Chapitre 11

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J’avais eu beaucoup de mal à m’endormir, mais me réveiller avant le soleil ne fut pas un problème. Pensant que mon frère serait encore en train de dormir j’errais dans la maison de Phyl, dans le noir. Puis n’y tenant plus, je m’installais devant la télévision et l’allumais.


Je baissais le son presque au minimum pour ne pas le réveiller. Lorsque la télé s’éveilla, elle bascula automatiquement sur la dernière chaîne visionnée. La chaîne de la Course. Quand l’image apparut enfin, je poussais un cri tellement je fus surprise.


Une araignée Cocooning était accroché au bras de mon frère ! Etais-je en train de voir les derniers instants de mon frère à la télévision ?


Phyl arriva en courant, réveillé en panique à cause de mon cri. Me voyant assise par terre devant la télé, en larme, il me prit aussitôt dans ses bras.


-          Que se passe-t-il ? Pourquoi es-tu dans cet état ?


-          Luc… il va… mourir… hoquetais-je dans mes sanglots.


-          Comment ça ? Que s’est-il passé ?


Je respirais un grand coup, essayant tant bien que mal de me calmer pour expliquer la situation à Phyl.


En vain.


Je revoyais sans cesse l’araignée mortelle lui sauter dessus et planter ses crocs dans sa chaire, signant son arrêt de mort. Voyant qu’il ne pourrait rien tirer de moi, Phyl prit la télécommande et fit marche arrière pour voir ce qu’il s’était passé.


Les yeux grands ouverts, incapable de les fermer, je vis de nouveau la scène se dérouler sous mes yeux, comme un cauchemar sans fin. Puis je découvris ce que j’avais occulté la première fois.


Luc n’était pas mort. Il avait réussi de justesse à se débarrasser du poison de l’araignée. Ce fut comme si un poids énorme s’était volatiliser de ma poitrine, j’arrivais de nouveau à respirer, ma gorge n’était plus étouffée par le chagrin.


Phyl s’assit derrière moi, il appuya son dos contre son canapé situé devant la télévision et m’assit sur ses genoux, me serrant dans ses bras pour me rassurer.


-          Il va bien, d’accord ? Ton frère est intelligent, tu ne crois quand même pas que c’est une petite araignée comme ça qui va avoir raison de lui, non ?


-          Ce n’est pas une petite araignée, et en plus elle est mortelle. Elle a tué beaucoup de gens. Répliquais-je.


-          Peut-être, mais ton frère n’est pas mort, lui. Fait lui confiance, d’accord ? Croie moi, il a de très bon réflexe de survie…


Je ne prononçais plus un mot, le regardant poursuivre son périple.


Lorsqu’il commença à ramasser des baies non toxiques et à les empaqueter, Phyl me décala pour pouvoir se lever et aller prépare le petit déjeuner. Nos estomacs réclamaient à grands renforts de grondement leur pitance.


La caméra qui suivait mon frère filma soudain un groupe de lapins. Mon frère caché dans les buissons attendait surement le moment adéquat pour leur sauter dessus, la lame de son couteau au clair. Soudain une flèche tua un lapin, puis un autre. Un autre lapin tomba au sol avant que les derniers ne décident de passer à l’attaque… en sautant sur Luc !


Je retenais mon souffle, incapable de m’autoriser cette seule petite distraction pendant que la vie de mon frère était une fois de plus en jeu. En l’espace de seulement quelques heures, il était sur le point de mourir une seconde fois. J’en étais sûr, cette fois-ci il ne s’en sortirait pas aussi bien que la première fois, la chance ne nous souris pas toute une journée.


Je ne pus empêcher les larmes de venir de nouveau inonder mon visage. Une autre flèche causa cette fois-ci la mort de deux lapin d’un coup, et mon frère acheva le dernier d’un coup de couteau.


Doucement, j’expirais, ne sachant si je poussais un soupir de soulagement ou si je libérais mes poumons de l’air qui y était enfermé depuis trop longtemps.


Une jeune femme rousse, l’archère à tous les coups, fit soudain son apparition dans le cadre de la caméra. Etrangement, cette femme me disait quelque chose, mais j’étais incapable de me souvenir où je l’avais vu. Pas sur le moment en tout cas.


Elle soigna mon frère, après tout c’était sa faute s’il avait été blessé, c’était la moindre des choses ! Tous les deux discutèrent quelques instants quand soudain, la jeune femme se tourna vers le drone et lui fit de grands signes de la main tout en regardant droit dans son œil unique. J’eu la forte impression que ces salutations m’étaient adressé.


Mais j’étais incapable de dire si cette rencontre me soulageait ou m’inquiétait.

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