Rêverie printanière
La poétesse
- Bonjour tristesse,
Quand tu me laisses.
Bonjour douleur,
Qui sourdine dans mon cœur.
Bonjour obscurité,
Où l’on m’a oublié.
Bonjour la vie,
Qui ne m’a rien appris.
J’ai voulu voler
Vers des paysages meilleurs
Les ailes, me suis brisé,
Il ne reste que rancœur.
J’ai voulu vivre une vie,
Qui n’était pas la mienne.
Oublier mes soucis,
Ma douleur, mes peines.
Mais il n’est pas possible,
De fuir ce que l’on est.
Je n’écrirais plus,
Ce que je voudrais crier
Des mots je n’en veux plus
Un de trop peu tout balayer.
Ma plume, j’ai jetée
Souvent, vaut mieux se taire
Mon cœur, je l’ai fermé
Puisqu’il ne suffit pas à plaire
Tout le monde réclame la sincérité
Mais personne ne veut entendre la vérité
Je garderais les mots secrets
Que je voudrais crier.
Quand je ne serais plus
Certains pleureront
Et je l’ai toujours su
D’autres se réjouiront
Quand je ne serais plus
Alors, tous comprendront
Qu’ils ont su
De moi que le nom
Quand je ne serais plus
Les souvenirs s’envoleront
Ne laissant rien de plus
Qu’un silence profond
Quand je ne serais plus
Les autres continueront
À survivre, rien de plus
Comme tous nous le faisons
Quand je ne serais plus
Certains pleureront
Quand je ne serais plus
D’autres se réjouiront.
Ma tête est vide
Je ne peux penser
Comme un bolide
Je ne fais que foncer
Je voudrais m’arrêter
Au bord du chemin
Pour enfin admirer
Ces paysages lointains
Mais je n’ai pas le temps,
En fait, je n’ai le temps de rien
Je nage à contre-courant
Dans ce monde malsain
Je ne fais que courir
Du matin au soir
Pas le temps de réfléchir
C’est vraiment dérisoire…
Je voudrais m’asseoir
Dans ce jardin en fleur
Dont je garde en mémoire
Les douces senteurs
Pour enfin prendre la plume
Et recouvrir de douceur
Jusqu’à ce que brille la lune
Mes angoisses et mes peurs
Laisser le poète
Qui dort au fond de moi
Faire avec les mots des pirouettes
Pour votre émoi.
Le vent
- Bonjour, bonjour, je suis le vent
Entends-tu mes sifflements ?
Je te raconte en murmurant
Ce que j’ai vu en virevoltant
J’ai vu que derrière la montagne
Il y a une prairie en fleur
Qui jamais ne fane
Ce sont les fleurs du bonheur
Elles se balancent
Sous mes caresses
On dirait qu’elles dansent
Avec allégresse
Je suis le vent
Entends-tu ce que je te dis ?
Le bonheur c’est maintenant
Pas hier ni demain, mais aujourd’hui.
N’attends pas le prochain levant
Pour te mettre en chemin
Le bonheur t’attend
Il te tend déjà la main
Je suis le vent
Entends-tu ce que je dis ?
Il est plus que temps
Que la vie te sourit.
La poétesse
– Bienvenue, le vent, dans la réalité…
Cette page à demi tournée,
Ce livre non achevé,
Les pages tu en tournent, le vent.
On revient en arrière,
On se projette en avant.
Comment guérir,
De ce vide qu’on a laissé grandir.
Tempête de sentiments dans mon cœur.
Orage dans mon ciel
Comment surmonter mes peurs
S’il me manque l’essentiel ?
Tambour dans ma tête
Des mots qui crient
J’aimerais que ça s’arrête
Tomber dans l’oubli
Hurlements muets
Au fond de mon âme
Me laissent étouffer
D’une douleur infâme
Que le cauchemar finisse
Je suis à bout de force
Déjà, je m’enlise
Dans ses bras féroces.
Le vent
- Si ta vie s’écroule,
En une seconde,
Si tu sens que tu coules,
Tu t’éloignes de ce monde.
Alors, accroche-toi.
Ne résigne pas.
Crois en toi,
Tu ne le regretteras pas.
Arrête de regarder le passé,
Il est perdu et ne reviendra pas.
Il faut le laisser de côté,
Ta vie est devant toi.
Regarde ce qui te reste de ta vie,
Fais de nouveaux projets.
Car tout n’est pas fini,
Non, tu ne fais que recommencer.
Ravale tes larmes,
Garde la rage au cœur, si ça te donne la force
Mais surtout ne baissent pas les armes,
Ce serait bien précoce.
La poétesse
- Rêver,
De courir dans ses jardins d’enfance.
Chavirer,
Sous le poids de la souffrance.
S’étouffer,
Dans des sanglots amers en abondance
S’avouer,
Qu’on n’a pas eu de chance.
Capituler,
Après tout, quelle importance.
Couler,
Sombrer vers la délivrance.
Le vent
- Ne regarde pas derrière toi,
Il te faut avancer.
De toute façon, ton passé te suivra,
Avec tous tes regrets.
Il ne te quittera jamais,
Comme un boulet à ton pied.
Tu ne peux t’en déchaîner.
Tatoué, dans ton cœur déchiré
Tu ne peux l’effacer.
Chaque jour, tu devras le regarder,
Le repousser, l’estomper, le cacher.
Tout de même, il te faut avancer,
Devant toi se trouve le sentier.
C’est ta vie qu’il te faut tracer,
Le bonheur que tu dois trouver.
Regarde devant toi,
Vois derrière les regrets ;
Il s’y cache la joie,
Ne sois pas aveuglé,
On ne vit qu’une fois.
Le papillon
- Réveillée en sursaut
Elle est tombée du haut
De son petit nuage.
A abîmée son plumage
Elle est restée,
Assise, hébétée.
Petit ange perdu,
Au milieu de la rue
La foule l’observe,
Mais personne ne la relève,
Elle regarde là-haut,
Ce rêve si beau.
Elle n’a toujours pas compris
Pourquoi le bonheur la fuit.
La poétesse
(À voix basse)
Cette envie constante d’être ailleurs
Ce sentiment de manque en prime
Regarder passer les heures
Dans une solitude divine.
Est-ce la destinée du rêveur ?
Cette mélancolie, ce spleen.
Qui lui serre le cœur,
Le pousse vers l’abîme ?
Il ressasse ses envies et ses peurs
Enchaîné dans son rêve sublime.
Rongé de regrets et rancœur,
Qui son âme trépigne.
(À voix haute)
-Que reste-t-il de nous ?
Lorsque tout semble flou
Lorsque les larmes tarissent
Et que dans l’abîme on glisse
Que reste-t-il en nous ?
Pour nous tenir debout.
Le papillon
- Tes yeux si profonds
Sont mon horizon
Leur contemplation
Me montre la passion
Qui erre en ton âme
Toi belle dame
La poétesse
- Ton amour, ta bonté
Sont ma mélodie.
Papillon, tes paroles
Et mes pensées,
Se racolent
Se répondent fidélité
Le papillon
- La femme est une rose,
Dont les pétales éclosent
Lorsque l’amour sur elle se pose.
La poétesse
- Notre amour nous réunit.
Quand nos cœurs enlacés dansent.
Cette musique qui nous éblouit.
Le papillon
– Je voudrais être l’ange de ton sommeil,
Te protéger jusqu’au réveil,
Et tendrement en douceur,
Ouvrir les portes de ton cœur
Le vent
- Vol papillon,
Emporte dans ton sillon
Le pollen des fleurs
Et leur senteur
Vol papillon
Vers l’horizon
Déploie tes ailes
Elles sont si belles
Vol papillon
L’air est si bon
Quand le printemps fleurit
C’est la terre qui revit.
La poétesse
– Laissez-moi mes illusions
Sans elles, je ne peux vivre
Qu’importe la raison
Si elle efface le sourire
Le regard à l’horizon
Seule avec moi-même
J’admire la beauté sans contrefaçon
Du soir qui s’éveille, suprême.
Et la pluie ravage la plage
Tout comme les larmes, mon cœur
Bouleversant paysage
D’un amour qui se meurt.
Oui, j’ai fait des erreurs
Je ne suis qu’un être humain
Rien de plus, rien de moins
Mais vous avouerez bien
Qu’il ne sert à rien
De vivre dans ses rancœurs
Je vais donc à cette heure
Me mettre en chemin
Aller vers mon destin
Espérant que demain
Tout ira bien
La paix dans le cœur
Le vent
- J’aime les gens
Qui sourient en marchant.
Les cheveux flottants
Le regard brillant
Ils prolongent le pas
D’ici à là-bas
Sur le visage l’éclat
De qui ne se soucie pas
Ils aiment la vie
Le soleil comme la pluie
Et sans raccourcies
Profitent d’aujourd’hui
Ils ont le pas léger
Sur le visage la gaieté
Se contentent d’apprécier
Cette belle journée.
La poétesse
- Entre mes mains, je tiens
Le livre de ma vie.
J’y lis comme un refrain
Mes doutes et mes envies.
Je parcours les chapitres,
Défilent les années.
C’est comme derrière les vitres,
Regarder la pluie tomber.
Un éclat de lumière
M’éblouit entre les lignes
D’amours éphémères
Et de passions divines
Arrive la page de demain
De blancheur éclatante
Je la caresse du dos de la main
Envahie d’une curiosité palpitante
Je referme le livre avec délicatesse
Un sourire confiant sur le visage
Imaginant avec tendresse
De nouveaux paysages
L’avenir n’est pas encore écrit
Et je suis bien curieuse
De savoir ce que me réserve la vie
Je l’espère bienheureuse.
Me voici au bord du chemin
Le vent dans les cheveux
respirant l'air du petit matin
Hier mon ami papillon
D'un battement d'ailes
S'en est allé vers l'horizon
Là où la terre et le ciel
Se retrouvent et se touchent
Je l'ai perdue de vue.
Sur l'herbe fraiche, je me couche
Le ciel est immaculé
Et le soleil m'éblouit
De ses rayons dorés.
Le vent
-Bonjour belle dame
Je t apportes une petite brise
Espèrant qu'elle te charme
Comme une douce bise
La poétesse
-Bonjour le vent
Douce est la brise
Comme la caresse d'un amant
Notre ami papillon s'est envolé
vers un payage lointain
Et de nouvelles amitiés
Mon coeur est partagé
Entre la joie de l'imaginer plus heureux
Et la lourdeur du vide qu'il a laissé.
Le vent
-Concentre toi sur la joie
Comme tout être plein de bonté
Et surtout, garde la foie
D'un jour le retrouver.
La poétesse
-Tu as raison le vent
Ce qui compte c'est le bonheur
Même si c'est en nous quittant
Que vit l'être aimé.
J'ai cru dans le passé
Que jamais ne partaient
Les gens qui nous aimais
Mais c'est faux !
Chacun prend son chemin
Même quand le sentiment est beau
À chacun son destin
Le vent
-Aimer est avant tout
Aimer l'autre plus que soi
Et même si ça nous rend fou
De tristesse et désaroi
Le laisser partir
Puisque son bonheur
Est ailleur
Mais lui laisser le choix de revenir
La poétesse
-Le bonheur de l'autre
Et plus important que le notre
Le vent
-C'est cela, belle dame
Sans larmes
Ni drame
La poétesse
-Puisqu'il en est ainsi
Il me reste qu'à espérer
Qu'un jour l'amour passe par ici
Et décide de rester.
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