Rêverie printanière

7 minutes de lecture

La poétesse

- Bonjour tristesse,

Quand tu me laisses.

Bonjour douleur,

Qui sourdine dans mon cœur.

Bonjour obscurité,

Où l’on m’a oublié.

Bonjour la vie,

Qui ne m’a rien appris.

J’ai voulu voler

Vers des paysages meilleurs

Les ailes, me suis brisé,

Il ne reste que rancœur.

J’ai voulu vivre une vie,

Qui n’était pas la mienne.

Oublier mes soucis,

Ma douleur, mes peines.

Mais il n’est pas possible,

De fuir ce que l’on est.

Je n’écrirais plus,

Ce que je voudrais crier

Des mots je n’en veux plus

Un de trop peu tout balayer.

Ma plume, j’ai jetée

Souvent, vaut mieux se taire

Mon cœur, je l’ai fermé

Puisqu’il ne suffit pas à plaire

Tout le monde réclame la sincérité

Mais personne ne veut entendre la vérité

Je garderais les mots secrets

Que je voudrais crier.

Quand je ne serais plus

Certains pleureront

Et je l’ai toujours su

D’autres se réjouiront

Quand je ne serais plus

Alors, tous comprendront

Qu’ils ont su

De moi que le nom

Quand je ne serais plus

Les souvenirs s’envoleront

Ne laissant rien de plus

Qu’un silence profond

Quand je ne serais plus

Les autres continueront

À survivre, rien de plus

Comme tous nous le faisons

Quand je ne serais plus

Certains pleureront

Quand je ne serais plus

D’autres se réjouiront.

Ma tête est vide

Je ne peux penser

Comme un bolide

Je ne fais que foncer

Je voudrais m’arrêter

Au bord du chemin

Pour enfin admirer

Ces paysages lointains

Mais je n’ai pas le temps,

En fait, je n’ai le temps de rien

Je nage à contre-courant

Dans ce monde malsain

Je ne fais que courir

Du matin au soir

Pas le temps de réfléchir

C’est vraiment dérisoire…

Je voudrais m’asseoir

Dans ce jardin en fleur

Dont je garde en mémoire

Les douces senteurs

Pour enfin prendre la plume

Et recouvrir de douceur

Jusqu’à ce que brille la lune

Mes angoisses et mes peurs

Laisser le poète

Qui dort au fond de moi

Faire avec les mots des pirouettes

Pour votre émoi.

Le vent

- Bonjour, bonjour, je suis le vent

Entends-tu mes sifflements ?

Je te raconte en murmurant

Ce que j’ai vu en virevoltant

J’ai vu que derrière la montagne

Il y a une prairie en fleur

Qui jamais ne fane

Ce sont les fleurs du bonheur

Elles se balancent

Sous mes caresses

On dirait qu’elles dansent

Avec allégresse

Je suis le vent

Entends-tu ce que je te dis ?

Le bonheur c’est maintenant

Pas hier ni demain, mais aujourd’hui.

N’attends pas le prochain levant

Pour te mettre en chemin

Le bonheur t’attend

Il te tend déjà la main

Je suis le vent

Entends-tu ce que je dis ?

Il est plus que temps

Que la vie te sourit.

La poétesse

– Bienvenue, le vent, dans la réalité…

Cette page à demi tournée,

Ce livre non achevé,

Les pages tu en tournent, le vent.

On revient en arrière,

On se projette en avant.

Comment guérir,

De ce vide qu’on a laissé grandir.

Tempête de sentiments dans mon cœur.

Orage dans mon ciel

Comment surmonter mes peurs

S’il me manque l’essentiel ?

Tambour dans ma tête

Des mots qui crient

J’aimerais que ça s’arrête

Tomber dans l’oubli

Hurlements muets

Au fond de mon âme

Me laissent étouffer

D’une douleur infâme

Que le cauchemar finisse

Je suis à bout de force

Déjà, je m’enlise

Dans ses bras féroces.

Le vent

- Si ta vie s’écroule,

En une seconde,

Si tu sens que tu coules,

Tu t’éloignes de ce monde.

Alors, accroche-toi.

Ne résigne pas.

Crois en toi,

Tu ne le regretteras pas.

Arrête de regarder le passé,

Il est perdu et ne reviendra pas.

Il faut le laisser de côté,

Ta vie est devant toi.

Regarde ce qui te reste de ta vie,

Fais de nouveaux projets.

Car tout n’est pas fini,

Non, tu ne fais que recommencer.

Ravale tes larmes,

Garde la rage au cœur, si ça te donne la force

Mais surtout ne baissent pas les armes,

Ce serait bien précoce.

La poétesse

- Rêver,

De courir dans ses jardins d’enfance.

Chavirer,

Sous le poids de la souffrance.

S’étouffer,

Dans des sanglots amers en abondance

S’avouer,

Qu’on n’a pas eu de chance.

Capituler,

Après tout, quelle importance.

Couler,

Sombrer vers la délivrance.

Le vent

- Ne regarde pas derrière toi,

Il te faut avancer.

De toute façon, ton passé te suivra,

Avec tous tes regrets.

Il ne te quittera jamais,

Comme un boulet à ton pied.

Tu ne peux t’en déchaîner.

Tatoué, dans ton cœur déchiré

Tu ne peux l’effacer.

Chaque jour, tu devras le regarder,

Le repousser, l’estomper, le cacher.

Tout de même, il te faut avancer,

Devant toi se trouve le sentier.

C’est ta vie qu’il te faut tracer,

Le bonheur que tu dois trouver.

Regarde devant toi,

Vois derrière les regrets ;

Il s’y cache la joie,

Ne sois pas aveuglé,

On ne vit qu’une fois.

Le papillon

- Réveillée en sursaut

Elle est tombée du haut

De son petit nuage.

A abîmée son plumage

Elle est restée,

Assise, hébétée.

Petit ange perdu,

Au milieu de la rue

La foule l’observe,

Mais personne ne la relève,

Elle regarde là-haut,

Ce rêve si beau.

Elle n’a toujours pas compris

Pourquoi le bonheur la fuit.

La poétesse

(À voix basse)

Cette envie constante d’être ailleurs

Ce sentiment de manque en prime

Regarder passer les heures

Dans une solitude divine.

Est-ce la destinée du rêveur ?

Cette mélancolie, ce spleen.

Qui lui serre le cœur,

Le pousse vers l’abîme ?

Il ressasse ses envies et ses peurs

Enchaîné dans son rêve sublime.

Rongé de regrets et rancœur,

Qui son âme trépigne.

(À voix haute)

-Que reste-t-il de nous ?

Lorsque tout semble flou

Lorsque les larmes tarissent

Et que dans l’abîme on glisse

Que reste-t-il en nous ?

Pour nous tenir debout.

Le papillon

- Tes yeux si profonds

Sont mon horizon

Leur contemplation

Me montre la passion

Qui erre en ton âme

Toi belle dame

La poétesse

- Ton amour, ta bonté

Sont ma mélodie.

Papillon, tes paroles

Et mes pensées,

Se racolent

Se répondent fidélité

Le papillon

- La femme est une rose,

Dont les pétales éclosent

Lorsque l’amour sur elle se pose.

La poétesse

- Notre amour nous réunit.

Quand nos cœurs enlacés dansent.

Cette musique qui nous éblouit.

Le papillon

– Je voudrais être l’ange de ton sommeil,

Te protéger jusqu’au réveil,

Et tendrement en douceur,

Ouvrir les portes de ton cœur

Le vent

- Vol papillon,

Emporte dans ton sillon

Le pollen des fleurs

Et leur senteur

Vol papillon

Vers l’horizon

Déploie tes ailes

Elles sont si belles

Vol papillon

L’air est si bon

Quand le printemps fleurit

C’est la terre qui revit.

La poétesse

– Laissez-moi mes illusions

Sans elles, je ne peux vivre

Qu’importe la raison

Si elle efface le sourire

Le regard à l’horizon

Seule avec moi-même

J’admire la beauté sans contrefaçon

Du soir qui s’éveille, suprême.

Et la pluie ravage la plage

Tout comme les larmes, mon cœur

Bouleversant paysage

D’un amour qui se meurt.

Oui, j’ai fait des erreurs

Je ne suis qu’un être humain

Rien de plus, rien de moins

Mais vous avouerez bien

Qu’il ne sert à rien

De vivre dans ses rancœurs

Je vais donc à cette heure

Me mettre en chemin

Aller vers mon destin

Espérant que demain

Tout ira bien

La paix dans le cœur

Le vent

- J’aime les gens

Qui sourient en marchant.

Les cheveux flottants

Le regard brillant

Ils prolongent le pas

D’ici à là-bas

Sur le visage l’éclat

De qui ne se soucie pas

Ils aiment la vie

Le soleil comme la pluie

Et sans raccourcies

Profitent d’aujourd’hui

Ils ont le pas léger

Sur le visage la gaieté

Se contentent d’apprécier

Cette belle journée.

La poétesse

- Entre mes mains, je tiens

Le livre de ma vie.

J’y lis comme un refrain

Mes doutes et mes envies.

Je parcours les chapitres,

Défilent les années.

C’est comme derrière les vitres,

Regarder la pluie tomber.

Un éclat de lumière

M’éblouit entre les lignes

D’amours éphémères

Et de passions divines

Arrive la page de demain

De blancheur éclatante

Je la caresse du dos de la main

Envahie d’une curiosité palpitante

Je referme le livre avec délicatesse

Un sourire confiant sur le visage

Imaginant avec tendresse

De nouveaux paysages

L’avenir n’est pas encore écrit

Et je suis bien curieuse

De savoir ce que me réserve la vie

Je l’espère bienheureuse.

Me voici au bord du chemin

Le vent dans les cheveux

respirant l'air du petit matin

Hier mon ami papillon

D'un battement d'ailes

S'en est allé vers l'horizon

Là où la terre et le ciel

Se retrouvent et se touchent

Je l'ai perdue de vue.

Sur l'herbe fraiche, je me couche

Le ciel est immaculé

Et le soleil m'éblouit

De ses rayons dorés.

Le vent

-Bonjour belle dame

Je t apportes une petite brise

Espèrant qu'elle te charme

Comme une douce bise

La poétesse

-Bonjour le vent

Douce est la brise

Comme la caresse d'un amant

Notre ami papillon s'est envolé

vers un payage lointain

Et de nouvelles amitiés

Mon coeur est partagé

Entre la joie de l'imaginer plus heureux

Et la lourdeur du vide qu'il a laissé.

Le vent

-Concentre toi sur la joie

Comme tout être plein de bonté

Et surtout, garde la foie

D'un jour le retrouver.

La poétesse

-Tu as raison le vent

Ce qui compte c'est le bonheur

Même si c'est en nous quittant

Que vit l'être aimé.

J'ai cru dans le passé

Que jamais ne partaient

Les gens qui nous aimais

Mais c'est faux !

Chacun prend son chemin

Même quand le sentiment est beau

À chacun son destin

Le vent

-Aimer est avant tout

Aimer l'autre plus que soi

Et même si ça nous rend fou

De tristesse et désaroi

Le laisser partir

Puisque son bonheur

Est ailleur

Mais lui laisser le choix de revenir

La poétesse

-Le bonheur de l'autre

Et plus important que le notre

Le vent

-C'est cela, belle dame

Sans larmes

Ni drame

La poétesse

-Puisqu'il en est ainsi

Il me reste qu'à espérer

Qu'un jour l'amour passe par ici

Et décide de rester.

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