Anciens poèmes déjà publiés remasterisés (ou pas)

7 minutes de lecture

Même principe que dans le premier chapitre... À la queue leuleu :)

Commentaires et annotations dans la tête du lecteur

----------

Je la vois dans tes yeux de cristal de bohème

Une mer infinie sous un cadre de verre

Es-tu une fée ou une âme délétère

Tu te ris de mes mots, te soucies de mes peines

Quand je serai parti dans un monde de terre

Tu viendras déposer des baisers sur ma tombe

Je resterai passif à choisir la colombe

Au ver dans le corps dévorant mon sanctuaire

La vie sans moi en vaudra-t-elle la douleur

Puisque tant d'épaules soutiendront ton chagrin

S'éplorer au grand jour deviendra un refrain

Mon galbe souvenir s'effaçant en douceur

Et si demain tu pars avant moi de ce monde

Je n'aurai de repos que de fleurir mes mains

Pour que tu vois du ciel sans relâche à quel point

Mon cœur battait d'amour pour toi chaque seconde

----------

Derrière la vitre

Immobile

Tu sembles triste

Guindée

Devant la soie des murs

La silhouette figée

Seule

Sophistiquée

Tu joues l'artiste

Dans des habits de fête

Tu es parfaite

Habituée

Tes grands yeux

S'ils sont bleus

N'ont jamais vu le ciel

Maquillés

Chaque jour est pareil

Tu n'as pas d'histoires

À nous raconter

Inanimée

Les passants s’apprêtent

À voir une poitrine qui respire

Se dresse alors un sein de cire

Sous le corsage en satin

Asexuée

Tu t’accommodes de la mode

On t'habille et te déshabille

Comme une poupée adulte

Tes jambes fines aux bas de soie

Jamais ne connaîtront de draps

Mannequinée

----------

Non ! Ne pleurez pas sur ma tombe

Je suis parti vers un ciel pur

Au milieu de mille colombes

Et bien heureux, je vous l'assure

Ne croyez pas que je sois triste

Je ne veux pas me retourner

Peut être un peu trop artiste

Dans ce monde pour exister

Écoutez brave gens l'histoire

De ce pauvre rêveur des villes

Convaincu que les rues le soir

Se vident de leurs désespoirs

Qu'en toute lumière qui brille

Se cache une étoile noire

Sous le fin litham du brouillard

Et la fumée des cheminées

Le crépuscule en étendard

Tombe comme un rideau brûlé

Après sa guerre sans victoire

Battu sans avoir bataillé

----------

Ce soir il pleut des gouttes d'or

Le ciel s'est embrasé de cris

Une douce violence dort

Le bleu s'est habillé de gris

Ce soir il pleut des gouttes d'or

Le ciel a embrassé la nuit

Une douce caresse encore

Sur des bleus habillés de pluie

Ce soir il pleut des gouttes d'or

Mon cœur s'est embrasé de vie

Une douce lueur décore

De bleu l'intérieur du nid

Ce soir il pleut des gouttes d'or

Mon corps s'est épuisé si vite

Une douce odeur s'évapore

Du parfum bleu de l'aconit

Ce soir il pleut des gouttes d'or

Ce soir il pleut jusqu'à l'aurore

----------

J'entends le cor sonner en moi

L'hallali a commencé

Les jours me sont comptés

Le pendule du temps s'est enrayée

Et je me réveille auprès de toi

Et je ressens à nouveau la vie en moi

Les heures s'envolent

Dans un ciel céruléen sans atmosphère

Où mon cœur gravite comme le premier spoutnik

En danger d'amour éternel

Et pourtant je suis bien

J'accepte la douce sentence

Ma gorge ne sortira plus de mots

Parler deviendra inutile

Je serai le vent du matin

La brise du soir d'été

Le dessous de ta peau

Égratignant ton sang

Effleurant tes veines

Pour atteindre l'âme de ton cœur

Je deviendrai la silhouette immobile

À tes côtés toujours

Protectrice des attaques déguisées

De la promesse d'une lune tactile

Qui viendra se poser sur tes lèvres

Une nuit où je ne serai pas là

Où je ne serai plus

Pour t'emmener vers l'illusoire

Mais je saurai garder tes yeux fermés

Et ouvrir tes pupilles à mon soleil

À veiller sur ton sommeil

Comme on veille sur un trésor

----------

Le dernier poème

Celui qui nous ressemble

Que l'on voudrait universel

Mais que l'on écrit seul

Le dernier poème

Que l'on pense éternel

Dès que nos mains tremblent

Et que le cœur s'isole

Le dernier poème

Oublié sur le bord d'un ciel

Par une nuit qui rassemble

Murs blancs et camisoles

Le dernier poème

C'est une raison ivre

Dont on connaît le sort

Même s'il veut vivre

Il est déjà mort

----------

La fenêtre est ouverte, il pleut

Presque impeccablement

En petits éclats creux

Presque à bout touchant

Goutte à goutte la pluie pareille

Le ruisseau qu'elle éveille

Du toit, on dirait que le lierre

Étire sa robe vers la terre

Le lilas frissonne

Quel beau branle-bas !

L'herbe, elle, s'ébat

Le jardin discourt

Les nuages touchent les blés

Les enveloppent de son drap

La fauvette troue le rideau mouillé

Sous l'œil étonné du chat

La pluie s'est enfin arrêtée

Laissant place aux clapotis

Que mon cœur écoute meurtri

Comme si c'était le dernier été

---------

Il est des choses éternelles

Les amours, diamants purs

La douceur intemporelle

D'une main sur une main jumelle

Serrent les âmes, point d’azur

Il est des écrits éternels

Les beaux mots, diamants purs

Douceurs ou douleurs rituelles

Divisent les corps rebelles

Colorent le sang, prison d’azur

Il est des sons éternels

Les beaux chœurs, diamants purs

S'évadent de tous les ciels

Traversent tous les soleils

Cassent les chaînes et les murs

Il est une chose éternelle

Ton amour, diamant pur

Soleil et point d'azur

----------

Demain, il pleut

Il pleut beaucoup même

Et alors c’est quoi le problème?

Qui a bouffé la grenouille?

Je l’aimais bien, elle me rappelait ma maîtresse d’école

Qui sautait d’un sujet à l’autre

Et nous on s'marrait

Dans le marais, y a Notre Dame qui rigole du haut de ses gargouilles

Je l’aime bien, elle me rappelle mon prof de math

Tout voûté

C’est quoi le problème?

Plein de théorie sur des théorèmes et rien sur le thé

Ô Rome ! Y a le Colisée qui tourne en rond

Je l’aime bien, il me rappelle un fiancé

Mariage heureux, mariage pluvieux

Tout ce cirque pour quelques gouttes

Des pères, des mères, des frères, des sœurs qui s’écoutent, s’égouttent

La fiancée aussi tourne en rond

C’est quoi le problème?

Veut pas lever sa robe à cause de ses cuisses de grenouille

Je l’aime bien, elle me rappelle un curé dans sa robe

Des pères, des mères, des frères, des sœurs qui s’égouttent, écoutent

Les bruits de fond, et ça tourne en rond

Théorie, théorèmes, anathèmes un peu, beaucoup, sur l’eau

De là, à arrêter la pluie

C’est quoi le problème?

Je l’aime bien la pluie, elle me rappelle la mer

Supérieure... Hautaine... En froid avec son coupe-vent

Tempête sur tout, n'arrête pas de s'marrer bassement

Elle divague vaguement aussi

Tout le contraire de mon psy

Je l’aime bien mon psy, il me rappelle ma mère

Supérieure... Hautaine... En froid avec son couvent

C’est quoi le problème?

Demain il pleut

C’est bien… L’eau efface tout

----------

Verrai-je en cet enfant un être sans pouvoir

Pousser, devenir grand, pleurer sera sa gloire

Sur l'hélice du vent tourné vers les étoiles

Il prendra tout son temps l'amour sera son Graal

Bien sûr il n'est pas né pour être sans valeur

Des jambes bien plantées comme sont les tuteurs

Dans la terre fertile, la tête dans les nuages

Je le vois de ceux que la vie ne fait pas sage

Je lui dirai où chercher le bonheur

Se perdra dans des bras recouverts de couleurs

Des pays tamisés par les pluies boréales

Apprendra les langages dans des livres vivants

Se couchera le soir sur son lit de cristal

Et mourra vieux sans regrets ni tourments

-----------

Tu es de mon village

Tu es de mon pays

Tu es de mon ciel

Et pourtant

Tu es de mes livres

Tu es de ma mémoire

Tu es de mes salons

Et pourtant

Tu es de mes valises

Tu es de mes voyages

Tu es de mes rencontres

Et pourtant

Tu es de mes sentiments

Tu es de mes pensées

Tu es de mes peurs

Et pourtant

Tu es de tout

Tu es de rien

Tu n'as pas de nom

Tu es la page blanche

Tu es le sang noir

Couché sur le vélin

Réveillé chaque fois

Que les mots décident

De ne pas dormir

Tu es l'eau

Tu es l'air

Tu es l'amour

Ô poésie

Qui es-tu vraiment ?

----------

Solitude sereine dans mon cœur blessé

Voyez ces souvenirs comme ils sont effacés

Les nuits glacées d’effroi les ont tant remplacés

Je vous sais fantômes sans vous avoir touché

Vous semblez si frileux, il faut le reconnaître

Arrêtez de glousser que vous m’avez vu naître

Resterez-vous fidèles dans l’inimitié

Ou bien oubliez-moi que je puisse oublier

Partez, allez-vous en ! Je veux ma vie d’avant

J'étais jeune amant me nourrissant du présent

Pourquoi l’avoir choisi puisqu'elle aimait la vie ?

Désir d'être immortel et nous ôter l’envie

Pour que dans l’aphasie, je crie son nom chéri

Profiter du néant, revoir mon Ophélie

----------

Mes yeux fermés à sa lumière

Éblouis d'amour à la fois

Je perds courage à ma manière

En m'éloignant d'elle, je crois

Son visage est une bannière

Qui vogue dans le vent, le froid

Je reste assis c'est ma manière

De voir passer les jours, les mois

L'émoi n'est plus de mon cortège

Je suis le fou devenu roi

Mes joies s'avèrent feux de neige

Pour se rallumer loin de toi

Ma passion se veut des ailes

Mais s'enfonce dessous les draps

Cachée sous la couche irréelle

D'un voile de nuages gras

Mon cœur ouvert à sa lumière

Sous les hanches bleues du soleil

Pleure des gouttes d'or légères

Fait de toute douleur un miel

----------

Ils n’ont pas quatorze ans et déjà l’âme en peine

Un petit chagrin, une touche de pastel

De l'eau salée sur une joue de porcelaine

Une bulle de savon pour remplir le ciel

Les couleurs du savoir que donne l'ignorance

S'en aller au plus loin du nid familial

S'abolir de ce corps, de la peau de l'enfance

Mettre leurs amourettes sur un piédestal

Pour un regard croisé, une belle parole

Côtoyer les cimes dans l'éphémérité

S'embraser de ce feu que l'on a pour l'idole

Et se briser le cœur sur un mot égaré

Les esprits sont rieurs mais surtout pas risibles

De leur force va naître la fragilité

La jeunesse leur paraît un atout nuisible

Sans savoir que demain n'est que sérénité

Annotations

Vous aimez lire Vingt Quatre ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0