• Alors, ma grande, tu fais une prière ?

Aéléa se retourna d’un bond, sa dague toujours dans la main. Face à elle se tenait une adolescente de son âge qui lui ressemblait , sauf que ses yeux étaient violet foncé, presque noirs ; et ses cheveux étaient auburn, mais longs et lisses comme elle.

• Et...tu es ? Interrogea la princesse en gardant son sang froid.
• Je n’ai pas le droit de te le dire, mais si tu me suis, tu le sauras.
• Non.
• Soit. C’est ton choix, mais tu le regretteras !

Et elle partit, aussi silencieusement qu’elle était arrivée.

• Je ne sais même pas qui elle est...murmura Aéléa, perplexe. Peut-être aurais-je dû la suivre…

Et elle remonta se coucher.

Le jour suivant était « spécial », car elle pouvait faire ce qu’elle voulait. Tout, sauf ce qu’elle n’avait habituellement pas le droit de faire, et cela la faisait rager. Bref…

Aéléa enfila ses vêtements « humains », prit une besace en cuir tanné, puis alla trouver son père.

Ce dernier était dans sa chambre, assit à une table devant la fenêtre, il lisait…

• Père, pardonnez-moi de troubler votre lecture, mais c’est aujourd’hui mon jour de sortie.
• Ah oui, tu as raison ma grande ! s’exclama Lundril.
• Je...voudrais vous demander quelque chose de particulier.
• Exprimes-toi, n’aies crainte !
• Pourrais-je emprunter un portail ?

Sur ces mots, le roi sursauta et ouvrit de grands yeux :

• Mais...mais enfin pourquoi faire ?! Demanda-t-il.
• Je voudrais revoir mon père adoptif.
• Eh bien je n’y voit pas d’inconvénient. Vas-y ! Tu sais où ils sont rangés ?
• Oui, dans la salle secrète, celle qui est derrière le trône. Mais il y a un garde…
• Tiens, voici un laisser-passer.

Il tendit un papier sur lequel il avait griffonné une phrase. La princesse le mit dans son sac, puis se jeta au cou du souverain.

• Merci, merci papa ! Dit-elle.
• De rien, ma petite princesse ! Répondit son père.

Une fois qu’elle eut récupéré le portail allant vers le monde des humains, Aéléa sortir de l’enceinte du palais à pieds, histoire de se détendre un peu avant de revoir Thimothée. Elle posa la sphère dorée dans l’herbe avant de prononcer l’incantation qu’Etaure lui avait apprise. La sphère brilla, et le portail s’ouvrit. La jeune Elfe posa un pied, puis l’autre dans le portail.