Les empaillés de La Ravoire

Une minute de lecture

« Seule l’écriture nous sauvera de la gueule de bois » avait dit Jean-Pierre en rédigeant une lettre de dénonciation.

 

Il avait assurément raison, car notre tour serait venu tôt ou tard.

 

En suivant les indications du billet anonyme, les gendarmes découvrirent les empaillés de La Ravoire.

 

Les journaux parlaient de cannibalisme. C’était faux. Nous étions une bande de copains et avions décidé que même la mort ne pourrait nous séparer.

 

Lorsque Petit Louis est mort, le reste de l’équipe l’a exhumé du cimetière puis taxedermisé.

 

Nous le retrouvions de temps en temps, dans notre chalet, perché en haut de la montagne, inaccessible. Il nous accompagnait toujours pendant nos fêtes et nos beuveries. Il était accordéoniste. Certes, il n’était pas très bavard et ne répondait plus à nos questions que par d’énigmatiques sourires que nous pouvions interpréter à notre guise, mais il était là. C’était l’essentiel. Il ne manquait personne.

 

Puis ce fut le tour de Jean, en 1997, emporté par une mauvaise grippe ; et de Paul, en 2002, qui dévissa de son rocher. Ils rejoignirent Petit Louis sur le banc en face de la cheminée.

 

Jean-Pierre a paniqué.

 

Pourtant, on ne faisait de mal à personne, monsieur l’inspecteur.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Oncle Dan ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0