Cause he runs with me under tree in blossom

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Comme mon cœur est heureux ! Autrefois coupable de transport amoureux, tu m’as sermonnée. Parjure à toi-même, parjure à ce garçon, disais-tu. Et parfois, tu m’infligeais des phrases plus austères : Traîtresse, tu ne m’as jamais aimé ! Ô, malheureuse !

La fatalité nous avait déjà condamné. Condamné à ne plus nous aimer, condamné à vivre loin l’un de l’autre. Parce que tu ne tiens pas en place, parce que tu es beaucoup trop agité. Parce que moi je suis un papillon qui s’envole, s’envole, s’envole. Parce que moi je suis anxieuse et les caprices amoureux me font peur. Mai, juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre, ô le glas sonnait pour la première fois. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Une attirance soudaine qui se manifestait dans les rêves. Les interprétations de mes songes me faisaient craindre le pire. Tu t’es mis en colère. Mes yeux éplorés te regardaient. À quoi ressemblais-tu dans ce voile de larmes ? À quoi ressemblais-je à ce moment-là ?

Les mois se sont succédé avec un peu de peine. Tu as ignoré mes peurs. Peur de te laisser. Peur d’aimer un autre. Peur de te quitter. Peur de moi et de toi. Mon cœur pleurait et tu ne l’as pas consolé. Décembre, janvier, février. Puis le fléau. Mars. Est venu avec lui le trépas. Il fallait dire adieu à un compagnon de voyage. Et toi, tu n’as rien dit. Pourquoi ce soir-là, étais-tu aussi mutique ? Notre relation était-elle devenue l’intérieure d’une cathédrale ? Je me le suis demandée. Je me suis sentie seule. Égarée. Et je te reprochais ton absence. Tu te mettais en colère. C’est toi qui n’es pas là, moi je t’attends. Une vérité à demi-teinte. Je n’y croyais pas à ça. Je me sentais abandonnée et tu m’abattais. Moi j’attends que tu m’appelles, moi je te demande comment tu vas et tu me dis que ça va mal. Qu’est-ce que tu veux que je te réponde à ça ? J’essaye de te faire rire mais ça ne fonctionne pas. On m’a rentré un truc dans le pif parce que j’étais cas contact et t’en avais rien à foutre. Est-ce que c’était à moi de venir le chercher alors que j’étais dans le tréfonds des ténèbres ? Alors que je me noyais ? La culpabilité commençait à me ronger.

L’acteur de mes songes devenait le personnage principal de ma vie. Il déposait sur mon cœur sa main et me le réchauffait. Parce qu’il était si froid et si vide. Alors j’ai hurlé de douleur. Je l’aimais, j’étais convaincue mais j’étais avec toi. Je l’aimais mais je portais en moi des mauvaises nouvelles et un deuil. J’avais la sensation d’être dans une cage. Elle représentait notre relation amoureuse. Je voulais en sortir et courir courir courir et encore courir sans m’arrêter. Je voulais devenir la fille la plus gaie, la plus verdissante. Pour un autre. Parce que pour sécher mes angoisses il me prit dans ses bras. Parce que nous rentrions ensemble à pied et je lui tenais la main partout. Parce que je voulais qu’il soit partout et je le veux toujours.

C’était indécent de vivre ainsi caché. De te mentir. Alors je t'ai dit la vérité. Par honnêteté. Par affection. Pour tous les moments que nous avons passé ensemble. Et tu as hurlé. J’ai pleuré. Faiblesse de l’âme. Liebesleid. Je regardais par la fenêtre. Tu étais derrière moi. Je regardais les cerisiers en fleur. Ils étaient beaux. Ils me rappelaient ce souvenir si doux. Lorsque j’étais rentrée avec le garçon dont j’étais éprise. Je lui avais pointé du doigt un arbre en fleur. J’étais heureuse. Ce moment avait été si paisible et il résonne encore en moi comme une promesse vers un avenir radieux. Mais il fallait se souvenir de la réalité. Que j’étais dans ta chambre. Pour rire, tu me tiras contre toi et me demandais ce que je regardais. Rien ne t’inquiète pas. Je regardais l’avenir sans toi. Je faisais ça. Tu ne t’en rendais pas compte. Alors quand tu me pris contre toi par l’arrière je levai mon bras comme pour signer mon appartenance à ce souvenir avec un autre. Je n’étais plus à toi

Je ne voulais plus danser avec toi, je voulais danser avec lui. Encore et encore. Sans m’arrêter. Il est venu se déposer tel un pétale de cerisier sur mon âme tout entier. Un futur sans toi, un futur contre lui, contre lui. Sans toi.

J’inscrivis dans un petit cahier, un petit poème. Inventais en quelques minutes. Un miracle d’écrivain. En dansant dansant dansant.

Cause he runs with me under tree in blossom

and cause with you

i have the feeling of drowning in darkness

i understand at this time

why i stop to love you for him.

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