Lettre à Marko

2 minutes de lecture

A Chevagny,

7 Janvier 2008.

Cher Marko,

Si tu lis cette lettre c'est que je suis mort. Soit tu m'as aidé dans cette entreprise, soit j'ai réussi seul, mais je suis mort. Enfin... Je suis déjà mort cette nuit-là, tout comme toi. J'ai de nombreuse fois tenté d'écrire cette lettre, sans jamais avoir le courage d'assumer mes actes et leurs conséquences. Je ne te demanderais pas ton pardon, car il est évident que je ne le mérite pas, mais j'aimerais toutefois dans cette présente lettre m'expliquer un peu.

Je suis tombé amoureux d'Ambre, dès le premier regard, sans une fois penser que si j'avais succombé à son charme, toi, son ami d'enfance devait y avoir succombé aussi... J'étais jeune et égoïste. Puis j'ai vieillis, les jours n'ont fait que confirmer mes sentiments et j'ai demandé Ambre en mariage. J'ai vieillis certes, mais je suis resté égoïste.

Je te voyais souffrir, mais pour Ambre, pour l'affection qu'elle te portait, je suis devenu ton ami et je pense qu'il en est de même pour toi. Mais soyons honnête, Marko, à force de feindre d'être les meilleurs amis du monde, nous avons tous deux finit par y croire. Au fond de nous on savait pourtant qu'on aimait la même femme, et que c'est moi qui avait gagné son coeur. Tu me gardais rancune d'avoir volé ton âme soeur, je te jalousais vos jeunes années à forger des souvenirs. Mais je t'aimais tout de même.

Puis, les garçon sont nés. Je voyais en eux leur mère, tout comme toi. Il était évident que tu serais le parrain. J'ai vu dans ton regard la douleur de voir ces enfants qui auraient pu être les tiens. Mais malgré la rancoeur, tu les aimais quand même car ils ressemblaient tellement à Ambre.

La suite tu la connais puisque tu étais là. Du moins, tu penses la connaître. Si je t'ai fait venir dans la forêt, à l'endroit même où tu me brisais le nez quelques années plus tôt, c'était pour te dire toutes ces choses. Mais le loup nous a attaqué avant que je ne puisse dire un mot. A l'époque, je ne savais rien à propos des loups garous. Alors je n'ai rien compris quand je me suis métamorphosé. Je n'ai que de vagues souvenirs de cette nuit là : la douleur, la perte de contrôle et le feu. Le feu que j'ai provoquer dans ma folie. Le feu qui a brûlé ma femme et consummé mon âme après sa mort. Comme aurais-je pu vivre avec le poids de cette culpabilité ? Comment regarder mes enfants dans les yeux et leur dire que j'ai tué leur mère ? Alors j'ai tout fait pour mettre fin à mes jours, mais toutes mes blessures guérissaient. Je devenais fou. Puis j'ai eu l'idée du pont, des pierres. J'avais lu quelque part que les loups sont trop denses pour nager, trop de muscle qu'ils disent.

Si tu lis cette lettre c'est que je suis mort noyé. J'ai rejoins mon Ambre en te sachant près de nos enfants. Elle est peut être morte et les jumeaux ne sont peut être pas de ton sang, mais leurs yeux noisette si semblables à ceux de leur mère, la feront vivre à tes côté jusqu'à ta mort.

Louis

PS : S'il te plait, tue ce loup avant qu'il ne détruise d'autres vies.

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