HAZEL : Aimes-tu la pluie ?

ANNE : Oui, elle brille dans les yeux des gens.

HAZEL : Les gens n'aiment pas la pluie.

ANNE : C'est bien pour ça qu'elle brille.

HAZEL : Alors si tu aimes la pluie, moi aussi.

ANNE : Hazel ?

HAZEL : Oui ?

ANNE : Tu es belle.

HAZEL : Aurais-tu envie de m'embrasser ?

ANNE : Peut-être bien. Si je le fais, où ça nous mènera ?

HAZEL : Au cinéma, à regarder un film sans le voir.

ANNE : Tu aimes le cinéma ?

HAZEL : Je préfère les balades sous la pluie.

ANNE : Alors je t'embrasserai sous la pluie.

HAZEL : Je ne suis pas sûre que la pluie apprécie. C'est une solitaire.

ANNE : Et alors ! Elle aime l'amour, le cinéma et les baisers sous elle.

HAZEL : J'admire le fait que tu personnifies ce qui t'entoure.

ANNE : L'admiration a le goût de barbe-à-papa, sucré mais léger, appétissant mais collant.

HAZEL : Je crois que je tombe amoureuse.

ANNE : Du goût de l'admiration ?

HAZEL : Non. De tes mots.

ANNE : J'aimerais qu'il pleuve.

HAZEL : Pour quoi ?

ANNE : Pour t'embrasser et pour que tu goûtes à mes mots.

HAZEL : Ça tombe bien, j'entends la pluie.

ANNE : Quelle pluie ? Il ne pleut pas.

HAZEL : Je l'imagine. Elle serait délicate et ferait le bruit d'un rossignol blessé.

ANNE : Elle serait douce au toucher.

HAZEL : Comme du velours.

ANNE : Elle sentirait les matinées de printemps.

HAZEL : Les fleurs qui éclosent.

ANNE : Et le café froid.

HAZEL : Ce serait elle, ta parfaite pluie ?

ANNE : Non. Elle n'existe pas, elle n'est pas réalisable.

HAZEL : Comment serait-elle ?

ANNE : Vivante, comme mon cœur en cet instant. J'entendrais les battements qui s'échappent du sien.

HAZEL : Cette pluie existe.

ANNE : Et toi, quelle est ta parfaite pluie ?

HAZEL : C'est toi, ma parfaite pluie.