Le jour où j'ai décidé de mourir

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Le jour où tu fais le choix de mourir est un jour important, aussi important que celui de vivre.

C'est le jour où tu renonces à toute chose, parce qu'à ce moment-là, plus rien ne compte dans ta vie, enfants, famille, amis...

Renoncer à vivre, à continuer de subir, les événements du quotidien, cela sonne comme une délivrance, la fin de toute souffrance, une libération de ce poids, de ce sentiment d'être incompris de tous.

A cet instant, au moment où la décision se prend, comme une évidence, il y a cette absence d'émotion, un vide libérateur qui s'installe et prend toute sa place. S'ensuit ce temps qui précède l'acte, cet instant de joie que personne ne voit comme le signe d'un au revoir. Cette joie soudaine, subite, qui enivre durant la courte période qu'elle dure, un dernier moment pour rassurer tout le monde que le pire est passé.

L'apaisement avant la délivrance, le sentiment d'action accomplie, que le pourquoi de notre existence touche à sa fin, que tout ce qui devait être fait, s'est réalisé.

Beaucoup disent que c'est un acte de lâcheté mais combien sont ceux qui ont compris, combien sont ceux qui sont restés et n'ont pas abandonné ce proche. Il faut comprendre que le désespoir se transforme en une forme de courage pour arriver jusqu'au terme de cette décision et ce sentiment devient rassurant, il devient notre compagnon de route.

Enfin arrive, ce moment seul dans cette pièce qui officiera comme notre dernier sanctuaire, il devient la dernière représentation du monde actuel, ce monde qu'on a fait le choix de quitter pour s'en soulagé. Puis tout s'en va, l'instinct de survie qui nous pousse à revenir quand le corps ou l'esprit est en désaccord, n'existe plus.

Me voici dans l'entre-deux monde, assis sur une pelouse, un jour d'été, le ciel est bleu sans un nuage, des arbres autour de moi créent de l'ombre et ce silence, imperceptible. Je suis resté en ces lieux un certain temps plus rien ne semble relatif dans cet endroit. Puis, un jour une jeune fille fait son apparition, elle sortait de nulle part, elle s'assit à côté de moi et nous discutâmes.

Chaque jour se renouvelait, elle s'asseyait au même endroit et notre discussion reprenait. Arriva ce moment où elle me demanda de choisir, entre rester ici et repartir avec elle derrière cette grande porte blanche que je n'avais jamais vue auparavant.

Tu dois faire le choix de vivre ou de rester ici, tout ce temps n'avait comme but que de te faire arriver à cette décision. Il est temps maintenant de te lever.

(m)- Le choix ?

(s)- Le choix de décider du jour où tu décideras de vivre.

(m)- Comment faire ce choix, retrouver cette vie où tout semble perdu d'avance, ou je n'ai rien, aucune stabilité et en plus des enfants sur les bras. Comment faire le choix de retourner d'où je viens ? Il n'y a plus rien qui m'attend, la vie y était trop difficile. Je ne pourrais choisir d'y retourner, je n'ai plus la force de lutter, je suis libre ici, je suis en paix, le monde ne me convient pas.

Il y a trop de souvenir de douleur de l'autre côté pour trouvé la force de les surmonter, je finirais par revenir ici d'une façon ou d'une autre.

(s)- Tu y arriveras, tu as juste perdu le but de tout cela, la raison pour laquelle tu y étais, tu n'as pas prêté attention à tout ce que tu as réalisé. Tu as perdu le but de ta vie, mais il ne t'a pas abandonné. Il y a une raison à tout et tu es sa plus grande raison aujourd'hui.

(m) - Tout cela est trop tard, j'ai perdu trop de choses, je ne pourrais recommencer à nouveau, je n'ai plus la force. Je suis tranquille ici, aucune douleur, aucun combat...

Elle me prit par la main et m'amena vers une fontaine, il y avait une sorte de tourbillon, comme si l'espace tout entier se trouvait à l'intérieur en plein mouvement. Des zones de lumières apparaissaient et disparaissaient rapidement. Elle posa sa main sur le rebord de la fontaine et ce tourbillon laissa place à une sorte de voile blanc.

(s) - Regarde, voilà tout ce que tu as réussi à faire en étant une moitié de toi-même. Tu n'as rien perdu, tu peux tout créer à nouveau c'est pour ça que tu es là.

(m) - Mais pour autant je suis ici, je suis là avec toi, dans ce lieu où je me sens apaisé, où je me repose de tout ce qui a été. Je ne repartirais pas, je ne veux pas y retourné, il n'y a plus rien pour moi là-bas je ne retournerai pas lutter, je ne retournerai pas survivre. Ce monde court à sa fin, je ne fais que prendre de l'avance sur le moment où tout finira par s'effondrer.

Les Hommes ne voient pas ce qu'ils font, ils sont aveugles, ils demandent, espèrent, mais ne font pas ce qu'il faut. Ils laissent cette charge à d'autres puis les jugent par la suite sans se juger eux-mêmes.

Elle sourit, puis comme à chaque fois, elle disparut sans que je ne m'en rende compte, je me retrouvais seul avec cette conversation qui tournait en boucle dans ma tête. Que je regarde ce que j'ai accompli... Qu'en était-il vraiment ? Comment pourrais-je y retourner ? Comment reprendre cette vie qui m'avait tout pris. Je n'y voyais aucune solution, installé dans une boucle sans fin de réflexion.

Ma tranquillité, cette sensation de bien-être, finit par se dissiper. Les jours se suivirent et elle ne s'était plus manifestée. Toujours assis au même endroit je l'ai attendue. Qu'est-ce que je devais accomplir, pour être privé du droit de rester dans ce lieu.

(s) - As-tu pris ta décision ?

(m) - Je ne suis pas sûr... Je n'ai plus la foi. Tu me demandes de reprendre le combat, de retourner dans l'arène. Mais je ne sais pas comment faire.

(s) - Regarde avec moi à nouveau.

(m) - Que dois-je regarder ?

(s) - Je te montre ta vie, comme si tu regardais celle d'une autre personne. Dis-moi ce que tu vois, ce que tu ressens? Prends le temps de tout regarder, de tout ressentir.

- Voici ton premier souvenir. Je crois qu'il a une importance particulière, qu'il est l'origine d'une prise de conscience.

Premier souvenir, je devais avoir 6 ans ou plus. Je regardais King Kong à la télé. J'étais assis dans le fauteuil mon oreiller à la main, et je voyais pour la première fois ce que j'ai considéré comme une injustice, "ils ont tué King Kong, ils ont tué le Roi".

J'ai pleuré parce que j'étais triste et je me suis rendu compte brièvement à ce moment que quelque chose n'était pas normal.

Les premières larmes d'une longue série. Je pleurais pour tout et pour rien. J'étais tellement sensible que le moindre reproche, le moindre événement triste, je partais dans des pleurs interminables. Difficile d'en comprendre la raison à cet âge.

(s) - Ton deuxième souvenir, on va faire un petit bon dans le temps. Quel âge as-tu et que se passe-t-il ?

(m) - J'étais au lycée, première copine, première fois où je tombe amoureux, premières emmerdes aussi...

(s) - Que se passe-t-il à cet instant ?

(m) - Ce jour particulier à mes 17 ans, c'était les prémices de la manifestation de mon mal-être. J'ai ressenti une profonde tristesse assise devant l'ordi à écouter The Corrs. Une tristesse qui n'était pas la mienne, un mal être qui n'était pas la mienne.

(s) - Le mal être de qui ? A qui appartenait-il ?

(m) - Le mal-être du monde, sa souffrance, mon incompréhension, face à tous ces évènements qui se produisaient, à tout ce mal qui se rependait sans vraiment de raison légitime. Si Dieu existe, pourquoi permettre tout ça ? Pourquoi permettre que des gens souffrent ! C'était le début des premières questions existentielles.

Il est difficile de pouvoir comprendre pourquoi à cet âge, l'âge où l'on se pose tout un tas d'autres questions sur la vie, j'ai commencé à ressentir ce mal-être, difficile de savoir à qui en parlé qui pourrait comprendre ce que je pouvais ressentir.

(s) - On avance encore un peu, un autre souvenir important.

(m) - La naissance de ma première fille.

(s) - Que ressens-tu ?

(m) - Ce que j'ai ressenti ce jour-là... De l'inquiétude... c'est assez difficile d'exprimer ce sentiment qui m'a accompagné tout au long.

Voir ce petit bout de personne, toute fragile sous sa couveuse avec juste un bonnet sur la tête. C'est difficile de savoir comment être père, de prendre conscience de la responsabilité qu'on a envers un enfant. Mais c'est tellement beau en même temps tout cet amour qu'on éprouve pour eux, de les voir grandir et s'épanouir. Souvent le soir, je me réveillais pour voir si son cœur battait toujours, et je restais la quelque minute à attendre.

Elle avait l'habitude de venir s'incruster dans notre lit toujours à la même heure la nuit. Elle ouvrait la moustiquaire et s'installait entre sa mère et moi. Du coup j'avais pris l'habitude de me réveiller instinctivement. Alors quand parfois, certains soirs, elle restait dans son lit, je me levais pour la récupérer et la ramener. C'était sûrement débile ; mais ça me rassurait de la savoir près de moi.

(s) - Pourquoi pleures-tu ?

(m) - Je pleure de joie je crois ! Tous ces souvenirs me submergent d'émotions. Être père s'est beau, je me rends compte qu'elles sont tout pour moi. Et mes plus beaux moments sont avec elles.

(s) - On avance, un autre moment, une autre décision.

(m) - À ce moment je me suis senti délaisser par ma fille. Je suppose que c'était un moment normal dans la vie d'un enfant. Je me suis dit qu'il était temps de partir pour penser à ma vie professionnelle parce que ma fille avait sûrement moins besoin de moi à ce moment. Mais je crois qu'aujourd'hui je n'aurais pas fait le même choix.

(s) - Pourquoi ça ? Pourquoi crois-tu que tu aies fait ce choix à ce moment et pas un autre.

(m) - Cette question me perturbe, j'ai l'impression que je n'avais pas d'autres choix sur le moment. Que je devais partir, alors je ne saurais dire pourquoi c'était à cet instant et pas à un autre.

(s) - On parle de la deuxième.

(m) - Ma petite nouille, ma danseuse étoile, vivre sa naissance à 8000km fut difficile. J’ai essayé de rentrer le plus souvent possible pour la voir, garder un contact avec elle. Mais cela restait difficile de mener une vie à Paris et d'essayer d'être le plus proche possible de mes enfants à l'autre bout de l'atlantique. Le plus dur restera ce jour où elle m'a appelé "le monsieur" en parlant de moi. Comment lui en vouloir de ne pas savoir qui j'étais pour elle?

Comment réussir à dépasser cette douleur au moment de vous dire que vous êtes un inconnu pour votre propre enfant?

(s) - Alors pourquoi ce choix d'être partie une deuxième fois ?

(m) - Parce qu'il fallait que je me prouve que j'étais capable de faire quelque chose de ma vie. Que je puisse être un modèle pour elle. Le problème était que je n'ai su qu'elle était là qu'après être parti, ça faisait déjà un mois pratiquement que j'avais quitté chez moi. Au moment où j'ai fait ce choix il n'y avait encore que la première, ça semblait plus simple.

Il a fallu poursuivre pour qu'elles n'aient pas à me répondre, ce que j'ai répondu à mon père, quand il me disait que c'était important d'avoir un diplôme. Et que je lui avait fait remarquer qu'il n'en avait pas, alors qu'est-ce que ça pouvait bien faire. Des mots assez durs envers mon père, sans savoir ce qui l'avait certainement empêché d'aller plus loin.

Mais cette distance, cette séparation, non seulement de mes enfants, mais aussi de ma famille m'a couté beaucoup. Je ne pourrais leur reprocher leur absence de proximité, de contact, c'était mon choix d'être partie aussi loin vers quelque chose de nouveau.

(S) - pourquoi souris-tu ?

(m) - je ne saurais dire... ! Je me rappelle ces soirs à me demander, quand est-ce que mon frère m'enverrait un message, est ce que mes parents m'appelleraient cette semaine. Et puis les jours passaient et rien. Comme-ci, le fait d'être partie n'avait pas eu d'incidence sur leur vie. Comme-ci au final, je ne faisais pas ou n'avait pas fait partie de cette famille.

(m) - Peut-on faire une pause ?

(s) - Oui, que se passe-t-il ?

(m) - Est-ce normal tout cela ? On n’en est pas à la moitié et je ne sais pas comment j'ai avancé avec toutes ces choses qui se sont produites.

(s) - C'est normal, les émotions et les questions se bousculent dans ta tête. Rien n'arrive sans que cela ne soit déjà écrit, pour l'instant tu ne connais pas encore la raison de tout ça. Mais ça viendra bientôt.

(m) - Alors pourquoi la vie est-elle ainsi ? Pourquoi n’arrivons-nous pas simplement où nous devons aller !?

(s) - Parce qu'arriver au bout du chemin sans n'avoir rien vécu ne t'apportera rien.

(m) - ça semble tellement simple à dire, mais c'est totalement différent quand on doit vivre chacun de ces évènements. Sans savoir comment les vivres, les accepter, comment y voir un schéma, un fil de vie qui est sensé nous emmener vers quelque chose de défini. Comment penser qu'une séparation, que le fait qu'une famille se divise peut-être une volonté divine ou l'expression d'une expérience nécessaire qui au bout nous amène à quelque chose de mieux?

(s) - En quoi cela doit-il être une fin ? si les évènements se répètent à l'infini, c'est parce que tu commets les mêmes erreurs à l'infini. Tu fais toujours le choix que tu crois devoir faire sur le moment sans faire le choix qui te correspond le mieux.

Le choix qui te correspond le mieux est celui qui te vient de l'intérieur, Dieu ne t'abandonne jamais seulement. Les hommes ne savent plus comment l'écouter. Soucieux de se prétendre eux -mêmes maitre de leur vie, sur la simple idée qu'ils sont autonomes et décisionnaires, mais tu te rendras compte qu'au fond le résultat n'est jamais au rendez-vous sinon le monde ne serait pas tel qu'il est aujourd'hui.

(m) - Le choix qui me correspond le mieux ! Elle m'avait laissé sur ces mots, sur cette déclaration, je n'étais plus trop surpris de ces disparitions spontanées. Un peu comme Batman...

Comment faire le choix qui me correspond le mieux, à chaque instant ! Dieu ne m'a pas abandonné, mais je ne sais plus comment l’écouter ! Ces mots raisonnaient dans ma tête tout du long. Le temps n'a pas d'emprise dans un endroit comme celui-ci. D'ailleurs, je ne suis pas sûr que le temps existe ici, on est autant hier, qu'aujourd'hui ou demain.

Etrange sensation de ne plus être contrôlé par une horloge. Tout ce temps à courir après le temps pensant que chaque chose avait une date précise. Que les événements de notre vie étaient dictés par une période et qu'on devait forcément respecter le timing à défaut de se trouver hors du cadre et devoir justifier tout le temps de ce décalage.

Dieu ne m'a pas abandonné ! mais je ne sais plus communiquer avec lui !

(s) A quoi penses-tu ?

(m) Au temps ! Je me suis rendu compte que le temps n'existe pas ici, et ça m'a fait réfléchir à celui qui existe sur terre.

(s) Où t'emmène cette pensée ?

(m) Je ne sais pas trop, on a tout régi sous la forme du temps, segmenter les évènements par période pour établir une structure à laquelle se référer mais pour qui au juste? On grandit on va à l'école maternelle, primaire, collège, lycée, université pour finir par travailler. Pour beaucoup de femme, il est important d'avoir un enfant avant trente ans, comme si le but ultime devait s'accomplir avant cette date, s'ensuit une profonde remise en question.

L'accomplissement pour beaucoup de personne se situe dans cette zone entre 25 et 30 ans où il est important de coller au schéma existentiel défini par la société.

(s) Intéressant ! Mais qu'en est-il pour toi ?

(m) Que j'ai tenu à coller à ce cadre.

(s) Intéressant ! Vois-tu le schéma qui se répète à travers tes décisions et tes choix.

(m) Pas sûr, mais je crois comprendre que j'ai bataillé entre deux envies et pris les décisions non pas par rapport ce que je voulais vraiment mais par rapport à ce que je pensais devoir le faire. J'ai couru après un schéma, je me suis focalisé là-dessus voulant à tout prix y correspondre, sans vraiment chercher ce que je voulais au fond pour moi-même avant d'y arriver sereinement.

(s) le temps est singulier, il est aujourd'hui, hier, demain, penser à hier t'empêche d'avancer aujourd'hui et repousse l'avenir qui t'es dédié.

(m) Je vois. Enfin je crois...

(s) Alors reprenons, on en étions-nous... Ah oui ! Qui sont ces deux personnes?

(m) Etonnamment, à cette époque, je ne sais pourquoi je voulais absolument une petite fille blonde aux yeux bleus avec les cheveux frisés. Cette idée était presqu'une obsession. Et voilà que je n'ai pas eu une mais deux petites blondes aux yeux bleus et à la chevelure frisées. Quelle drôle d’histoire ! Mais ça n'a pas été de tout repos, la grossesse de vraies jumelles monochoriales bi-amiotiques semble être la plus risquée.

D'autant plus qu'une d'entre elles avait un problème au rein droit, qu'il a été difficile de diagnostiquer les premiers mois. Il est difficile d'entendre qu'il est possible qu'à l'arrivée, il n'y en aurait peut-être qu'une qui survivrait, à cause du syndrome transfuseur transfusé. 7 mois d'une longue attente dans le stresse des rendez-vous d'échographie, appréhendant une mauvaise nouvelle.

Devoir attendre le jour de l'accouchement pour se libérer de ce poids tout en étant encore une fois dans le doute sur l'avenir d'une des jumelles. Comment vivre ce genre d'expérience, devoir vivre la mort d'un enfant, se demander pourquoi elle, pourquoi si tôt? J'ai vécu tous les jours en me demandant comment je vivrais l'absence d'une de mes filles, comment je pourrais regarder l'une sans penser à l'autre. Difficile de se dire que ce genre d'évènement est la clé vers quelque chose de mieux.

(s) - Qu’en est-il aujourd’hui ?

(m) - Elles vont bien, elles grandissent dans l'insouciance de l'enfance. Je suis moins inquiet et content que cette période soit passée. Mais bon pour une il faudra toujours être vigilent et surveiller. Oui je sais les évènements sont à la hauteur de ce qu'on peut supporter. Il en aurait pu être autrement, c'est sûr !

(m)- Ce n'est pas évident de vivre une vie, chacun évolue de façon différente dans des environnements similaires ou vis de la même façon dans des environnements diffèrents. Et si c'était si simple, on évoluerait de la même façon dans des environnements similaires et ainsi de suite...

La vie est cette possibilité de changer constamment dans des environnements différents tout en changeant dans un même environnement. Notre capacité d'évolution est illimitée.

(s)- Parle-moi de ce jour-ci

(m)- Un jour difficile, j'ai fait la rencontre de la folie, une folie passagère, qui a été limitée. Ce qu'il a de bien dans cet état du cerveau quand il part en vrille, c'est cette partie de bien-être qui s'y intègre. C'est une sensation assez particulière de sentir son esprit s'échapper ne plus rien contrôler, un état assez étrange vu la situation.

La chose la plus étonnante est de trouver, de retrouver la pleine conscience comme si ce moment n'avait pas existé. L'heure d'après je prenais un cours de salsa où je n'ai pas arrêté de rire.

(s) je vois ça, tu as un grand sourire aux lèvres. Que retires-tu de cette expérience ? en as-tu compris le sens ?

(m) Ah parce qu'il y avait un sens à en tirer... !! (Rire)

Quelle experience! C'est assez étonnant ce que nous somme capable de subir et la facon dont notre cerveau, notre corps est en mesure de realiser, pour gerer la situation.

(s) Il y a toujours quelque chose à découvrir des expériences que nous vivons.

(m) Oui je commence à comprendre le principe assez particulier de l'expérience de la vie. Drôle de concept. Existe-t-il sur terre une personne qui traverse la vie sans aucunes épreuves à surmonter sans tragédie à vivre, sans ressentir de douleur, de peine, de tristesse?

(s) A quoi consisterait la vie à ce moment selon toi, qu'en serait l'essence? Nous nous créons à nouveau par la douleur, la tristesse, la joie, l'amour... tu as toujours le choix, soit tu répéteras à l'infini chaque fois les mêmes actions face aux mêmes évènements, soit tu as la possibilité de changer, d'évoluer, à chaque fois que ce présente l'opportunité de le faire.

(s) Que fais-tu alors ? qu'as-tu décidé ?

(m) Ah, ça y est, il temps alors, de laisser cet endroit, de retourner dans le monde réel.

(s) Je crois que oui il est temps, maintenant il est temps de vivre pour raconter, ce présent qui sera ton futur en continue. Vis-le !

(m) Il est temps oui !

Le jour où j'ai fait le choix de vivre, je me suis mis à entreprendre des choses au-delà de ce que je pensais pouvoir faire. J'ai abandonné l'idée que je n'étais pas en mesure de réussir à réaliser une chose, mais j'ai surtout compris que j'avais les capacités de réaliser ce qui m'était destiné. Ça n'a pas été facile, il a fallu du temps pour le comprendre, pour réaliser ce que je pouvais faire. Dépasser cette idée qui s'était imprégnée en moi tout ce temps, que je n'étais pas capable!

(s) Ce qui t'es destiné ,intéressant qu'as-tu réalisé ?

(m) Oh !! réalisé c'est un bien grand mot !

(s) Pas si grand que cela ! Parle-moi de ce jour...

(m) Ah il y a deux histoires dans une, ce qui peut rendre le récit un peu complexe même pour moi qui n'y voit toujours pas le sens :

Il était une fois, tout a commencé avec une page Facebook

Il était une fois, tout a commencé par une rupture, ces deux histoires se chevauchent.

(s) J'adore ce genre d'histoire, ça semble assez compliqué et étrangement intéressant!

(m) Je veux bien que ce soit compliqué non! Ce n'est pas les feux de l'amour non plus... Mais visiblement rien ne semble devoir être simple dans la vie ou en tout cas dans la mienne.

Mais c'est là que je me pose toujours la question de savoir pourquoi l'origine de tout ça part de cette histoire.

(s) je vois que tu as appris la leçon. Par laquelle de ces histoires vas-tu commencé?

(m) Je crois que je commencerais par la plus important des deux!

Il est 20h, assis à mon bureau, isolé du reste de mon équipe, j'ai les yeux fixés sur cet écran de télé. A ce moment, je me dis que dans un instant tout va basculer, ma vie qui avait déjà tant changé, tout le chemin entreprit, tous les changements que j'avais mis en place pour en arriver là, sont au bout de ce petit écran.

Me voici arrivé, à cet instant. J'ai longtemps imaginé dans mon esprit ce qui m'était révélé comme la fin du chemin que je devais entreprendre. La route jusque-là n'a pas été facile. Assis sur le perron, je me rends compte du long combat que cela a été. Le temps s'arrete un peu, je realise le lieu dans lequel je me trouve, l'importance de ce qui est entrain de se produit. J'ai rêvé cent fois de cet instant, mes gestes, ma position, il ne manquait que ce que je pouvais ressentir.

Je disais plus haut que cette histoire a commencé par la creation d'une page facebook, j'ai crée cette page pour exprimer une idée tout simple: " Nous pouvons changer". Elle avait pour but d'initier un mouvement, d'insérer cette idée toute simple dans l'esprit de tous.

J'ai toujours été intéressé par deux choses : les questions existentielles et la politique.

Ne me demandez pas pourquoi?

Je me suis rendu compte par la suite que j'avais certaines facultés, certains appellent cela un gift ou don. Cela répresente une ou plusieurs capacités specifiques, un don pour la peinture, pour la coiffure, la musique, la danse. C'est une chose qui est innée qui vibre en nous, qu'on fait sans pour autant avoir la maitrise des codes, ce genre de capacité qui fait qu'on s'entraine moins qu'un autre parce que pour nous cela est guidé par l'amour.

Non sans compter sur le physique de l'emploi, j'avais aussi la capacité d'analyser rapidement des données ce qui était assez pratique. Ensuite j'avais déja une base oratoire plutot bonne. Et pour finir l'ecrit, j'étais doué avec les mots, doué pour ecrire et toucher les gens.

Quelque part en moi, je savais que c'était ma destinée. Alors j'ai fini par me decider à la suivre sans vraiment savoir ce que cela aurait donné. En fait j'étais certainement persuadé que cela n'aboutirait pas, alors au fond ça ne coutait rien d'essayer. Et puis tant que je restais anonyme cela n'aurait pas une grande importance.

Suite à la creation de la page, j'ai commencé à écrire certains textes, faire de la publicité un peu comme une page d'entreprise. A partir de là, le mouvement etait lancé!

Les évènements se sont succedés. J'ai rencontré des gens du milieu qui m'ont solicité. Ma démarche a été bein reçue par un petit nombre de personnes. A mon grand étonnement,on m'a arrete dans la rue pour me féliciter de l'initiative. Je me disais que finalement l'idée n'était peut etre pas si mauvaise.

J'ai fait ma premiere interview radio, pour presenter le mouvement, un petit moment de stress intense... Une experience à rajouter à la liste de toutes ces nouvelles choses qui etaient en cours de puis ce moment.

Pendant que la création du mouvement prenait place, ma vie personnelle en prenait un coup!

(s) Toujours assis au même endroit à ce que je vois...

(m) J'aime bien cet endroit, j'aime ce côté apaisant, je vois que tu es toujours aussi ponctuelle !

(s)- Je vois que tu es d'humeur comique, ça change !

(m)- Je sais le temps n'existe pas dans ce lieu, tu m'excuseras cette touche d'humour...

(s)- je te sens inspiré...

(m) oui une pensée me traverse l'esprit quand je repense à tout ça quelque chose que je n'ai pas eu l'occasion de faire ou à dire.

Assis sur ce banc à t'attendre, je t'ai souvent imaginée, longtemps désirée, mais je n'ai toujours pas eu la chance de te rencontrer. Je n'ai toujours pas eu la chance de partager ces moments importants d'une vie. On se retrouvera chacun avec nos blessures, nos maux, nos difficultés liées à notre expérience, chacun de notre côté. Il est sûr que toi et moi seront deux âmes unies dans un tourment de bonheur.

Assis sur ce banc avec moi, nous nous raconterons nos vies l'un loin de l'autre, à s’être cherché pendant tout ce temps.

Tu me diras combien ta vie a changé aujourd'hui et je te dirais combien la mienne en a autant été changée. On vivra de cet amour qui nous élèvera tous les deux, je te laisserai des mots le matin pour que tu saches que tu es la personne la plus importante au monde.

Je te dirais cent fois combien tu fais de moi un homme accompli, combien depuis ton arrivée dans ma vie, j'ai pu réussir à faire mille et une chose, qui font de moi l'homme que je suis aujourd'hui.

Je te dirais combien je t'ai aimée à chaque instant, qu'avec toi j'ai découvert qu'il n'y a pas de limite à aimer une personne, que l'amour est un océan infini qui ne s'arrête jamais.

Je te dirais combien le temps paraît court à tes côtés, que les jours sont des secondes, les semaines des minutes, les années des jours... qu'il me faudrait 100 vies pour pouvoir profiter de chaque instant avec toi.

Que la vie est injuste de réunir deux personnes pour les séparer aussi vite. Tu me diras que peu importe où nous serons, on ne sera jamais séparé parce que deux âmes qui s'aiment autant ne peuvent être séparées l'une de l'autre et qu'à jamais nous resterons unis.

Assis sur ce banc, la tête sur mon épaule tu me diras que rien n'aura été plus beau que les moments qu'on aura passé ensemble. Tu me diras que chaque jour a été une révélation pour toi, que tu as été une femme accomplie, épanouie, du premier au dernier jour ensemble.

Tu me diras que le chemin parcouru jusqu'à nous en valait la peine, car il t'aura permis d'être pleinement ancrée dans cette relation.

(s) c'est beau qu'est-ce que s’est ?

(m) Ce sont les mots que j'aurais voulu lui dire, l'homme que j'aurais voulu être pour elle. Mais tu le sais déjà n'est-ce pas? Tu sais déjà tout !

(s) oui je le sais, je savais déjà tout ! Et tu l'as toujours su toi aussi au fond de toi. Sauf que tu as décidé à un moment de t'en détourner. Mais comme je te l'ai dit les évènements doivent se réaliser peu importe le moment.

(m) Pourquoi je ne pouvais simplement pas vivre une vie tranquille, pourquoi comme la plupart des êtres humains, je n'ai pas eu la possibilité de choisir ma vie, cette vie à deux dans l'amour de l'autre? Dieu donne le choix aux autres, mais je n'ai pas eu l'impression, d'avoir eu la possibilité d'avoir les mêmes chances.

(s) Le crois-tu vraiment ?

(m) C'est le sentiment que j'ai quand on fait la synthèse de cette vie qui s'est écoulée.

(s) C'est que tu es encore loin de la vérité mais je ne doute pas que tu t'y approches. Si je regarde l'évolution de cette conversation et des choses que tu fais ressortir, on y arrive.

(m) C'est bientôt la fin, j'ai l'impression que ça a duré une éternité.

(s) Ah ahah !!! L'éternité... qu'est-ce que représente l'éternité pour toi ?

(m) Bonne question ! L'éternité est une mesure qui définit le temps qu'on ne peut mesurer. L'éternité pour moi est l'absence de temps.

(s) C'est une réponse parmi d'autres.

Reprenons ! Ce texte que tu as écrit à cette inconnue. Comprends-tu qu'il y a une personne à l'intérieur de toi, à qui tu pourrais dire la même chose.

(m) je vois ce que tu veux dire, je pourrais me l'écrire à moi-même, l'écrire à mon âme.

Assis sur ce banc à t'attendre, je t'ai souvent imaginée, mais il a fallu du temps pour te rencontrer. Il a fallu du temps pour partager ces moments importants d'une vie. On s'est retrouvé chacun avec nos blessures, nos maux, nos difficultés liées à notre expérience, chacun de notre côté. Il est sûr que toi et moi seront deux êtres unis dans un tourment de bonheur.

Assis sur ce banc avec moi, nous nous racontons nos expériences de vie l'un loin de l'autre, à s’être cherché pendant tout ce temps.

Tu me diras combien ta vie a changé aujourd'hui et je te dirais combien la mienne en a autant été changée. On vivra de cet amour qui nous élèvera tous les deux, je te laisserai des mots le matin que tu saches que tu es la personne la plus importante au monde.

Je te dirais cent fois combien tu as fait de moi un homme accompli, combien depuis ton arrivée dans ma vie, j'ai pu réussir à faire mille et une chose.

Je te dirais combien je t'ai aimée à chaque instant, qu'avec toi j'ai découvert qu'il n'y a pas de limite à aimer une personne, que l'amour est un océan infini qui ne s'arrête jamais.

Combien le temps paraît court à tes côtés, que les jours sont des secondes, les semaines des minutes, les années des jours... qu'il me faudrait 100 vies pour pouvoir profiter de cette capacité illimitée que tu as su m'apporter.

Que la vie est injuste de réunir deux entités pour les séparer aussi vite. Tu me diras que peu importe où nous serons, on ne sera jamais séparé parce qu’une âme qui s'aime autant ne peut être séparée et qu'à jamais nous resterons unis.

Assis sur ce banc, la tête dans les etoiles tu me diras que rien n'aura été plus beau que les moments qu'on aura passé ensemble. Tu me diras que chaque jour a été une révélation pour toi, que tu as été une âme accomplie, épanouie, du premier au dernier jour ensemble.

Tu me diras que le chemin parcouru jusqu'à nous en valait la peine, car il t'aura permis de t'être pleinement réalisée. Dans les bons comme dans les mauvais moments, qu'on aura su s'élever au-delà de ce que mon simple esprit m'avait cloisonné.

Assis sur ce banc tu me diras de ne pas avoir peur de traverser le tunnel et maintenant de regarder une dernier fois tous ce qu'on a accomplie et que je peux maintenant dormir en paix. Tu me diras qu'une part de moi restera dans ce monde.

(s) As-tu compris maintenant l'intérêt de tout ça ?

L'amour véritable, l'amour inconditionnel est l'essence de la vie de l'Homme. Si nous vivons pleinement dans cet amour, la peur, la tristesse n'existerons pas. L'amour inconditionnel nous permet de nous imprégner de cette part de l'autre que nous aimons, les souvenirs la rendent éternelle dans notre vie.

Nous devons comprendre que nous sommes liés les uns aux autres, qu'en acceptant cette vérité, nous nous verrons comme des êtres égaux dans cet univers. Nous constaterons que nous avons créé la différence pour nous protéger de la peur de l'autre, que nous avons passé notre temps à nous éloigner les uns des autres, à nous compartimenter.

Le monde d'aujourd'hui nous montre à quel point il est difficile de tendre la main à un inconnu aussi bien qu'à un être connu. Que nous sommes conditionnés à la reconnaissance de l'effort par l'admiration de l'autre sans prendre le temps d'admirer ce que nous sommes réellement. Nous nous efforçons de combler un manque en nous qui n'est pas de notre fait mais simplement de l'idée que nous pensons que les autres se font ou se feraient de nous. Nous cherchons à compenser un manque imaginaire que nous avons ou qui s'est créé sur la base d'une conception de vie qu'on a érigée sur le principe qu'il nous manque forcement quelque chose.

Nous créons le manque par l'envie, nous nous sentons insatisfaits parce que nous nous sentons souvent invisibles aux yeux de ceux qui nous entourent. Nous ne prenons pas le temps de nous assoir et d'apprécier la vue, de nous reconnecter avec la nature, avec notre être intérieur que nous laissons de côté. De prendre un café, un thé... en regardant le soleil se lever, de sentir ces rayons sur notre visage. De prendre le temps de regarder nos enfants dormir et de voir la tranquillité qui les accompagnes.

La tragédie du monde est de courir après une idée imaginaire et de passer à côté de ce qu'il y a d'essentiel.

Notre chemin de vie est tracé, les blessures les difficultés ne sont que les moyens de nous rappeler que nous n'allons pas dans la bonne direction, Dieu nous parle à travers cette petite voix qui vit en nous et que nous devons écouter en prenant le temps de lui laisser toute sa place. Le cerveau capte 6 milliards d'informations, notre inconscient est la boussole qui nous permet de nous diriger dans cet amas d'évènements que nous traversons chaque jour.

Ayez confiance en vous en toute circonstance, soyez toujours honnête avec vous-même, la solution ne peut venir que de l'intérieur. Elle est et sera toujours en vous, car c'est à travers vous que s'exprime votre propre volonté. Les difficultés de la vie ne seront que le moyen de vous montrer que vous êtes capables de tout. Rien ne vous est insurmontable, tout ce dont vous avez besoin est à votre porté.

(s) c'est une bonne conclusion, qu'en penses-tu ?

(m) Y-a-t-il vraiment une bonne conclusion à une vie? J'ai souvent considéré que la mort était une libération. Me libérer de la souffrance que j'ai vécu à chaque vrai moment difficile. Mais si je retiens quelque chose c'est que j'ai réussi à survivre à ces moments et à tous ceux qui ont suivi. Le jour où j'ai décidé de vivre j'ai appris à apprécier le monde, apprécier la beauté de chaque chose et tout a été diffèrent.

J'ai pris le temps d'apprécier chaque moment de la vie, de trouver cette spiritualité qui m'a permis de me reconnecter au monde. Je me suis reconnecté à mon ile, à ma culture, j'ai pris le temps de découvrir où j'avais grandi et à apprécier ce que cet endroit avait à offrir. J'ai compris que tant que je restais connecté à l'essentiel le reste n'était que des évènements apportant un plus dans cette expérience de vie. On choisit comment traverser la vie, on choisit ce qu'on souhaite accomplir...

J'ai eu la chance de vivre un nombre différent d'évènements qui m'ont permis de traverser cette vie de la plus belle des façons. J'ai eu l'opportunité de partager tout cela avec autant de personnes que j'ai pu. Je vous dirais que la meilleure partie de ma vie commence aujourd'hui, l'avantage du temps est que je peux vous parler au passé au présent et au futur.

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