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Chapitre 7

Le chemin chemineux cheminait en sylvestres cheminements et tous suivaient attentifs les pas décidés et légers de Gourdin l’Enchanteur qui avait depuis peu et opportunément prit la tête du petit convoi impatient d’allégresse et tout ragaillardi de saines et précieuses impatiences fébrilement contenues en ces cœurs valeureux chargés d’espoirs adorables. Les aplatis rayons du soleil lassaient entrevoir, délicieux comme la crème, les annonces précoces d’un crépuscule généreux tout chargé de savoureuse promesses.

« N’oyaient crainte compagnons que la fatigue étreint

Notre route finira bien avant que soleil ne s’éteint »

Chanta l’enchanté enchanteur alors même que ses pieds alertes abordaient les abords d’une courte clairière de lumière. Ils furent d’abord tous éblouis des lueurs translucides de ce bout de ciel soudainement libéré des rassurantes et douces ombres que la forêt par ses branches et ses feuilles dispensait jusqu’alors. Mais chaque œil fraîchement accoutumé aux clartés éblouies de ce pré enchanté eut bientôt le loisir de se voir agresser d’un nouvel et charmant tableau rayonnant d’incandescences qui valu des instants de béate contemplation et qui, en ces célestes secondes, stoppa nette les progressions décidées de leurs pas hâtivement suspendus en arrêt tel héron attendant le propice moment de sur sa proie implacablement fondre.

À cet endroit le sol s’inclinait en pente gracieuse et charmante sur le coté et fondait aimablement sur les berges d’un ruisseau frais et chantant brodé de fleurs printanières délicates odorantes de caresses envoûtantes et de murmures versés fourmillants par ces eaux clapotantes de la plus simple joie d’exister à jamais dans les mémoires antiques de l’univers qui les fit pour le plus pure plaisir de les savoir exister. Simplement. Mais bien plus éphémère que ces fluides chants, la splendide créature baignant en ce torrent, fit sembler l’univers et son éternité bien plus insignifiants encore.

« Quand cette heure mon cœur blessé si aigri

Qui croyait connaître si bien cette vie

Se rappel si soudainement meurtri

Que toi seule j’attendais lorsque tout se fini. »

Bourdonna pour lui seul l’ébahi Gourdin.

Femme. Terriblement femme. Nue. Terriblement nue. Terrifiante en son corps, terrifiante en ses gestes. De la blancheur affolante d’un marbre rare et sans fard, précieux en ses veines qui, telles les nervures de la feuille fétiche d’un arbre oublié de mémoire millénaire, énervaient à loisir et mouvaient sensibles les palpitations déchaînées de cette anatomie pure et lisse d’un diamant embaumant cet écrin de verdure rare et bizarrement curieux qui moussait de rayons pénétrants délicieux les contours sinueux de l’essence même de l’Être. Sa respiration se devinait à peine sous les courbes symétriques adorables de ses seins sensibles, rythmiquement bercés par les tendresses d’un souffle parfumé et divin qui animait de ses voix ces deux globes aux mamelons pointus roses sang et durcis de saveurs fruitées que nulle plante tendue d’attentions enchantées et de sucs enivrants et rares ne rêvât de produire pour enchanter des lèvres. Haletante et humide en ces eaux cristallines qui baignaient ses pieds où babillaient de candides têtards affolés par ces orteils battant lentement leur fluide demeure, elle demeurait confuse, ettendue alanguie parmi les herbes fraîches et les fleurs timides de l’accueillante prairie. Les rayons courbes et onduleux du soleil aplati caressaient ses jambes affolantes du vertige des montagnes et ses cuisses frêles et grasses, à peine entre-écartées qui laissaient deviner une vulve puissamment affamée, appelant suppliant et pliant implorant une trêve à ces caresses que des doigts fragiles prodiguaient parcimonieusement mesquins et distraits par ces poils pubiens parsemés comme de l’or aux sommets vierges de neigeuses et lointaines éternités. Et tandis que ces mêmes doigts nerveux nuageux s’amusaient si taquins agacés des pourtours rubescents de ce sexe rougeoyant vif à blanc de tant d’attentes et d’espoirs tour à tour ou déçus chagrin ou repus du festin, tour à tour ou comblés satisfaits ou frustrés furieux, des doigts si savants qui meurtrissaient de leur science ces fragiles muqueuses, brodaient ces lèvres d’inventifs fils de sois patiemment créatifs déposés par touchements érudits et saturés de splendeurs câlines et amoureuses. On parvenait à deviner les progrès de ce charmant manège en suivant les ondoyants mouvements maîtrisés et désordonnés du délicat ombilic que les mers molles et dominées d’ardeurs dévorantes du ventre lisse laissaient imaginer. Ce nombril fébrile jeté à l’arbitraire des marées qui le portaient, semblait suivre les ébranlements complexes et harmonieux de lunes et d’astres avides qui commandaient de leurs cycles célestes le destin de cette solitaire barque perdue aux confins de cet océan livide et vide mais surtout définitif. L’autre mains qu’un bras vif et souple prolongeait et attachait aux restes de ce corps béni et baigné de langoureux transports, s’emmêlait confusément dans d’étranges contorsions à la tige palpitante immortelle d’une rose trémière qu’un souffle léger tourmentait alors de subtils balancements. Ressentant les présences de notre compagnie qui n’osait émue respirer, elle ne s’émut point, mais tourna lentement son visage vers eux. À ce signal les astres même suspendirent leurs ellipses. Tous et tout retinrent béatement leurs souffle déjà si court. Ce visage argentin et limpides comme des pluies étrangères encadré de deux fines et complexes tresses tissées du plus fin des cheveux, leur adressa un sourire de ses lèvres humides, à peine disjointes par une respiration fluide qui leur susurrait de complices compassions. Et ces yeux comme deux pierres qui semblaient fraîchement revenir d’un pays arbitraire où nul n’a jamais sut ce qu’était un regard, dit calmement en un balancement de papillon des paupières : « Attendez-moi un instant, je suis à vous pour bientôt… » Mais tous espérèrent comprendre : « Pour toujours… »

Elle écarta alors un peu plus les limbes de ses cuisses fermes et chaudes, et ils purent admirer le bouton du vagin qui éclot telle la rose orchidée déployant les trésors de ses lèvres qui s’écartelaient dans l’étiré mouvement d’un coquillage rare qui humble et généreux vint livrer sa perle. Elle branla plus rapide le clitoris soudainement haletant des promesses enfin prodiguées à ses fatigués espoirs. Les lèvres de sa vulve appelante supplièrent un supplice similaire qu’elle prodigua furieuse soudain ou généreuse de lenteurs subitement infligées à ces chairs alertes fatiguées. Elle ne fut bientôt qu’un léger et douloureux ballon de bonheur aimant qui soudain, trop tendu, éclata dans un gazouillis discret et merveilleux. Un cri rauque effilé transperça les nues et vint exploser en solennels fastueux rayons confus que le soleil ne savait plus retenir. Dans ce désordre soudain de décharges éparses de lumière de lueurs de splendeurs et de tendres innocentes éclaboussures variées, on entendit hurler lugubre et délicieux toutes les étendues du manteau terrestre qui fondit dans la seconde de cet embrasement. Alors, comme pour éteindre de son urgence l’incendie qui dévorait alentour, elle propulsa d’un coup de rein cabré tel un cheval amoureux fou qui s’élance, l’entièreté de son corps embrasé dans l’aqueuse étendue fraîche aux fronts des fiévreux embruns nus des nuées de néant, disparaissant ainsi en ces eaux qui l’avalèrent d’une unique et goulue gigantesque bouché. Elle permit ainsi au Temps tout entier de reprendre sa marche souveraine au commandement des glorieux et inébranlables destins et des jours.

« Peu de malheurs en ce monde distraits

Savent les candeurs de ce qui disparaît. »

Balbutia l’Enchanteur mortellement enchanté… Une poignée chétives de minutes séparèrent l’assemblé muette des restants de l’immuable éternité. Et comme rien ne se passait, rien ne se passa et ils reprirent leur route comme en apesanteur. L’instant d’après il abordaient la biscornue demeure déjà toute en lumière de Tahabitahingouh dont la porte largement ouverte invita leurs pas à pénétrer. Une fois à l’intérieur ils furent saisis de stupeurs et de délices.

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