanche et l’autre derrière sa tête. Lorsqu’elle la posa contre son épaule, il déposa la sienne sur le sommet de celle-ci. Il caressa tendrement ses cheveux sur sa nuque tout en cherchant ses mots malgré le noeud dans sa gorge. Un peu par appréhension mais surtout tant ses émotions étaient fortes, comme sur le point de jaillir hors de lui, dans le but de se libérer de la cage qu’il s’était construite pour se protéger.

_ Laisse-moi te serrer dans mes bras un peu, j’en ai besoin.

Elle ne lui dit pas oui mais ne formula pas de refus non plus, il jugea de son assentiment.

Tout comme elle s’était livrée à lui, il s’ouvrit à elle sur ses sentiments.

_ Merci d’accepter mon étreinte, tu n’imagines même pas à quel point juste ça me donne envie de sourire bêtement. Tu sais, ce n’est pas ta faute pour ce qu’il s’est passé, j’ai été maladroit. J’ai mis de la distance entre nous, alors que j’aurais pu ne pas réagir d’une façon aussi extrême. J’ai cru agir pour le mieux alors que je n’ai fait qu’aggraver les choses. Je me suis persuadé que tu avais besoin d’espace après ça, que de mon côté, je devais me tenir éloigné afin d’encaisser ton rejet. Je n’ai fais que gâcher notre relation. En tant qu’ami pour commencer mais j’ai brisé toute chance qu’il y ait un nous possible. J’ai besoin que tu fasses partie de ma vie, sans toi elle n’a plus de couleur et je perds ma lumière. Tu es magnifique Belle, tu es la seule chose que je désire, j’ai besoin de toi à mes côtés pour être moi.

En sentant les légers soubresauts secouant son corps frêle entre ses bras, il s’était mis à la serrer plus étroitement. Il avait continué de lui parler, tout en la réconfortant dans son étreinte. Il lui laissa le temps pour s’apaiser, laissant courir ses doigts entre ses cheveux de feu.

Elle se recula, détournant sa tête et se frottant les yeux.

Il ne bougea pas, il comprit qu’elle avait besoin de prendre du recul et la laissa faire.

Elle s’avança, posa ses genoux à terre auprès de l’eau cristalline et y trempa ses mains. Elle les mit en coupe pour y puiser du liquide et s’asperger le visage, dissipant les résidus de larmes en recouvrant son sang-froid en supplément.

Il ne put s’empêcher de garder un œil sur elle et de suivre ses mouvements. Ses yeux ayant virés dans des nuances aussi limpides que la surface ondoyante qui s’écoule sur la peau de la jeune fille.

Elle laissa ses mains sous celle-ci, appréciant sa température avant de s’en écarter et de retourner près de Sunny, encore trop embarrassée pour croiser son regard mais suffisamment rassérénée pour se tenir devant lui.

Son trouble ne lui échappa pas, son regard n’ayant pas quitté sa personne, aussi il comprit que ça signifiait beaucoup qu’elle vienne à lui. Il se permit d’espérer de nouveau.

_ Sunny ?

_ Hum ?

_ La prochaine fois que tu t’avise de me faire du mal, je te donne en pâture à des animaux sauvages ayant un petit creux.

_ Très tentant mais je crains de devoir décliner ton offre.

Elle redressa la tête et le regarda bien en face et la voix déterminée, lui dit :

_ Je ne te demande pas ton avis que je sache. Je ne peux prédire l’avenir mais je sais que si tu te rates, je ne te donnerais pas de chance supplémentaire. Prends soin de celle-ci.

Le poids se tenant encore sur ses épaules jusqu’à présent s’en alla, laissant sa lumière reprendre place.

Il s’en trouva métamorphosé, sa douleur, sa fatigue et sa colère l’ayant déserté, pour s’éclairer autant de l’intérieur que de l’extérieur, ainsi il irradiait de toute part.

Sous un radieux rayon de soleil, il lui sourit, ne voilant plus ses sentiments, il laissa ses yeux le lui dire.

Il se pencha vers elle et déposa tendrement un baiser au coin de ses lèvres qui s’étirèrent à leur tour en un sourire, tournés vers le moment présent.

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