Chapitre 14

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Cette étape dans la forêt était un véritable enchainement de tragédies, j’avais la sensation de regarder un film qui n’était pas adapter à mon âge.

J’avais du mal à accepter que Gabrielle accompagne mon frère, je ne comprenais pas pourquoi ils avaient voulu faire alliance dans ce genre de situation, mais il semblait qu’ils n’aient pas les mêmes objectifs, ce qui me réconfortait un peu. Mais même si je n’aimais pas tant que ça de suivre Gabrielle, j’avais eu vraiment peur pour elle lorsqu’elle s’était faite agressé dans la forêt.

Je ne comprenais pas pourquoi il fallait que les coureurs s’attaquent entre eux alors qu’ils avaient déjà assez à faire avec la Nature, sa faune et sa flore. Je me rappelle avoir demandé à Phyl, parce que j’avais beau retourner la question dans ma tête je ne comprenais pas.

Bien sûr que je ne m’attendais pas à ce qu’ils fassent ami-ami avec tous les autres concurrents, mais ils ne savaient pas participer à une compétition de façon honnête, sans vouloir tricher ?

Phyl m’avait répondu quelque chose qui m’avait encore plus questionné. « Clio, ils agissent ainsi parce qu’ils ont peur.

- Mais ils ont peur de quoi ? Quoi de plus je veux dire. Avais-je demandé.

- Ils ont peur de tout, de mourir, des autres, mais surtout d’eux même.

- D’eux même ? Mais ça ne veut rien dire ça. Avais-je répliqué sûr de moi.

- Si, ils ne savent pas de quoi ils sont capables ou de quoi ils ne sont pas capables, ils ont peur d’échouer parce qu’ils ne sont pas assez fort, ils essayent de se rassurer, de se prouver qu’ils peuvent faire certaines choses pour gagner.

- Certaines choses ? Comme agresser ou tuer quelqu’un d’autre ?

- Oui, ces choses-là…

- Mais pourquoi ?

- Parce qu’ils ont quelque chose à perdre. »

Et la discussion s’était arrêté là. Mais maintenant j’avais peur moi aussi. J’avais peur que Luc essaye lui aussi de se prouver qu’il était capable de survivre en écrasant les autres car lui aussi avait quelque chose à perdre. Moi. Et je ne voulais surtout pas qu’il franchisse cette ligne rouge pour moi, il en était hors de question, je serais incapable de vivre en sachant ce que ça avait coûté. Mais je n’avais pas voulu demander à Phyl ce qu’il en pensait, parce que j’avais peur de sa réponse.

J’étais resté éveillé jusqu’à ce qu’ils arrivent à la clairière, je n’avais jamais vue un paysage pareil, même dans les livres de la maison et je dois dire que même si je me suis demandé comment ils allaient faire, j’ai admiré cette clairière avec ce lac durant quelques secondes.

J’avais du mal à saisir pourquoi ils ne traversaient tout simplement pas à la nage, mais Phyl m’a plus clairement expliqué que s’ils faisaient ça ils étaient morts.

Puis en voyant l’autre garçon traverser l’obstacle, assez difficilement, avant de tomber et de s’écraser contre les rochers j’ai crié en m’agrippant au bras gauche de Phyl. Il m’attrapa et me serra contre lui, voulant cacher ma tête dans son cou pour m’éviter de voir la suite. Je me doutais que s’il réagissait ainsi ce devait être quelque chose d’horrible qui allait se produire mais je me refusais à me voiler la face. Je voulais voir ce que mon frère voyait et vivait, il affrontait tout ça pour moi, je lui devais bien de partager ne serait-ce que la vision des événements.

Mais lorsque le garçon fut tiré sous les flots je ne pu empêcher mes yeux de ruisseler de larmes. C’était tellement injuste, tellement horrible et tellement réelle que je n’arrivais pas à le supporter. Et mes larmes coulaient comme si elles essayaient de laver mes yeux de ce que je venais de voir. Une vie aspirée sous l’eau par une créature marine.

Phyl avait renoncer à me cacher la l’emission, il m’avait simplement pris sur ses genoux et m’entourait de ses bras protecteurs comme pour m’assurer que mon univers, restreint au cercle de ses bras, était sous sa protection et que je ne risquais absolument rien tant que j’étais avec lui, du moins c’est ainsi que je l’interprétais et j’avais envie d’y croire.

Je me blottissais contre lui en observant Luc grimper le long de l’arbre et attaquer la traversé qui avait été fatale au précédant coureur.

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